Après huit ans de fonctionnement, la maison d’arrêt de Druelle reste un modèle

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  • La qualité de l’équipement est soulignée par le personnel comme par les détenus.
    La qualité de l’équipement est soulignée par le personnel comme par les détenus. Photo José A. Torres
  • Après huit ans, la maison d’arrêt de Druelle reste un modèle
    Après huit ans, la maison d’arrêt de Druelle reste un modèle
  • Après huit ans, la maison d’arrêt de Druelle reste un modèle
    Après huit ans, la maison d’arrêt de Druelle reste un modèle
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Guilhem Richaud

Ouverte en 2013, la prison ruthénoise a su conserver, malgré la surpopulation carcérale, un environnement favorable au travail des gardiens, mais aussi des conditions décentes pour les détenus.

Elle a ouvert ses portes au mois de juin 2013. Et dans l’ensemble, elle n’a pas pris une ride. Le député de l’Aveyron, Stéphane Mazars, s’est invité, jeudi après-midi, pour une visite de la maison d’arrêt de Druelle. Un droit qu’accorde la loi, depuis 2000, à tout parlementaire, afin d’assurer de la transparence sur les établissements de privation de liberté. Accueilli par Christophe Breucq, le directeur adjoint de l’établissement, le parlementaire a pu échanger avec l’administration, les surveillants, les détenus, mais également visiter les divers équipements qui composent la maison d’arrêt. Avocat de profession, il connaît bien les lieux pour avoir suivi de nombreux clients du temps où il plaidait. Au premier constat, c’est que contrairement à d’autres prisons modernes ouvertes il y a une dizaine d’années, l’équipement en lui-même a bien vieilli.

Même si la maison d’arrêt ruthénoise est clairement touchée par les problèmes de surpopulation carcérale, il fait pour autant parti des établissements français les plus modernes. "C’est un bon outil de travail pour nous", souligne le directeur adjoint, à Rodez depuis 13 ans, et qui a participé avec Jean-Marie Soria-Lundberg, ancien directeur, aux travaux d’élaboration du projet avec l’Agglo de Rodez, principal financeur, et l’administration pénitentiaire. Huit ans après l’inauguration, qui avait eu lieu en présence de la ministre de la Justice de l’époque, Christiane Taubira, l’endroit a finalement assez peu évolué. La conception même des lieux étonne les détenus venus d’ailleurs, de plus en plus nombreux, qui y trouvent souvent un relatif confort. "Certains arrivent au sein des établissements après avoir eu des problèmes soit avec d’autres détenus soit après avoir agressé des surveillants, ils sont parfois assez énervés, note Christophe Breucq. Mais très vite, ils se rendent compte que c’est différent ici, notamment au niveau du bruit." Car la jauge limitée, et l’aménagement tel qu’il a été pensé, permet de réduire les nuisances, ce qui facilite le quotidien.

Du travail à l’atelier et dans l’administration générale

Dans le bâtiment H, celui dédié aux cellules, les chambres sont réparties sur trois étages. Dans chacune, le confort y est évidemment sommaire. Les 9 m2, initialement prévus pour un seul détenu, sont bien souvent désormais occupés par deux ou même parfois trois personnes. Un lit superposé, un espace sanitaire et une table. Les prisonniers passent une bonne partie de la journée dans ces locaux. Pour s’en évader (métaphoriquement), ils peuvent compter sur le travail. Une quinzaine d’entre eux sont affectés à l’atelier, dont la gestion est déléguée à Sodexo depuis quelques années. Elle se charge de trouver des entreprises qui passent des commandes.

Actuellement, les détenus travaillent donc sur la création de sommiers, mais également de palettes et de tréteaux, au recyclage d’anciennes box internet et, depuis le début de la crise sanitaire, des machines à coudre ont également été installées pour la fabrication de masques pour les enfants. Dans l’administration générale, une vingtaine de postes sont aussi occupés par des détenus. Cela leur permet de gagner un peu d’argent afin de financer des crédits téléphoniques pour appeler leur famille, mais aussi pour avoir la télévision et le frigo dans leur cellule. Ils peuvent également acheter un peu de nourriture, des cigarettes…

Prisé par les surveillants

Dans l’ensemble, le système fonctionne plutôt bien à Druelle. Et même si la surpopulation amène des tensions et une charge de travail plus importante pour le personnel de l’administration pénitentiaire, l’établissement reste très demandé par les surveillants actuellement dans d’autres maisons d’arrêt d’Occitanie. Il est d’ailleurs assez compliqué d’obtenir sa mutation dans l’Aveyron tant les postes sont rares. Mais les opportunités vont se présenter dans les prochaines années. En effet, quasiment la moitié des 56 surveillants vont, dans les cinq ans à venir, prendre leur retraite. Si le métier, dans son ensemble, peine à séduire les candidats, la maison d’arrêt aveyronnaise, elle, ne devrait pas avoir trop de problèmes à trouver ses futurs gardiens.

A lire aussi : Maison d'arrêt de Druelle : une surpopulation endémique qui génère des tensions

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