Millau : 2MB et ses maisons en madriers bois résistent à la crise

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  • Régis Bel emploie actuellement huit personnes, sans compter les sous-traitants.
    Régis Bel emploie actuellement huit personnes, sans compter les sous-traitants. Midi Libre - LOIC BAILLES
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Loïc Bailles

Installée à Millau depuis dix ans, la société profite de l’engouement autour des habitats propres.
 

Les maisons en madrier bois ont la cote. Tellement que la société 2MB, qui fête sa majorité et ses dix ans d’installation à Millau cette année, monte un dossier pour créer une unité de production dans la zone industrielle de Saint-Germain. Elle devrait voir le jour d’ici deux ans et créer quatre à cinq emplois supplémentaires. L’entreprise produit déjà ses maisons entre Villefranche-de-Rouergue, Saint-Chély- d’Apcher et dans le Lot, d’où est originaire Régis Bel, le fondateur de « ce système constructif protégé ». « J’ai toujours voulu construire ma propre maison en bois, mais ce qu’il y avait sur le marché ne me convenait pas », raconte-t-il. Le fils de tailleur de pierre s’exile et voyage pour apprendre dans des pays « plus avancés que la France sur ce modèle ». Régis Bel fait ses classes en Ukraine, Slovaquie, Slovénie ou la Hongrie et revient pour lancer 2MB (Maisons en Madriers Bois). « Ce système offre tous les avantages du bois au contraire de la maison en ossature bois, compare-t-il. Et contrairement aux préjugés, une maison comme celle-ci n’est pas plus sensible au feu qu’une construction traditionnelle. »
Le bureau d’études, basé sur la place de la Tine, programme les commandes, alors que les unités de production usinent le bois choisi par la société : le douglas, « issu d’une production française, la Ferrari du bois, pauvre en aubier », clame le dirigeant de 2MB. Sa résistance à l’humidité est également appréciée des constructeurs, la variété permettrait d’économiser 20 à 30 % sur une facture de chauffage.
L’épicéa vient habiller l’intérieur de ces logements, voulus durables et propres.

Dans l’air du temps

« Pris pour un fou » au moment de se lancer, Régis Bel voit aujourd’hui l’engouement exploser pour la maison en madriers bois et ses 30 cm d’épaisseur pour 15 heures de temps de déphasage.
« Il y a sûrement un effet de mode, mais il y a une vraie prise de conscience écologique et économique, souligne le fondateur de la marque. Un client frileux me disait qu’il ne payait plus que 150 € de chauffage par an. »
Ce modèle permet aussi aux clients d’opter entre trois possibilités : l’autoconstruction, le hors d’eau-hors d’air, ou la maison clefs en main, où il faut compter trois à quatre mois de montage, « plus rapide que le bâti traditionnel ».
Le facteur du prix attractif permet aussi à de jeunes foyers de s’offrir ce type de construction, « du sur-mesure à la carte ».
Approché par des industriels du béton, 2MB travaille désormais au national avec des sous-traitants qu’il forme au montage, et même à l’international avec des marchés en Amérique du Sud. En progression constante depuis quelques années, la France voit près de 30 000 constructions en bois chaque année.
 

A la recherche de l’innovation

Au-delà de son bureau d’études et de sa marque déposée dans la construction de maison en madriers bois, 2MB travaille également à l’élaboration d’un site internet qui permettra à chaque potentiel client d’élaborer son habitat tout en voyant l’évolution du tarif en temps réel. « Nous serons les seuls en Europe à proposer ce service dans la construction », s’enthousiasme Régis Bel. Concernant le prix, il varie selon le type de construction mais avoisine les 1 600 €/m2 pour une clé en main, et 700 €/m2 sur de l’autoconstruction. Une maison sur dix est construite en bois, contre 40 % avant la Seconde guerre mondiale.
 

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