Aveyron : pas de réel enthousiasme chez les commerçants pour une ouverture les dimanches de janvier

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  • Comme on pouvait s’y attendre à écouter la grande majorité des commerçants, il n’y avait pas foule dans les rues, dimanche 10 janvier.
    Comme on pouvait s’y attendre à écouter la grande majorité des commerçants, il n’y avait pas foule dans les rues, dimanche 10 janvier. G.R.
Publié le
François Cayla

La préfète de l’Aveyron a décidé d’autoriser l’ensemble des commerces du département de l’Aveyron à employer exceptionnellement des salariés les dimanches de janvier.
 

Selon les services préfectoraux, ce droit d’ouverture dominical exceptionnel est en lien avec les " baisses de chiffre d’affaires consécutives à la période de confinement, faisant suite à une première période d’arrêt d’activité au printemps dernier ".

Et la décision a été plutôt bien accueillie chez les professionnels concernés. Mais, parce qu’il y a un "mais", la grande majorité des commerçants à qui nous nous sommes adressés pour commenter cette autorisation ont un discours assez peu enthousiaste.

Si le panel d’enseignes et de boutiques auxquelles nous avons soumis la question ne se veut en rien exhaustif et représentatif de l’ensemble du secteur commerçant et de la profession, il n’en demeure pas moins qu’une tendance assez forte apparaît à l’écoute des réponses.

Pas le bon moment

En clair et en résumé, "c’est positif de permettre ainsi une ouverture dominicale les dimanches de janvier", mais, pour autant, très peu se disent prêts à user de ce droit. Pourquoi ? Parce que la période ne s’y prête pas, tout simplement.

Une commerçante millavoise résume parfaitement le sentiment général en quelques mots : " On sort tout juste des fêtes de fin d’année. Les gens ont quand même pas mal dépensé et on ne les imagine pas ressortir cartes bancaires et chéquiers à quelques jours des soldes. On a travaillé d’arrache-pied en fin d’année pour tenter de redresser la barre. On ne va pas en plus s’obliger à perdre des dimanches en janvier quand on connaît les habitudes de nos clients, qui consomment très peu en tout début d’année, que ce soit en semaine ou les week-ends. "

Au diapason, la responsable de la boutique ruthénoise Mezzo considère avoir "beaucoup travaillé en décembre. On s’en est pas trop mal sorti. Mais franchement, là, on a besoin de souffler. De passer un peu de temps en famille. On verra après avec les soldes."

En attendant les soldes

Les soldes, justement, c’est le 20 janvier. On peut donc imaginer que les dimanches 24 et 31 janvier seront plus propices à voir les commerçants de centre-ville jouer le jeu des ouvertures exceptionnelles.

" Sans doute, commente-t-on chez "Jules", à Rodez. On verra la tendance du moment. En attendant, pas question d’ouvrir les dimanches du mois de janvier avant les soldes. Ça ne servira à rien et ça nous coûterait plus cher que ça nous rapporterait. On a plutôt bien travaillé en décembre, mais ce ne sont pas les dimanches qui ont représenté les plus grosses affluences, loin de là. Alors en janvier… "

Le propos est repris presque mot pour mot chez "Séphora", à la "Maison du Livre", ou chez "Arlène", toujours à Rodez, mais aussi à "La Boutique", à Decazeville, ou chez "OrdiMill", à Villefranche-de-Rouergue.

Quand certains, comme ce responsable d’un magasin de déco ruthénois, ne découvrent pas la mesure au moment où on leur pose la question : "Ah bon ? On a le droit d’ouvrir les dimanches de janvier ? Très peu pour moi, merci…"

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