Villefranche-de-Rouergue. Aveyron : auxiliaire de vie, une vigie au service de la santé des personnes âgées

  • Hélène Duchmann est auxiliaire de vie depuis 18 ans.
    Hélène Duchmann est auxiliaire de vie depuis 18 ans.
Publié le
Elisa Centis

Parler, écouter, porter, cuisinier, nettoyer… Les aides à domicile assurent le bien-être au quotidien des personnes âgées.

"Et dans les endives il ne faut pas oublier le sucre", rappelle Mme S. ce mardi matin à Hélène Duchmann, tout en se remettant au lit dont la fenêtre offre une vue sur Villefranche-de-Rouergue. "C’est promis", sourit l’auxiliaire de vie derrière son masque. "Je sais que vous aimez bien ce qui est sucré."

Hélène Duchmann prend bien soin de remonter la couverture à hauteur des épaules de la nonagénaire et de lui glisser encore en dessous un gilet. "Comme ça, vous n’aurez pas froid."

Une fois Mme S. recouchée, l’auxiliaire de vie, qui intervient 2 heures presque tous les jours chez cette femme âgée de 99 ans, a la tâche de préparer le repas. "Puis lorsque l’infirmier sera là pour lui faire la toilette, je m’occuperai de la chambre et nettoierai les sanitaires."

Des balades en fauteuil ou du Memory

Lorsqu’elle passe les après-midi avec des personnes âgées, elle aura plus tendance à animer. "Nous jouons à des jeux pour les stimuler. Par exemple, les cartes permettent d’entretenir la dextérité, le mémory la mémoire. Et jouer encourage la communication, le langage." Mais en fonction des personnes, cela change. "Si elles sont malentendantes, malvoyantes ou encore partiellement paralysées, les missions sont différentes. Par exemple, on peut essayer de faire une sortie en fauteuil si la personne ne peut plus marcher. Il faut être à l’écoute pour savoir ce dont elles ont besoin. Nous devons améliorer leur bien-être."

Dans le couloir une clochette se fait entendre. Elle est accrochée au déambulateur de Mme S. "Elle peut se lever seule de son lit mais une chute peut arriver. Elle s’est déjà fracturé le col du fémur. Je vais la suivre au cas où." Pour retourner au lit, Hélène Duchmann doit soulever la nonagénaire qui heureusement est un poids plume. "Lorsque les personnes sont plus fortes, il existe des lits médicalisés et des lèves personnes pour nous aider", explique l’auxiliaire de vie. Dans le passé alors que ces appareils n’étaient pas encore démocratisés, les aides à domicile étaient souvent en arrêt de travail en raison de lumbagos. "Quand on voit qu’une personne perd de l’autonomie et qu’elle n’a pas ce type d’équipement nous prévenons la famille." Ce rôle de "lanceur d’alerte" est essentiel. Car il arrive que les personnes âgées ne voient personne d’autre de la semaine. "Cela arrive en milieu très rural. Quand on arrive, elles nous disent qu’elles nous attendaient." L’aide à domicile est alors leur contact avec le monde extérieur.

Parler et rire, "la meilleure thérapie"

Il peut arriver qu’elles observent chez des personnes des syndromes dépressifs. "Elles pleurent souvent. Notre rôle est alors de leur parler, de rire avec eux. C’est la meilleure thérapie. Quelque temps après on constate une amélioration."

Le travail d’une auxiliaire de vie en milieu rural c’est aussi beaucoup de route. "Avec les déplacements ce sont des journées de 10 heures lorsqu’on est à temps complet", évalue Hélène Duchmann, aide à domicile depuis 18 ans. Mais malgré cela elle ne retournerait pas en milieu médicalisé, où elle a commencé comme aide-soignante.

"Dans les Ehpad on ne peut pas prendre le temps qu’on a là. Et de conclure : Quand on connaît le métier c’est très valorisant car ce que l’on donne, ils nous le rendent au centuple."

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