Lassouts : immersion dans la poésie et la musique au sein de la chapelle Notre-Dame d'Albiac

Les spectacles sont plutôt rares en cette période de pandémie, et rarissimes dans le pittoresque hameau d’Albiac, surplombant la vallée du Lot, pourvu d’une petite église renfermant une remarquable statue en noyer de la Vierge du XV^e siècle.

Un banc de poissons argentés, un bocal renfermant le poisson d’Arthur et quelques instruments de musique plantent le décor. Et l’histoire commence. Arthur ne sait pas ce qu’est un poème. Il demande, il cherche. "C’est quand on entend battre le cœur des pierres, c’est…"

Et Arthur se prend à rêver. Le bruit marin ambiant, les vagues, le vent, les chansons, la musique. Les battements des percussions rythment le bruit des rames. Le plus difficile est d’entrer dans l’eau. On se lance dans un endroit hostile et l’eau fraîche donne des frissons. Avec mon tuba, je vois dans l’eau, je respire. C’est la conquête d’un nouvel univers imaginaire.

Au fil des lectures, la magie des mots, des répliques, la magie du lieu charment le public. Les mots se succèdent, agrémentés de la musique de l’hélicon, de la clarinette, des maracas, du triangle, du tintement des clochettes… L’immersion dans l’eau se poursuit avec le poisson bavard et ses anecdotes, le banc des harengs, l’océan furieux, les poissons volants, la tempête, le piano qui glisse dans la salle de bal au gré des vagues comme si l’océan le berçait.

L’imagination vagabonde au fil des mots, au fil des notes. La musique est la langue des émotions. D’autres histoires suivent : les musiciens de la guerre sino-japonaise, le printemps et le tableau de la chambre de Magdalena…

Cette promenade dans un univers de mots et de notes se prolonge durant une bonne heure pour le plus grand plaisir d’une assistance séduite. Les deux artistes donnaient deux autres représentations à la Menuiserie à Rodez. Nul doute qu’elles auront conquis ce nouveau public.