Argences en Aubrac. Une page se tourne pour l’entreprise Mouliac

  • Philippe Mouliac, entouré de Christophe Marcillac qui reprend l’activité,et les représentants de Nord-Aveyron Initiative, à Sainte-Geneviève.
    Philippe Mouliac, entouré de Christophe Marcillac qui reprend l’activité,et les représentants de Nord-Aveyron Initiative, à Sainte-Geneviève.
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Olivier Courtil

Soixante ans après sa création par son père Émile Mouliac, Philippe passe le relais à Christophe Marcillac.

Discrétion et humilité sont définitivement la marque de fabrique en Nord-Aveyron. L’histoire de l’entreprise Mouliac, spécialisée dans les machines agricoles, à Argences-en-Aubrac, en est un bel exemple. Une lignée de maréchaux-ferrants qui donne finalement naissance à la création, en 1961, des établissements Mouliac. Émile démarre avec un copain, faisant son apprentissage chez Pagès à Mur-de-Barrez. Ce sont les heures glorieuses du tracteur accompagnant l’essor économique.

À force de travail et guidé par l’investissement, indissociable à la réussite d’une entreprise, Émile devient concessionnaire Renault (Claas aujourd’hui) en 1975, s’installant sur la route des Bessières où l’entreprise se trouve encore aujourd’hui, montrant la direction de la zone artisanale qui porte son nom. " Les habitants ne connaissaient pas encore l’établissement, pensant pendant longtemps que l’entreprise s’adresse uniquement aux agriculteurs. Or, nous proposons du matériel et de la quincaillerie pour réaliser tout type de travaux ", précise Philippe, le fils d’Émile, qui vient de céder l’entreprise familiale à Christophe Marcillac, salarié.

Vingt-cinq salariés, trois sites

Ce dernier est né en 1985, aussi à Sainte-Geneviève-sur-Argence, soit deux ans après que Philippe est passé son BTS technico-commercial à Aurillac. D’agrandissements en investissement – " on faisait du béton tous les cinq ans ", dit en ce sens Philippe Mouliac prenant la tête de l’entreprise en 1999 – celle-ci est passée d’une poignée de salariés à vingt-cinq aujourd’hui sur trois sites (Thérondels, Mur-de-Barrez et donc Sainte-Geneviève-sur-Argence). " On cherche encore à embaucher mais c’est difficile ". Un message qu’il a d’ailleurs rappelé lors de la venue de Carole Delga, présidente de la région, une semaine auparavant lors des rencontres de l’apprentissage entre le monde professionnel et scolaire.

Une première pour qui l’entrepreneur montre que l’Argence, plus largement l’Aubrac, est sur la bonne voie. " Nous avons cinq apprentis et la moitié des salariés a été en apprentissage. " Comme ce fut le cas de Christophe Marcillac qui a aussi fait ses gammes chez Kuhn pendant neuf ans pour parfaire sa formation. Un passage de relais dans un bon état d’esprit " où tout a été dit ", résument en chœur les deux hommes qui ont travaillé pendant deux ans sur cette transmission.

Deux ans, c’est aussi le temps que restera Philippe dans l’entreprise où l’engagement affectif symbolise la réussite. " La reprise ne peut se faire qu’en bonne intelligence des parties, ce qui est ici le cas ", se réjouit Jean-Marc Auméras, président de la plateforme Nord-Aveyron Initiative qui a suivi la reprise avec la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), et venu saluer cette reprise d’activités avec Claude Veyre, vice-président de la plateforme.

L’incendie dont fut victime l’entreprise en juin 2015, symbolise aussi sa réussite. "On a recréé un projet, plus grand et adapté en concertation avec les salariés."

Et les perspectives ne manquent pas : agrandissement à Mur-de-Barrez, développer la vente de matériel d’occasion sur internet… "On met en confiance le client, ce qui est dit doit être fait", conclut Christophe Marcillac, passé d’apprenti à chef d’entreprise. Et on peut compter sur le double champion de France de quilles pour frapper fort et marquer de son empreinte cette entreprise phare du monde agricole dans le Nord-Aveyron.

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