Rodez. Les sapeurs-pompiers de l'Aveyron recrutent : soyez volontaires et rejoignez les héros du quotidien

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  • Encadrés par le lieutenant Franck Moisan, 18 sapeurs-pompiers volontaires et leurs trois formateurs, venus de tout le département, sont en stage de perfectionnement au secours routier ("équipier secouriste") à l’école départementale du Sdis, à Rodez.
    Encadrés par le lieutenant Franck Moisan, 18 sapeurs-pompiers volontaires et leurs trois formateurs, venus de tout le département, sont en stage de perfectionnement au secours routier ("équipier secouriste") à l’école départementale du Sdis, à Rodez. C.C.
Publié le
Christophe Cathala

La campagne de recrutement des sapeurs-pompiers volontaires bat son plein en Aveyron où le Sdis est en recherche permanente d’Aveyronnais dévoués portés par un fort engagement citoyen. 92% de l'effectif total des soldats du feu et des agents du service départemental sont des volontaires qu'il faut pouvoir remplacet et étoffer...

Ne serait-ce que durant cette saison estivale, ils ont été sous les feux de l’actualité, celle des grands incendies qui, d’ailleurs, n’ont pas épargné l’Aveyron. Les sapeurs-pompiers du département, non contents, de lutter contre des "chantiers" hors normes à Comprégnac et Mostuéjouls pour ne citer qu’eux, sont sans cesse allés prêter main-forte à leurs collègues des autres départements. Une solidarité entre départements qui s’exprime aussi chez les volontaires aveyronnais, certains n’hésitant pas à se rendre spontanément disponibles au détriment de leurs vacances en famille…

C’est cela, l’activité de sapeur-pompier. Un dévouement à toute épreuve, quel que soit le jour ou la nuit, un esprit de cohésion ("la force du collectif") qui valorise l’indispensable travail en équipe, un respect des autres, de soi, des victimes et des collègues. Ce sont les trois valeurs mises en exergue dans la charte qui les guide dans ce quotidien, dont ils sont les héros, selon une expression, légitime, largement entendue cet été.

Besoins permanents

Faut-il encore qu’ils soient assez nombreux pour assurer à la fois les événements, tels ces feux, appelés à se renouveler on s’en doute, et les missions au jour le jour, secours aux personnes sous toutes ses formes.

"La campagne de recrutement des volontaires est permanente en Aveyron", confirme le colonel Florian Souyris, directeur du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de l’Aveyron. Renouveler les effectifs de celles et ceux qui déménagent, changent d’emploi, cessent l’activité au centre de secours pour diverses raisons, sont contraints par l’âge à arrêter… Tout cela est un combat incessant. "Surtout dans les zones non urbaines où se concentrent les besoins et où les tensions en matière d’effectifs se font jour dans les centres". Le colonel Souyris en compte ainsi une dizaine sur les 40 du département. "Des affichages ciblés ont été mis en place dans certains territoires en difficulté de recrutement pour inviter les citoyens, entre 17 et 18 ans pour les plus jeunes (limite d’âge fixée à 55 ans, NDLR), à rencontrer les pompiers dans leur centre de proximité, où ils peuvent avoir un vrai focus sur les missions. C’est le travail des centres de secours que de rester attractifs".

Indemnités

Les volontaires ne sont pas des bénévoles. Mais ne font pas non plus cette activité pour gagner leur vie. Un défraiement, ou plutôt une indemnité leur est versée à chaque intervention : entre 8 et 12 € de l’heure, selon les grades.

Savoir fidéliser

Et d’ajouter : "Ces campagnes durent déjà depuis un certain temps, mais nous n’avons pas d’objectifs chiffrés quant au recrutement. Il nous faut aussi savoir fidéliser celles et ceux qui nous rejoignent, par de la reconnaissance, des durées d’intervention facilitées comme les jonctions entre zones, la dépose des victimes en maisons de santé…"

Le secours d’urgence en Aveyron est par ailleurs en train d’évoluer par une réforme qui pourrait être mise en place d’ici la fin de l’année. Avec à la clé un fonctionnement au plus près des moyens susceptibles d’être engagés.

Et puis s’ajoute aussi la sensibilisation des employeurs "à travers les nombreuses conventions que l’on signe avec eux pour garantir la mise à disposition de leurs salariés pompiers volontaires. 205 de ces conventions ont été signées à ce jour, concernant 431 volontaires, pour leurs missions de terrain et leurs formations".

Altruisme

Cette fidélisation, à travers une amélioration permanente des conditions d’exercice des missions, porte tout de même ses fruits. Et si les Jeunes sapeurs-pompiers (JSP) ne sont que 113 sur 206 à s’être engagés au terme de leur formation, au cours des douze dernières années (soit 50 %), "cet effort n’est pas perdu car ils ont tous acquis les gestes qui sauvent et qui leur seront utiles tout au long de leur vie, au bénéfice de tous les autres notamment", plaide Florian Souyris.

Agir au bénéfice des autres est en quelque sorte l’articulation majeure d’un engagement citoyen fort dont témoigne la devise "courage et dévouement".

"Un engagement altruiste, assure le colonel Souyris. Qui s’apprend et qui est prenant". Et demande sans cesse une remise en question au nom de la sécurité assurée à tous les habitants.

Après les feux de l’été, un travail de fond à repenser

En Gironde, en Bretagne, dans le Jura et un peu partout en France, mais aussi et surtout dans l’Aveyron, département peu impacté jusqu’alors par les feux de forêt de grande dimension. Cet été a rebattu les cartes. Il est vrai que le climat évolue, « on devient un département du sud », sourit le colonel Florian Souyris en regard de cette longue période de sécheresse, de canicule et de vent, les trois ingrédients du désastre forestier. « Nous sommes devenus en quelque sorte les soldats du climat et il faudra nous adapter, reprend-il. On lance actuellement des retours d’expérience sur ce que l’on a vécu cet été, au niveau départemental et même zonal, pour compléter des travaux que nous avions déjà anticipés. Nous avons une formation et un encadrement au top niveau, mais il nous faudra encore monter en compétences, en matériels, renforcer les accès, amplifier les obligations de débroussaillage… On ne s’interdit rien à l’heure de la réflexion ».

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