La filière caprine aveyronnaise brille par son dynamisme

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  • Joël Mazars est installé à Luc depuis 2000.
    Joël Mazars est installé à Luc depuis 2000. Repro CPA
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Alors que leur président départemental, Joël Mazars va prendre du recul dans quelques semaines, les éleveurs de chèvre vivent une belle période. Les volumes de lait ont augmenté, des fermes se créent et les consommateurs répondent présents.

Ce n’est plus tout à fait la petite filière un peu oubliée au fond de la salle. L’élevage caprin en Aveyron est très loin en termes de chiffres, de peser face aux mastodontes que sont l’ovin et le bovin. Mais à force de travail depuis une bonne quinzaine d’années maintenant, elle a réussi à se faire une place.

C’est le résultat d’un chantier enclenché notamment par Joël Mazars, président de la fédération départementale des éleveurs de chèvres depuis treize ans. Installé depuis 2000 à Luc, il a vu la filière évoluer. "Il y a dix ans, on était en pleine crise du prix du lait, avec une augmentation des coûts de production, et l’arrivée sur le marché français de produits venant des Pays-Bas et d’Espagne, analyse-t-il. Mais depuis, le prix du lait (payé aux éleveurs, NDLR) n’a cessé d’augmenter."

Les consommateurs séduits

Une bonne nouvelle pour les producteurs liée à la fois au renoncement des Hollandais et des Espagnols, mais également à une évolution notable des pratiques des consommateurs. "Au niveau national, nous avons, avec L’Anicap (association nationale interprofessionnelle caprine), travaillé sur la promotion des produits, reprend Joël Mazars. Résultat, la France est le premier pays consommateur au monde de produits au lait de chèvre."

Et la dynamique se poursuit à un rythme soutenu, avec entre 2 et 4 % de croissance par an. La profession est donc attractive et il y a des installations. Aujourd’hui, on enregistre 220 éleveurs caprins en Aveyron, dont 180 laitiers, 20 fromagers et 10 en production de viande. Un chiffre là aussi en progression puisque une quarantaine d’exploitations ont moins de cinq ans. "Même si comme tout le monde, nous avons actuellement des soucis avec le coût des matières premières, les bonnes perspectives du marché sont incitatives, reprend l’éleveur. Cependant, quand on échange avec des personnes qui veulent s’installer, on insiste beaucoup sur le fait que même si c’est un métier passionnant, élever des chèvres est un travail très contraignant. Ce sont des animaux très fragile. Une bête malade le matin, si elle n’est pas prise en charge, peut être morte le soir."

35 millions de litres de lait annuels

Dans leur ensemble, les éleveurs sont installés, sur trois grandes zones en Aveyron : le bassin Villefranchois, le Lévézou et le grand bassin de la vallée de l’Aveyron. En tout, le département compte 53 000 chèvres, pour 440 000 vaches et pas loin de 950 000 brebis. C’est dire si la filière caprine est une niche. Pour autant, les éleveurs aveyronnais produisent environ 35 millions de litres de lait chaque année, soit 10 millions de plus qu’il y a dix ans.

Une augmentation de 40 % sur la période au niveau départemental quand au national, la croissance n’a été que de 10 %. À ce rythme, le dynamisme aveyronnais est forcément remarqué et la filière locale compte bien capitaliser dessus. Après 13 ans de bons et loyaux services à la fédération départementale des éleveurs de chèvres, Joël Mazars s’apprête, dans le courant du mois de janvier à passer la main. Mais ce n’est pas pour autant qu’il va se mettre en retrait. Il est également président de la filière au niveau régional et a des responsabilités dans l’interprofession au niveau national. D’ailleurs, alors qu’un autre Aveyronnais, Jacky Salingardes, est à la tête de l’Anicap et devrait passer la main en 2023, le nom de Joël Mazars circule pour lui succéder. "On verra, je n’ai pas encore pris ma décision", lance ce dernier, qui veut prendre l’année 2022 pour y penser.

En attendant, il est bien conscient que la filière a encore beaucoup de travail, pour attirer de nouveaux éleveurs, mais aussi pour poursuivre le travail de communication autour des produits à base de chèvre, afin de séduire toujours plus de consommateurs.

A lire aussi : Aveyron : un projet de tome de chèvre produite à Rodez

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