Aveyron : le Département veut avancer au pas de course sur la problématique de l'emploi

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  • L'assemblée départementale a acté vendredi matin la création du "Service public de l'insertion et de l'emploi".
    L'assemblée départementale a acté vendredi matin la création du "Service public de l'insertion et de l'emploi". Centre Presse - José A. Torres
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L'assemblée départementale a acté vendredi matin la création du "Service public de l'insertion et de l'emploi".

C’est une problématique du quotidien des entreprises aveyronnaises qui s’est encore amplifiée avec la sortie de crise sanitaire : beaucoup de secteurs ont du mal à recruter. Pour illustrer le sujet, 4 000 offres étaient vacantes auprès de Pôle emploi au mois de juin dernier.

Un chiffre en très nette augmentation (+44 %) par rapport à 2019. Une situation qui alerte alors qu’en parallèle, le chômage a augmenté d’environ un point au cours de l’année 2020 (environ 6 %) et que le nombre de bénéficiaires du RSA, sous les effets des crises sanitaires et économiques, a gonflé de 16 %.

"Une action coup de poing"

Dans ce contexte, le Département et son nouveau président, ont décidé de saisir à bras-le-corps le sujet. Lors de la session départementale de vendredi Arnaud Viala a annoncé le lancement "d’une action coup de poing".

Avant de mettre en place, dans les prochains mois, une agence d’attractivité, qui, couplée avec l’actuelle Agence de développement touristique (ADT) aura pour mission de tenter d’attirer des compétences de l’extérieur du territoire, les conseillers départementaux souhaitent améliorer la mise en relation entre l'offre et la demande en Aveyron. Ce "Service public de l'insertion et de l'emploi" (Sped) va tenter de faire appel à des outils innovants, qui restent à définir, pour endiguer le problème.

 En partenariat avec tous les acteurs de l'emploi

"La reprise est là et pas un d’entre nous n’entend pas, au quotidien, l'appel des chefs d'entreprise qui ont du mal à recruter, a alerté Jean-Philippe Sadoul, vice-président en charge de l'emploi, à l'assemblée départementale. Pour faire face, nous avons une volonté politique de faire tout ce que l'on peut pour permettre de relever le défi de l’emploi et de la démographie de notre territoire." 

Concrètement, l'institution souhaite lancer, dès la semaine prochaine, en partenariat avec les services de l'emploi de l'Etat (Pôle emploi, préfecture...), les collectivités locales, les acteurs publics (Région) et privés de la formation, les chambres consulaires, les structures d'insertion et les filières en demande, une large concertation pour trouver les meilleurs axes de travail. 

Cibler les spécificités des territoires

Les objectifs de cette action sont clairs : "Accompagner vers les emplois non pourvus les bénéficiaires du RSA et encourager les réorientations pour les publics intéressés", a détaillé le vice-président. Pour cela des premières pistes de réflexion ont déjà été établies et devront être affinées au fil des réunions entre les différents partenaires et dont la première est programmée dès mardi prochain. 

"L'objectif est d'être immédiatement dans l’opérationnel, a prévenu Arnaud Viala, qui souhaite aller au pas de course sur le sujet. Nous allons commencer par recenser les territoires qui veulent être actifs, les personnes ressources dans ces zones et les priorités territoriales. Ensuite, nous travaillerons sur le transfert d’expérience d’un secteur à l’autre pour quadriller au mieux le territoire. L'objectif est de faire un travail au peigne fin. D'aller chercher chaque demandeur d’emploi, identifier son métier initial et les offres qui s'y rapprochent, mais aussi sa demande de parcours de formation s’il y a cette volonté. Cela permettra de vérifier qui on peut accompagner dans le retour à l’emploi et d’identifier également ce qu’on n’est pas en mesure de pourvoir pour lancer des opérations de recrutement vers l’extérieur."

Travailler à l'image des métiers

Plusieurs secteurs d'activité sous tension ont déjà été ciblés. En premier lieu, certains domaines de l'industrie, qui peinent à trouver des profils qualifiés, mais aussi la construction, l'agriculture, l'agroalimentaire, le sanitaire et le service à la personne ont été ciblés. L'objectif du travail qui va être mis en place, sera notamment d'aider les entreprises qui n'en n'ont pas les moyens à structurer leur accès aux demandeurs d’emploi et les informer sur les aides à l'embauche qui existent ainsi que les informer sur l'offre de formations. 

Dans certains domaines, le travail consistera également à améliorer la perception, par les demandeurs d'emploi, de certains métiers, qui ont beaucoup de mal à trouver des vocations. Le Département, qui ne peut pas agir sur le levier des salaires, veut tenter de "valoriser l’image des métiers et des filières".

L'avenant 43 est entré en vigueur

C'est vendredi 1er octobre qu'est entré en vigueur l'avenant 43.  Il s'agit du texte de loi, demandé depuis des années par la profession qui va permettre une revalorisation salariale de 12 à 15 % des aides à domicile. Voté cet été par l'ensemble des parlementaires aveyronnais il a d'importantes répercussion pour le territoire dont la population vieillissante, est pleinement concerné par ce sujet.

Il aura des répercussions pour le Département qui a la compétence et apporte des financements aux associations en charge de l'aide à domicile. André At, en charge du budget, a chiffré à 600 000 € le coût de cet avenant au dernier trimestre 2021, avec une prise en charge à 70 % par l'Etat, ce qui revient donc à 180000 € à la charge de la collectivité. 

L'année prochaine, le coût sera donc quadruplé. Cela représentera donc un budget de 2,4 M€, qui sera pris en charge à 50 % par l'Etat et le reste (1,2 M€) par le Département.

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