Aveyron : pour les maires, la difficile équation du prix de la cantine

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  • Le budget de la cantine reste difficile à équilibrer pour les maires des communes.
    Le budget de la cantine reste difficile à équilibrer pour les maires des communes. Centre Presse - CP
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Pour beaucoup de communes, la mise en place de la cantine scolaire reste un challenge qu’elles relèvent pourtant à chaque rentrée. Cette année, elles vont devoir gérer l’explosion des prix de l’énergie, mais également l’augmentation de certaines denrées alimentaires. Le budget « cantine » risque d’être encore plus conséquent pour les communes et les parents risquent de voir payer plus cher pour les repas de leurs enfants.

À chaque rentrée scolaire, la question revient régulièrement parmi les parents d’élèves. Quel sera le coût du repas à la cantine ? Pour les maires des communes, cette question fait également parti de leur préoccupation.
Pour Magali Bessaou, directrice de l’Association des maires (ADM) et maire de La Loubière, les réponses à apporter sont multiples.

Mais pour beaucoup d’élus communaux, "le plus difficile va être de jongler avec les hausses importantes. Que ce soit au niveau des salaires des agents communaux, du coût des denrées mais aussi avec l’explosion du prix de l’énergie, souligne-t-elle. Pour les communes qui se chauffent ou qui cuisinent avec du gaz, la facture a déjà augmenté et elle ne va faire que croître."

Il existe autant de cantines scolaires que de manière de servir les repas aux élèves. Avec les Ehpad des communes, comme à Laissac (lire ci-dessous), au restaurant du coin, chez un traiteur, avec un cuisinier, sur place, en liaison chaude ou froide, etc. Et donc, avec un coût qui varie dans chaque cas.

Plateforme

Par exemple pour la commune de La Loubière, le "déficit se creuse un peu plus chaque année, il était de 40 000 euros et il reste impossible à équilibrer, assure la maire. Et c’est le cas pour toutes les communes. Il y a des coûts qui restent incompressibles. Comme celui des denrées alimentaires par exemple. En tout cas, c’est le choix que nous avons fait sur la commune. Le seul budget sur lequel on peut espérer faire des économies reste celui du personnel, avec une diminution du nombre d’heures passées à la cantine." À la rentrée, pour les enfants de La Loubière, le prix de repas va augmenter de 20 centimes d’euros pour passer à 3,90 euros.

Une nécessité pour "ne pas creuser davantage le budget", pour Magali Bessaou. Cette augmentation se justifie essentiellement par l’explosion, déjà absorbée en partie, du coût de l’énergie mais également par celle à venir. Puis, les salaires, avec près de 3 000 heures consacrées au fonctionnement de la cantine, à La Loubière, représente environ le trois-quarts des dépenses. Plus de 14 400 repas sont servis chaque année dans la cantine communale.

Puis, "le coût de l’énergie nous impacte fortement. Par exemple, le prix de la facture de gaz, celle qui alimente nos cuisines, a augmenté d’environ 400 euros", détaille la maire de La Loubière.

Pour beaucoup de communes se pose également la question de l’approvisionnement en denrées alimentaires et notamment pour celles qui souhaitent mettre en place des circuits courts.

En Aveyron, le conseil départemental a mis en place une plateforme, Agrilocal12, afin de mettre en relation les producteurs et les organismes de restauration collective (cantines scolaires, hôpitaux, Ehpad, etc.).
Si le système marche bien par endroits, "il reste parfois difficile pour les producteurs de pouvoir livrer les cantines à temps. Il s’agit bien souvent d’un problème de logistique. Mais nous ferons le nécessaire pour que cela fonctionne mieux, explique Magali Bessaou. Mais s’approvisionner local "ne revient pas beaucoup plus cher. Et c’est un vrai plus dans l’assiette des enfants".

À Laissac, on se fournit à l’Ehpad

Que ce soit au privé ou bien au public, à Laissac, les écoliers paient le même tarif pour leur repas du midi : 3,50€. « Et on ne veut pas en changer », assure David Minerva, maire de la commune. S’il fut un temps, il revenait à un restaurateur du coin de fournir les plats, c’est désormais auprès de l’Ehpad du village, sous la responsabilité de l’Udsma, que la commune se fournit. « On paie 4,80€ à celui-ci et la commune prend en charge 1,30€ sur ce tarif. Et que ce soit pour les parents qui vivent sur la commune ou ceux de l’extérieur. Nous n’avons jamais fait de différence », explique l’édile qui se bat néanmoins depuis cet été pour « tenir le budget ».

Effectivement, comme beaucoup de ses homologues, l’inflation se fait ressentir dans les finances. Sur le volet alimentaire, David Minerva le chiffre déjà à plus de 15.000€ sur l’année. Quant à la facture énergétique, elle s’annonce également salée… « L’école est un pilier mais chacun doit se rendre compte que ça coûte : tous les jours, nous avons de nouvelles dépenses. On fait tout pour ne pas le répercuter sur le budget des parents mais je regrette fortement que nous ne soyons pas plus aidés par l’État ! Le monde rural est oublié, on n’a même pas le droit au fameux bouclier énergétique… »
Environ 150 repas sont servis tous les jours dans les cantines de Laissac. Auxquels il faut ajouter la trentaine de Sévérac-l’Église, désormais sous la houlette de la commune nouvelle.

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