A Rodez, une dynamique étudiante qui est à la fête

Rodez, ville étudiante. Longtemps, l’association de ces trois mots a fait sourire. Mais aujourd’hui, c’est la réalité qui a pris le pas. Avec plus de 3200 étudiants recensés (en 2020), plus de 80 formations de Bac +1 à Bac + 5 dispensés, des demandes en vogue pour l’IUT, le centre universitaire Champollion, la Chambre de commerce et d’industrie ou l’institut de formation aux métiers de la santé, Rodez est dans le viseur des étudiants. "On est trop modeste. On ne dit pas assez que c’est une ville étudiante qui est dans une très, très bonne dynamique. Cela marche vraiment bien" explique Christian Teyssèdre, le président de l’agglomération de Rodez.

"De l’ombre à la lumière"

En début de semaine, maintenant que les étudiants ont pris leurs marques, il a tenu une conférence de presse avec Bernard Ferrand, élu chargé de l’enseignement supérieur pour Rodez agglomération, afin de rappeler le poids, bénéfique, que représente l’enseignement supérieur sur le territoire. "C’est gage de bonne santé. La compétitivité d’un territoire est liée au développement de son enseignement supérieur. Ce qui est le cas ici, où, depuis 2008, nous avons doublé les offres de formation et augmenté de 40 % le nombre d’étudiants " avance Christian Teyssèdre. " Les étudiants irriguent le territoire. Plus il y en a plus cela essaime " poursuit le président de l’agglo, pour qui le faible taux de chômage sur le territoire (+4,6 %) est aussi lié à cette dynamique étudiante. " Tout marche bien et on va renforcer tout cela" poursuit-il, évoquant le futur campus universitaire de Rodez, qui verra le jour du côté du quartier Saint-Éloi en 2023.

" Ce qui va être créé là est vraiment pas mal pour un département rural. Le campus à lui seul accueillera, à terme, en moyenne, entre 1 800 et 2 000 étudiants " se réjouit Christian Teyssèdre.

"Nous passons de l’ombre à la lumière" enchaîne Bernard Ferrand, pas peu fier de présenter le résultat de l’enquête menée par le réseau des Villes universitaires d’équilibre, dans laquelle 97 % des étudiants sondés sont satisfaits de leur présence à Rodez. "Nous poursuivons l’objectif de devenir un pôle universitaire autonome, sans séparer le public et le privé en donnant à Rodez agglomération le rôle de fédérateur", poursuit l’ancien universitaire, pour qui de nombreux chantiers restent cependant à mettre en œuvre.

De l’aide…

Développer un parcours santé spécifique, résoudre la problématique d’une filière biologie sans débouché, développer des formations en lien avec les attentes du tissu local, plancher sur les demandes générées par la transformation de l’usine Bosch par exemple, placer les sciences au cœur du schéma local de l’enseignement supérieur et de la recherche (Sresri), sont autant de dossiers sur lesquels les élus de Rodez agglomération sont on ne peut plus attentifs.

Au regard de toute cette perspective de développement de la dynamique universitaire, les élus espèrent dès lors un peu plus "d’aides" de la Région et de l’État. "Plus globalement et sur un terrain plus politique, je trouve que la Région et l’État devrait aider un peu plus de territoires comme les nôtres, j’y inclus notamment Millau ou Villefranche-de-Rouergue. Les métropoles se développent naturellement et aspirent également toutes les aides. Mais c’est un débat que l’on ne veut pas dans notre pays et c’est bien dommage", lance Christian Teyssèdre, avec en filigrane par exemple l’absence de Crous (Centre régional des œuvres scolaires et universitaires) parmi ses six antennes délocalisées qui se trouvent à Albi, Auch, Castres, Figeac, Tarbes et Millau. Mais à la faveur de la création du campus universitaire, Rodez tient la promesse de la réalisation d’un Crous, comme en possèdent toutes les villes… Universitaires.