Laguiole. Stations de l'Aubrac : "Il faut s’orienter urgemment vers les quatre saisons"

Il n’avait pas autant neigé sur le plateau de l’Aubrac depuis 30 ans. Hélas, la crise sanitaire a mis à mal ce cadeau du ciel. Entretien avec Vincent Alazard, maire de Laguiole et président du syndicat mixte des stations aveyronnaises de l’Aubrac.

Quel bilan tirez-vous de cette saison ?

Ce fut une saison si particulière. La neige abondante fin décembre pouvait nous faire espérer une saison exceptionnelle, le contexte sanitaire nous a ramené à la raison. On a une déception mais je retiendrai le positif avec beaucoup de gens qui sont venus et ont découvert les stations de l’Aubrac. Nous avons eu des journées exceptionnelles avec 800 forfaits vendus en fond et raquettes. On peut multiplier par trois avec ceux venus faire de la luge ou tout simplement s’aérer. Cela prouve leur intérêt, à la fois localement, et des Aveyronnais venus passer la journée. Nous avons été surpris par l’importance des jeunes venus se défouler.

Faute de remontées mécaniques, comment se porte le budget ?

Le syndicat mixte a récolté 100 000 € dont 75 000 € de Laguiole et 25 000 € de Brameloup. On est lourdement déficitaire mais on attend l’engagement de l’État pour combler une partie du déficit. Cet engagement représenterait 49 % du chiffre d’affaires évalué sur la moyenne des trois dernières saisons. On a espoir car il y a quelques frais qui n’ont pas été engagés, notamment avec moins de personnel, mais il fallait un chef d’exploitation et un secouriste, sans parler du damage qui coûte cher. Mais cela ne remet pas en cause, au contraire, les stations. Cela conforte la volonté d’assurer une activité en hiver. Il faut résister malgré le contexte climatique et économique. Il faut s’orienter urgemment vers les quatre saisons.

Justement, un montant de 15 000 € a été avancé pour ce projet, où en est-il ?

C’est un travail de longue haleine qui est mené depuis trois ans. Grâce au parc naturel régional de l’Aubrac, nous disposons du pôle pleine nature. La station de Laguiole se spécialiserait dans la glisse et Brameloup dans le VTT. On continue de travailler. Il est impératif que la communauté de communes qui dispose des compétences économiques et touristiques avec la loi NotrE, s’engage. Ensuite nos investisseurs que sont le Département, la Région et l’État suivront. Nous avons leur accord de principe.

Quels sont vos arguments pour convaincre les communes du Nord-Aveyron de vous rejoindre ?

Nous mettons en avant l’intérêt de l’Aubrac qui nécessite de se structurer pour accueillir et proposer des activités. On finalise les chiffres pour savoir quelle ambition donner à ce projet mais il faut être prudent.

Le responsable de la Stem, en charge de l’exploitation de la station, a été évincé courant février. Regrettez-vous le choix d’avoir fait appel à cette société ?

Il n’y a pas de souci avec nous. Il y a eu une défaillance, la Stem gère la défaillance. Cela ne change rien pour nous, la Stem a assuré son contrat en remplaçant poste pour poste. Nous avons pris un engagement avec le syndicat mixte, que je rappelle voté à l’unanimité, pour deux ans. Nous avons encore l’an prochain. Je confirme que la Stem est le bon choix. Cela n’a pas engendré de coût supplémentaire, c’est aussi un investissement sur la prestation complémentaire pour le projet des quatre saisons.

Est-il possible d’espérer une présentation du projet des stations aux quatre saisons cette année ?

Je suis optimiste, nous proposerons un projet dans l’année.