Football : Jordan Leborgne (Rodez) revient de loin

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  • Jordan Leborgne est l’un des maillons forts du milieu ruthénois.
    Jordan Leborgne est l’un des maillons forts du milieu ruthénois. Centre Presse - Jean-Louis Bories
Publié le , mis à jour

Avant de briller dans l’entrejeu ruthénois, le milieu Jordan Leborgne (25 ans) est passé de la Ligue 1 au... National 2. Une saison avec la réserve de Guingamp qui lui a permis de se relancer.

Titulaire à chaque match de Rodez, ou presque, depuis le début de l’année, le milieu Jordan Leborgne revient de loin après sa mise à l’écart à l’automne 2020, quelques mois après son arrivée, pour mauvais comportement. Mais cette épreuve n’est qu’un caillou dans la chaussure de celui qui aurait pu ne plus jamais jouer au football à partir du 6 juin 2018.

Au sortir d’une saison galère, sans une seule minute avec l’équipe première de Caen alors qu’il restait sur vingt matches de Ligue 1 en deux exercices, le Guadeloupéen, sans contrat à l’époque, se rompt un tendon d’Achille durant ses vacances à Bali (Indonésie). Il devra attendre mars 2019 pour retrouver un club : le Berja CF, en D3 espagnole, quitté au bout de trois mois après n’avoir jamais joué pour finalement rebondir à Guingamp... en réserve (National 2). "Comme j’aime beaucoup le joueur et l’homme, j’estimais que Jordan méritait une deuxième chance, explique Marc Rivoallan, recruteur du club breton, qui le connaît depuis longtemps. Je l’ai amené en post-formation à Caen, où j’ai travaillé pendant quinze ans. S’il n’a pas assez enchaîné en Ligue 1 avec le Stade Malherbe, c’est à cause de ses nombreuses blessures."

L’entraîneur des réservistes guingampais, Jean-Baptiste Le Bescond, se souvient de l’arrivée de Jordan Leborgne dans les Côtes-d’Armor : "Au début des entretiens, il était craintif, avant de finir par trouver le projet intéressant. C’est-à-dire  d’encadrer nos jeunes avec d’autres joueurs au début de carrière prometteur qui se sont perdus et veulent se relancer." Ses doutes sur l’état de forme du natif de Pointe-à-Pitre s’étaient rapidement dissipés. "Jordan revenait d’une grosse blessure, mais était apte dès son arrivée. C’est un grand professionnel, donc on n’a jamais eu besoin de faire attention à lui sur le plan physique. Il était déjà mature, posé dans sa vie... On n’a rien eu à lui apprendre, c’est pour ça qu’il a été performant aussi vite."

« J’aurais souhaité qu’il poursuive avec notre Ligue 2 »

Pendant son passage à En Avant, il a démontré les mêmes qualités qu’à Rodez au poste de milieu relayeur, avec le même point faible. "C’est un joueur avec une belle qualité de passe, fort techniquement, disposant d’un bon volume de jeu, énumère le coach. Il faudrait juste qu’il soit meilleur à la récupération du ballon. C’est vraiment ce qui lui manque pour être un milieu complet."

Malgré ses bonnes prestations, Jordan Leborgne n’a jamais eu sa chance en équipe première en Bretagne, ce qui laisse toujours un goût d’amertume à Marc Rivoallan : "Au bout de six mois, il devait monter chez les pros, mais Sylvain Didot (l’entraîneur de l’époque) n’a pas voulu le faire jouer..." Jusqu’en mars, mais aurait-il changé d’avis ensuite ? On ne le saura jamais puisque le foot français s’est arrêté à ce moment-là à cause de la crise sanitaire, le milieu disputant au final 16 matches sur 21 avec la réserve.

"J’aurais souhaité qu’il poursuive avec notre Ligue 2 parce que je trouve que c’est vraiment un très, très bon joueur pour cette division, partage Jean-Baptiste Le Bescond. Je suis content pour lui parce que le challenge de retrouver le circuit professionnel a été relevé. Et aujourd’hui, il fait les beaux jours de Rodez."

« Très exigeant envers lui-même et les autres »

La veille de la réception du Havre (0-0), le 14 août, son entraîneur, Laurent Peyrelade, décryptait sa montée en puissance depuis janvier : "On a quand même dû lui laisser du temps pour qu’il retrouve son niveau de jeu, mais il est dans la continuité de sa deuxième partie de saison dernière. Il correspond à nos principes, mais doit améliorer sa communication positive. Et rester dans le bon état d’esprit pour être plus décisif, porter l’équipe." "C’est un joueur très exigeant envers lui-même et les autres, abonde son homologue guingampais. Il gagnerait à trouver le juste milieu." Leur constat est totalement partagé par Jordan Leborgne, qui disait mi-août : "Je suis très exigeant envers moi-même et je dois améliorer ma communication positive."

Selon nos interlocuteurs, il ne lui manque pas grand-chose pour rejouer dans l’élite. "Je pensais sincèrement que des clubs de Ligue 1 lui auraient fait une proposition après son passage chez nous, confie Marc Rivoallan. Pour cet été, ça semble compliqué, mais ce n’est pas fini pour lui, j’en suis persuadé." En mars, Jordan Leborgne l’était aussi : "Bien sûr que c’est toujours un objectif de retrouver l’élite." Et il pense sûrement la même chose aujourd’hui.

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