Elections législatives en Aveyron : "Nous sommes en train de mourir", alerte Laurent Alexandre

Dimanche soir, à l’issue du premier tour de cette élection législative, celui qui est aussi vice-président de Decazeville communautés savourait son score et sa première place devant son adversaire Samuel Deguara. Mais sans pour autant crier victoire trop vite. "Rien n’est encore joué et la dernière ligne droite sera difficile à négocier", glissait Laurent Alexandre.

Le score acquis par votre candidature (27,78 %) sur cette 2e circonscription vous surprend-il ?
Oui et non. Depuis un moment, je ressens que les gens en ont vraiment marre du gouvernement d’Emmanuel Macron et de cette politique que j’estime néfaste pour les citoyens. Mais je sentais que cette colère était présente. Très honnêtement je m’attendais à être au second tour.

Vous êtes parvenus à ce score sur une circonscription très particulière, vaste et hétéroclite.
C’est effectivement un territoire très vaste avec une partie plus agricole comme le Ségala, plus industrielle et urbaine avec le Bassin ou le Villefranchois. Mais le fil conducteur reste la ruralité. Et nous sommes tous confrontés aux mêmes problématiques : les déserts médicaux, la disparition des services publics, les suppressions de classe dans les écoles, fermetures de lits, etc.

Mais le programme de la Nupes, en particulier en matière agricole, peut-il être appliqué localement ? Et si vous êtes élu député, voterez-vous des lois qui ne vont pas dans le sens du territoire ?
Tout l’intérêt d’être un député de la Nupes, c’est tout justement d’être en prise directe avec les gens du territoire, d’échanger, de faire remonter des idées et de voir quels amendements nous pouvons proposer pour faire évoluer favorablement une loi. L’avantage de la Nupes, c’est que nous sommes un parti ouvert au dialogue. Il peut y avoir des points de divergences, et c’est normal. C’est quelque chose que nous avons oublié en France. On a l’habitude que cela fonctionne ainsi depuis des décennies. On doit pouvoir dialoguer et apporter son point de vue. Aujourd’hui il n’y a plus de débats au sein de l’Assemblée nationale.

Et c’est, pour vous, tout l’intérêt d’avoir intégré cette formation de la Nupes.
Tout à fait, c’est ce côté démocratique qui me plaît. Cela correspond pleinement à ma personne. En tant que maire et vice-président de la communauté de communes et lorsque je dois prendre des décisions importantes je n’hésite pas à consulter. Nous avions envisagé de tenir des référendums mais le Covid a empêché cette initiative.
Par ailleurs, je ne suis pas intéressé par le culte de la personnalité, celle de Jean-Luc Mélenchon. Ce qui m’intéresse, c’est le programme, celui de l’intérêt commun. Aujourd’hui, cette volonté de travailler à l’intérêt commun se retrouve dans la Nupes.

Si vous venez à être élu, aurez-vous des regrets de laisser votre fauteuil de maire ?
Cela serait avec un petit pincement au cœur. Mais je ne laisserai pas tomber la commune, ni le territoire. Je l’ai tout le temps dit et je ne m’en cache pas, je suis quelqu’un qui aime aller à la rencontre des gens. Mon élection permettrait de redynamiser enfin ce territoire. Ces cinq dernières années, la République en Marche a été totalement absente et aujourd’hui nous sommes en train de mourir. Et ce n’est pas que le bassin decazevillois, mais bien toute la circonscription.