Villefranchois : des agriculteurs aux côtés de la LPO

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  • Bernard Teysseire a installé des nichoirs pour évaluer avec la LPO la présence des abeilles solitaires..
    Bernard Teysseire a installé des nichoirs pour évaluer avec la LPO la présence des abeilles solitaires..
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L’association LPO s’appuie sur les paysans pour observer l’évolution de la biodiversité.

Ces paysans, éleveurs et maraîchers se posaient des questions. Depuis qu’ils sont installés au lieu-dit La Rivière à Najac en 2016, Marie-Lucile Richard et Xavier Breton ont mis en place un système encourageant le développement de la biodiversité. "Nous veillons à ce qu’il y ait des fleurs tout au long de l’année pour les pollinisateurs", précise notamment la maraîchère bio. "Mais on ne sait jamais si cela fonctionne vraiment."

De la même manière, Bernard Teysseire voulait savoir si les méthodes de travail qu’il a adoptées sur son exploitation bio de vaches à lait n’étaient pas dangereuses pour la nature ou s’il fallait "changer quelque chose".

Observation des abeilles solitaires

Participer à l’observatoire agricole de la biodiversité, animé en Aveyron par la Ligue de protection des oiseaux (LPO), était donc une aubaine pour eux. "Cela permet de voir sur le terrain ce qu’il se passe", salue Bernard Teysseire. "C’est un programme national en partenariat avec le muséum d’histoire naturelle de Paris. Cela permet d’avoir plus de données que lorsque les analyses ne sont proposées qu’aux naturalistes", ajoute encore Charlotte Carr, ancienne employée de la LPO engagée aussi dans le protocole avec sa future exploitation caprine à Lunac.

Tous ces paysans ont été volontaires pour participer au protocole abeille solitaire. Cela consiste à installer deux nichoirs à abeilles (des bouteilles en plastique remplies de tubes en carton). Après la mise en place en février, l’agriculteur ou l’agricultrice doit aller prendre une photo des nichoirs une fois par mois pour observer l’évolution et transmettre l’image à la LPO.

Résultats disparates

Si les tubes se sont remplis de matière, c’est que des abeilles solitaires sont venues s’installer. Ces abeilles, qui vivent en dehors des ruchers domestiques, renseignent sur la qualité du milieu. Elles pondent chacune des œufs et pour cela elles ont besoin de nourriture (nectar et pollen) et d’habitats (matériaux pour construire des nids). Si le protocole est une réussite, c’est bon signe pour la ferme. "C’est la deuxième année que nous le faisons. Et en 2020, elles sont venues nicher au printemps et à l’été", se réjouit Marie-Lucile Richard à Najac. "Chez moi, il ne s’est rien passé, constate Bernard Teysseire à Saint-Salvadou (Le Bas-Ségala). Mais les bouteilles étaient installées à proximité du poulailler. Avec les conseillers de la LPO on se demande si les volailles ont fait fuir les insectes." Du coup pour ce printemps, l’éleveur a disposé les nouveaux nichoirs sur l’une de ses prairies. Pour Charlotte Carr à Lunac, c’est la première année. Mais elle a déjà pris des dispositions pour encourager la nidification de ces pollinisatrices. "L’association réseau biodiversité pour les abeilles nous a donné des semences mellifères (permet d’améliorer la biodiversité des parcelles, NDLR). Nous allons les mettre en bordure de parcelle."

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