Rodez : la première "Marche des fiertés" réunira-t-elle du monde samedi 21 mai ?

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  • Michel et Céline, coprésidents de l'association Alertes, attendent du monde samedi.
    Michel et Céline, coprésidents de l'association Alertes, attendent du monde samedi. Centre Presse Aveyron -
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Samedi 21 mai, Rodez accueillera sa première "Marche des fiertés", anciennement "Gay Pride", dans ses rues. Les organisateurs attendent 500 personnes.

Plus de cinquante ans après les émeutes de Stonewall à New York, événement fondateur du mouvement pour les droits des homosexuels, et après la naissance d'une manifestation homo dans les rues de Paris en 1977, Rodez accueille en 2022 sa toute première "Gay Pride". Ce sera samedi après-midi et on ne parle d'ailleurs plus de "Gay Pride" mais plutôt de "Marche des fiertés", les organisateurs préférant désormais ce terme moins inclusif et réunissant la communauté LGBTQiA+ : L comme lesbienne, G comme gay, B comme bi, T comme trans, Q comme queer, i comme intersexe, A comme asexuel et + pour toutes les autres personnes ne se reconnaissant pas dans la sexualité majoritaire...

Un temps réservé aux métropoles, ces défilés militants se déroulent désormais de plus en plus dans les villes moyennes. Vic-en-Bigorre, Mende, Arras, Gap... et donc Rodez ! "Cela fait des années qu'on y pense. Et on sent dans les petites villes une nouvelle dynamique avec de plus en plus d'associations, de collectifs. Ça bouge davantage qu'avant et c'est important de montrer que nous ne sommes pas obligés de vivre dans des grandes villes pour assumer notre sexualité", se félicitent les organisateurs, Céline Ransinangue et Michel Mégnin. Depuis 10 ans, tous deux sont présidents de l'antenne départementale d'Alertes, association œuvrant au quotidien pour les minorités sexuelles.

"Il peut y avoir des remarques de passants"

Cette "Marche des fiertés" à Rodez, dans laquelle ils espèrent réunir 500 personnes, ils la souhaitent avant tout "solidaires" et pas forcément des plus extravagantes... "Chacun se l'appropriera comme il le souhaite", indiquent-ils en amont, sans réelles craintes que cette nouveauté puisse interpeller la population. "On se fiche de plaire ou pas. Il peut y avoir des remarques de passants. La dernière fois, je me promenais avec un ami transgenre et en moins d'une heure dans les rues de Rodez, on a reçu cinq ou six critiques, réagit Céline. C'est toujours blessant quand on reçoit des paroles désobligeantes mais on a aussi envie d'être visibles pour répondre à ceux qui nous rabâchent à longueur de journée de rester cachés".

D'où la dénomination "fierté" ? "On me demande souvent pourquoi on s'affiche alors que les hétérosexuels ne le font pas... Je peux comprendre mais je réponds tout simplement que l'hétérosexualité n'est pas discriminée. Je rappelle qu'il y a encore des personnes violentées en raison de leur orientation sexuelle dans notre pays. Cette Marche des fiertés, c'est ce qu'on oppose à la honte également", confie Michel. Avant de dévoiler les grandes lignes de ce samedi arc-en-ciel dans les rues de la préfecture.

Un tour de ville en musique

À partir de 13h30 déjà, un village associatif sera installé place de la Cité. On y retrouvera plusieurs acteurs du milieu homosexuel, venus de toute la région, mais également des assos de droits humains ou encore de prévention sur la santé sexuelle. Le départ de la Marche se fera à 15h30 de cette même place en direction de l'hôtel de ville. Plusieurs prises de parole s'enchaîneront avant que les participants se lancent dans un tour de ville, du musée Denys-Puech jusqu'à la place d'Armes. Et on peut d'ores et déjà annoncer que cela se fera en musique. Car comme la tradition des "Gay Pride" le veut, un char ouvrira la marche avec à son bord une DJ ! 

Et la soirée s'annonce également festive. Car tous les participants sont invités à rejoindre le tiers lieu Station A en début de soirée et les plus en forme prendront ensuite la direction de la discothèque Le Privilège, à Onet-le-Château, pour une soirée LGBT. 

Une exposition à voir toute la semaine à l’hôtel de Ville

Afin de fêter ses 10 ans d’action dans le département, l’association « Alertes » s’est rapprochée de plusieurs municipalités afin qu’elles arborent le drapeau arc-en-ciel, cette semaine. Cinq ont jusqu’alors donné une réponse favorable : Naucelle, Clairvaux-d’Aveyron, Najac, Millau et Rodez… Cette dernière ira même un peu plus loin en accueillant dès ce soir, 18 h 30, une exposition dans son hall sur les droits des minorités sexuelles, à travers le monde. Plusieurs témoignages y seront visibles ainsi qu’une carte représentant les pays dans lesquels l’homosexualité est encore pénalisée. « Dans certains, elle est encore passible de peine de mort… », se désespèrent les responsables d’Alertes qui souhaitent également mettre en avant lors de la Marche des fiertés et toute cette semaine une association camerounaise « Adefho ». « Trois représentants venus de ce pays seront présents samedi, en plus de la loi qui punit les homosexuels de cinq ans de prison, la vindicte populaire est souvent terrible au Cameroun pour les homos. » Des demandeurs d’asile se sont d’ailleurs rapprochés de l’association Alertes afin de les aider dans leurs démarches de régularisation. « C’est difficile car il faut prouver que nous sommes homosexuels… C’est idiot, c’est comme si on demandait à un hétéro de prouver qu’il l’est ! »

 

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