Rodez : le marché du sexe garde la forme chez Tentation X

  • Christophe Lombardo, responsable de "Tentation X".
    Christophe Lombardo, responsable de "Tentation X". José A. Torres
Publié le
François Cayla

Contrairement à la tendance nationale liée aux effets des confinements, le seul et unique sex-shop du département, rue du Bal à Rodez, n’a pas connu d’extase commerciale ces derniers mois. Mais la boutique n’en demeure pas moins une bonne affaire.
 

C’est bien connu, neuf mois après une importante panne d’électricité, on enregistre une hausse sensible du nombre des naissances. Ce qui est moins connu, parce que bien moins expérimenté par le passé, c’est que les confinements et autres couvre-feu de ces derniers mois ont semble-t-il boosté l’activité des sex-shops et autres enseignes dédiées aux "outils" du sexe. En tout cas au niveau national, si l’on en croit diverses enquêtes très sérieuses menées sur le sujet.

Mais le constat ne semble guère s’appliquer au département. Rue du Bal, à Rodez, chez Tentation X, seule et unique boutique aveyronnaise dont l’activité tourne autour de la chose, on n’a pas vécu l’extase commerciale que certains gros opérateurs nationaux disent avoir rencontrée. " Disons qu’à la sortie du premier confinement, les affaires sont bien reparties, souligne Christophe Lombardo, responsable de Tentation X depuis une douzaine d’années. Mais rien d’exceptionnel. En fait, quand on parle d’une explosion dans l’activité du sexe, elle concerne d’abord de grosses enseignes présentes sur internet. Nous, on n’est pas assez visible sur le web. On a beaucoup de travail à faire de ce côté-là. Alors non, la Covid ne nous a pas vraiment amené de nouveaux clients. "

Pour autant, des clients, Christophe Lombardo en compte un certain nombre et ne se plaint pas du niveau des affaires qu’il mène depuis 12 ans. Le patron de Tentation X est même idéalement placé pour relever les changements de comportements en la matière entre le début des années 2000 et aujourd’hui. "Quand j’ai repris la boutique, la clientèle se résumait presque à des hommes en quête de DVD. Ça n’a désormais plus rien à voir. Maintenant, il y a vraiment de tout monde qui vient au magasin et pour tout type d’articles. Je reçois des hommes encore, évidemment, mais aussi des couples, des femmes seules, des jeunes de 18 ans comme des gens d’un âge avancé, voire très avancé. On sent que des tabous sont tombés, que les gens se sont décomplexés. La preuve, je propose aussi des démonstrations à domicile et on a également des clients pour ce genre de prestations."

Il est vrai que Christophe Lombardo bénéficie d’une situation de monopole en Aveyron. Un sex-shop a bien essayé d’ouvrir à Rieupeyroux voilà quelques années, mais cette tentative s’est révélée impuissante à relever le défi. Mieux, les départements du Cantal et de la Lozère sont encore vierges en la matière, d’où un potentiel géographique important pour Tentation X. Sans oublier quelques initiés du Tarn qui viennent également jusqu’à Rodez, sachant qu’une seule enseigne de ce type existe à Albi, aux attraits limités à ce qu’il paraît.

Ce qui n’est pas le cas de la boutique ruthénoise, qui ne manque visiblement pas de charmes pour les amateurs de la chose, et dont le responsable dit être au top des dernières nouveautés en matière de rapports intimes. Comme il le démontre encore ces tout derniers jours avec la vente de tout un éventail d’articles originaux en lien avec la Saint-Valentin. Covid ou pas Covid.

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