Laguiole : convivialité et qualité au menu des bœufs gras

Écrire que les gens éprouvent le besoin de retrouver du lien social s’avère une évidence à la vue du succès des réservations pour le repas bœuf au comptoir organisé le samedi soir qui a affiché complet dans la journée. L’occasion d’un petit retour en arrière pour Lucien Conquet, à l’origine du festival avec Didier Dijols et feu Marcel Brouzes.

« C’était dans le temps le samedi des rameaux, quinze jours avant Pâques, pour fêter la fin du carême, il y avait du monde dans tous les villages pour présenter leurs bêtes et se retrouver pour la tradition », rappelle Lucien, alias “Lulu” Conquet, avec nostalgie et une pointe d’amertume. Il faut dire que la campagne s’est désertifiée mais l’embellie est là. L’Aubrac, sa race en particulier, est la seule à gagner des effectifs en France. Et les pionniers du festival font preuve d’autant enthousiasme pour transmettre leur passion.

Ainsi, rendez-vous était donné chez le jeune Christophe Glandières en Gaec avec sa maman Élisabeth sur la commune de Saint-Symphorien-de-Thénières pour mettre en valeur la race aubrac évidemment et la relève à l’honneur pour cette 23e édition.

En effet, Christophe participera pour la première fois au festival. « C’est l’occasion de rencontrer d’autres éleveurs et de valoriser mes deux vaches bœufs fermiers aubrac label Rouge », dit-il sous le regard ému de son père, Gilbert. Car le festival laguiolais « est le seul ouvert seulement aux signes de qualité avec le Bœuf fermier aubrac (BFA) label Rouge et la Fleur d’Aubrac », ajoute Patrick Mouliade, à la tête du BFA et même « la seule foire avec des éleveurs naisseurs », précise “Lulu” Conquet. Et même si ce dernier achète un tiers des BFA, les acheteurs viennent de la France entière ce jour-là. « C’est une vitrine de l’élevage », résume Patrick Mouliade.

Le plaisir de se retrouver

Timothée Cros, alias l’éleveur star de l’émission de télé des « Douze coups de midi », salarié chez ses parents, Yvette et Simon, à Cantoin, participera lui à la vente avec deux génisses Fleur d’Aubrac. « C’est mon cinquième hiver, je suis dans mon élément ici. La ferme est dans mes gènes et cela nous tient à cœur de valoriser nos animaux », confie l’éleveur âgé de 29 ans qui accompagnait déjà son papa au festival il y a dix ans déjà.

« Partager un bon moment », revient comme un leitmotiv après deux années d’absence à cause de la pandémie. Des bons moments pour apprécier « la conformation » des bovins tout comme le plaisir de se retrouver autour d’un repas. « Ce que j’aime dans la Fleur d’Aubrac », dit Vincent Favier, éleveur et restaurateur, qui en était le fer de lance au cours de cette présentation, « c’est que l’on valorise toutes les parties. J’aime les plats qui se mijotent comme le pot-au-feu, cela permet la tendreté de la viande. On cuit la nuit », conclut-il en donnant plus que l’eau à la bouche. Il ne reste plus qu’à patienter jusqu’au 26 mars pour savourer et partager cette joie des retrouvailles.