Aveyron : l'Aubrac s'apprête à ouvrir un centre de formation à la boucherie

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  • Les candidats ont rencontré hier les représentants des entreprises Beauvallet et Conquet à Argences-en-Aubrac.
    Les candidats ont rencontré hier les représentants des entreprises Beauvallet et Conquet à Argences-en-Aubrac. oc
  • Les postulants ont pu visiter les entreprises pour se rendre compte des installations.
    Les postulants ont pu visiter les entreprises pour se rendre compte des installations.
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Une réunion d’information avec visite en entreprises s’est tenue hier, en vue de l’ouverture d’un centre de formation de CAP boucher sur l’Aubrac.

La problématique de l’emploi et plus généralement la pénurie d’actifs touche l’Aveyron. La situation est plus prégnante encore sur le Nord-Aveyron qui passe tout juste le cap des 10 000 habitants. Et la pyramide des âges n’incite guère à l’optimisme.
Pour cette raison, la communauté de communes Aubrac, Carladez et Viadène a pris le taureau par les cornes avec la mise en place d’un centre de formation en lien avec l’offre et la demande locale qui ouvrira courant octobre pour obtenir un CAP Boucher. Concrètement, une réunion d’information s’est déroulée hier à Argences-en-Aubrac pour mettre en contact les candidats, dix pour l’heure sur les douze places à disposition, avec les deux entreprises locales en quête de main-d’œuvre. D’une part, la Maison Conquet qui compte une cinquantaine d’emplois, et la société Beauvallet qui en compte tout autant mais cherche à recruter une centaine d’emplois d’ici deux ans dont une trentaine pour ouvrir l’abattoir au premier semestre 2023. « On prend ! », lance en ce sens Vincent Landat, directeur des ressources humaines (DRH) de l’entreprise Beauvallet – Plainemaison – Occitanie.

Donner envie de s’installer

Le temps presse. « Tout est compliqué partout aujourd’hui, y compris sur nos sites de Limoges et Pithiviers. L’intérêt de cette formation consiste à garder les gens sur le territoire», poursuit Vincent Landat. Alors pour donner l’eau à la bouche, les deux entreprises ont fait visiter leurs locaux qui les accueilleront en alternance. « Il faut donner envie aux gens, en particulier à de jeunes actifs de travailler et s’installer sur le territoire », martèle Lucien Conquet, venu prendre part aux entretiens avec son fils Casimir. Et d’ajouter : « Nous cherchons deux apprentis chaque année, ce qui ne compense que les départs en retraite. » Pour la partie théorique, une salle de formation est en cours d’aménagement au cœur d’Argences-en-Aubrac avec tout l’équipement nécessaire. « Le projet intéresse car il est porté à petite échelle, de façon familiale, on accompagne », dit Isabelle Baldit, en charge du développement économique à la communauté de communes. Et celle-ci s’est donné les moyens pour que cette formation inédite soit une réussite. L’établissement public a pu compter sur la Région pour proposer cette formation par le biais de la chambre des métiers et de l’Artisanat de l’Aveyron. De son côté, le Département, par sa nouvelle entité, agence Aveyron départementale attractivité tourisme (Adat), était aussi présent hier pour accompagner. « Nous avons pris le relais au niveau communication via les réseaux sociaux et cela a permis de faire venir deux personnes courant août », précise-t-on au service communication qui organisera un « slowdating » le 8 octobre à l’occasion du marché de Paris. « Nous avons besoin d’actifs et de personnes pour vivre en Aveyron, les besoins sont partout. La communauté de communes du Nord-Aveyron a toujours eu un coup d’avance sur cette problématique. »
« Vivre et travailler sur le territoire », tel est d’ailleurs le slogan de l’imminente campagne de communication de la communauté de communes du Nord-Aveyron qui fut utilisé hier devant les partenaires et candidats. « L’objectif est de vendre la qualité de vie avec un emploi ». L’Aubrac comme l’Aveyron dispose de ses atouts. Les dix premiers candidats qui se sont présentés hier en ont bien conscience.« La Région est très belle et c’est tranquille ici », glisse un candidat venu de Castelnaudry qui penche pour œuvrer au sein de la Maison Conquet, « à taille humaine et artisanale. » Ces candidats se répartiront aux deux tiers chez Beauvallet et le dernier tiers chez Conquet avec l’espoir de rester sur le territoire. Les entreprises ont mis en avant leur complémentarité et les différents métiers proposés au sein de la filière viande. « Découpe, transformation, traiteur, charcutier, boucher, etc. avec des possibilités d’évolution », rappelle Lucien Conquet. Reste l’autre problématique, celle de l’hébergement. « Il y en a six à trouver, on a ce qu’il faut », conclut-on à la communauté de communes. 

Pour la centaine d’emplois encore à pourvoir, c’est une autre histoire, mais ouvrir le centre de formation est déjà une victoire.
 

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