Quelles mesures propose le gouvernement pour soutenir les agriculteurs face à la sécheresse ?

  • Les épisodes de sécheresse qui touchent la France depuis le début de l’été affectent fortement les agriculteurs.
    Les épisodes de sécheresse qui touchent la France depuis le début de l’été affectent fortement les agriculteurs. Repro CPA
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Centre Presse Aveyron

Le gouvernement a annoncé, lundi 22 août, la mise en place de dispositifs en faveur des agriculteurs français frappés par les épisodes de sécheresse.

Les épisodes de sécheresse qui touchent la France depuis le début de l’été affectent fortement les agriculteurs. Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a dressé un premier bilan lundi 22 août, à la suite d’une réunion du comité de suivi de la situation de sécheresse dans le monde agricole.

La production de certains fruits et légumes recule en quantité et en qualité (concombres, courgettes, melons…), là où d’autres récoltes s’annoncent plus encourageantes après une année marquée par le gel en 2021 (pommes, pêches, abricots…). La production viticole se situerait dans la moyenne quinquennale (entre 42,6 et 45,6 millions d’hectolitres). Les principales inquiétudes concernent l’élevage.

Obligés d'utiliser les stocks de fourrage de l'hiver

« Pour le maïs grain (destiné à l’alimentation animale, NDLR), nous notons une baisse de 18 % en août, comparé à 2021. Les prairies permanentes affichent une chute de 21 % pour la production d’herbe, ce qui aura des répercussions importantes pour les éleveurs, déjà contraints de prélever dans leur stock de fourrage de l’hiver », pointe Marc Fesneau. Le ministre craint que les éleveurs, soumis en parallèle à l’augmentation des prix des matières premières liée à la guerre en Ukraine, « soient contraints de décapitaliser ou de réduire leur cheptel ».

Face à cette situation, plusieurs leviers à court terme ont été énoncés par le gouvernement ce lundi. Le régime de calamité agricole sera mobilisé « le plus vite possible » pour les cultures éligibles. Les avances financières versées dans le cadre de la Politique agricole commune (Pac) sont renforcées : le 16 octobre, par exemple, 50 % des aides découplées de la Pac sont habituellement versées aux agriculteurs. Cette avance s’élèvera cette année à 75 %. Des dispositifs de droit commun sont également activés comme le report des cotisations sociales et l’exonération des taxes sur le foncier non-bâti.

Des cahiers des charges impossibles à remplir 

Certains signes de qualité (labels, appellations d’origine contrôlées…), de leur côté, voient leurs cahiers des charges impossibles à remplir : l’accès des vaches à l’herbe pour certains fromages, par exemple. Les dérogations qui leur sont accordées par l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) seront accélérées.

Une autre dérogation, attendue des agriculteurs, concerne les semis des cultures intermédiaires qui auraient été déclarées par les agriculteurs, pour remplir leurs obligations de surfaces d’intérêt écologique (SIE). Marc Fesneau a annoncé ouvrir la possibilité de déroger individuellement à l’obligation de ces semis, « si le sol rend toute levée impossible ou tardive ».

Ces premières mesures seront affinées dans les prochaines semaines, avertit le gouvernement, une fois le bilan final de ces épisodes météorologiques établi.

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