Football : les amateurs ont déjà tourné la page en Aveyron

"Comment être surpris ? Depuis le temps qu’on ne joue plus, ce n’était pas possible de reprendre." Pour David Vacquier, l’entraîneur de Druelle, comme pour la majorité des acteurs du football en Aveyron, l’annonce de la fin de saison dans les divisions amateurs, annoncée mercredi par la fédération, sonne comme une évidence. Des divisions départementales à nationales (à l’exception du National 2 et de la Division 2 féminine, dans laquelle évolue Rodez, dont les cas seront examinés plus tard), des enfants aux seniors, tous les pratiquants ont été renvoyés pour de bon aux vestiaires.

"Cela n’aurait pas été possible de reprendre, d’autant qu’il aurait fallu prévoir une période de préparation après une si longue interruption, commente Alain Savoureux, président de Sources de l’Aveyron. Je regrette que cela n’ait pas été acté plus tôt, comme dans d’autres sports. Mais je conçois que ce n’est pas facile de prendre des décisions dans les circonstances actuelles."

Les derniers matches disputés il y a cinq mois

Chez les amateurs, les dernières rencontres de championnat remontent à fin octobre, avant le début du deuxième confinement. Les entraînements ont été autorisés depuis le 15 décembre, mais dans le respect d’un protocole qui exclut les contacts. Et la mise en place d’un couvre-feu, à partir du début d’année, a limité la pratique. Les clubs qui proposent des séances se sont rabattus sur le week-end, avec les joueurs qui souhaitent venir. "En général, on en a une vingtaine chez les seniors, souvent les mêmes, témoigne David Vacquier. Certains n’ont plus trouvé la motivation avec l’absence de compétition."

Malgré l’arrêt des championnats, plusieurs clubs comptent poursuivre ces séances, afin de maintenir le contact avec les licenciés. "Le lien n’a jamais vraiment été coupé, grâce aux entraînements", affirme Alexis Chambéry, l’entraîneur de Villefranche-de-Rouergue, qui estime que de grands défis attendent désormais le football amateur. "La priorité désormais, ce sera de garder des licenciés, avance-t-il. Certains ont goûté au confort des soirées et des week-ends libres et voudront peut-être le garder. C’est un problème qui va se poser à tous les clubs dans tous les sports collectifs."

"On s’attend à des pertes de licenciés, complète Alain Savoureux. Cela fait deux saisons consécutives que nous n’allons pas au bout et nous n’avons pas de visibilité pour la suite, ce qui est un grand problème. Comment voulez-vous conserver la motivation ? Je pense qu’il y aura des départs chez les seniors. Les années passent, certains prennent de l’âge et se tournent vers d’autres choses." Pour les clubs, c’est déjà vers la prochaine saison que les regards peuvent se tourner.