Manifestations, fuites en avion, escalade du conflit... Les conséquences des annonces de Vladimir Poutine

  • Vladirmir Poutine a annoncé la "mobilisation partielle" de 300 000 réservistes lors de son discours de mercredi 21 septembre.
    Vladirmir Poutine a annoncé la "mobilisation partielle" de 300 000 réservistes lors de son discours de mercredi 21 septembre. Capture d'écran - Vidéo YouTube
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Des manifestations ont éclaté en Russie le soir du discours de Vladimir Poutine, quand les vols pour quitter le pays affichent complet.

Mercredi 21 septembre 2022, le président Vladimir Poutine a annoncé la "mobilisation partielle" de la population russe dans une allocution télévisée, 300 000 réservistes vont donc être appelés dans le cadre de l'invasion de l'Ukraine. 

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Une annonce qui intervient quelques jours après une contre-attaque ukrainienne de très grande ampleur qui a permis de reprendre plusieurs territoires occupés par l'armée russe. Le discours de Vladimir Poutine risque de prolonger le conflit et a suscité de vives émotions à l'international, mais également sur son propre sol.

Dans la soirée de mercredi, près de 1 400 personnes ont été interpellées lors de rassemblements dans 38 villes du pays rapporte BFM TV. À Moscou, Saint-Pétersbourg, Ekaterinbourg, Tomsk, Novosibirsk... Les Russes ont été nombreux à manifester le rejet des annonces de leur président, bien qu'il soit difficile d'évaluer leur nombre. 

« Non à la guerre » : Moscou ce soir. pic.twitter.com/a9ET981nj3

— Andreï VAITOVICH (@andreivaitovich) September 21, 2022

Exode et ruée vers les billets d'avion

Vladimir Poutine a annoncé que les 300 000 réservistes qui seront enrôlés pour la guerre en Ukraine comporteraient uniquement des personnes en âge de combattre et qui ont déjà une expérience militaire. De quoi prendre peur pour les Russes qui remplissent ces critères et qui ne souhaitent pas prendre part au conflit, d'autant qu'ils seraient 25 millions mobilisables pour rejoindre les rangs de l'armée selon le ministère de la Défense.

Comme le relève France Info, il a été observé grâce à l'outil Google Trends que le nombre de recherche des mots "billets" et "avion" a été doublé en Russie après le discours de son président. Des vols ont été pris d'assaut pour quitter le pays dans des destinations proches : l'Arménie, la Géorge, l'Azerbaïdjan ou encore le Kazakhstan. Le site Aviasales indique que les avions sont déjà complets vers ces pays jusqu'à mercredi prochain.

La Turquie est aussi une des destinations principales car l'une des dernières portes de sortie du pays depuis les sanctions occidentales qui empêchent les Russes de se rendre dans l'Union européenne par les airs. Le Figaro rapporte que les prix des billets pour les prochains jours avaient explosé, dépassant les 750 euros vers des pays proches et même 1 000 euros vers des destinations plus lointaines.

Le site Flightradar24 a également publié une carte animée des vols quittant Moscou et Saint-Pétersbourg le jour de l'allocution de Vladimir Poutine.

Flights departing Moscow and St. Petersburg today. The @AP is reporting international flights departing Russia have either sold out or skyrocketed in price after Putin announced a mobilization of reservists.

Search SVO, VKO, DME for Moscow airports and LED for St. Petersburg. pic.twitter.com/LV2PrkwPD9

— Flightradar24 (@flightradar24) September 21, 2022

À noter que l'article 21 de la loi fédérale russe sur la formation à la mobilisation interdit aux citoyens (inscrits dans l'armée) de quitter leur lieu de résidence sans l'autorisation de commissariats militaires ou d'organes exécutifs fédéraux.

Des référendums d'annexion rejetés à l'international

Une autre annonce de Vladimir Poutine fait craindre une nouvelle escalade du conflit et une forte dégradation des relations entre la Russie et le reste du monde. Dans quatre régions de l'Ukraine, le président a soutenu la mise en place de référendums d'annexion.

A lire aussi : Guerre en Ukraine : quels risques pèsent sur la centrale nucléaire de Zaporijjia ?

S'ils sont approuvés, la Russie considérera ces régions comme son propre territoire, une stratégie identique à l'annexion de la Crimée en 2014. Ces territoires ne devraient cependant pas être reconnus par la communauté internationale. Le président français Emmanuel Macron a qualifié ces référendums de "parodie", le chancelier allemand Olaf Scholz a parlé quant à lui de "scrutins fictifs".

Nous avons à faire le choix de la guerre ou de la paix. La France recherchera obstinément la paix. pic.twitter.com/5JnNcP6Lj9

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) September 21, 2022

Vraie menace nucléaire ou bluff de Poutine ?

"Si les intérêts de la Russie" ou si son "intégrité territoriale" sont menacés, Vladimir Poutine a proféré des risques de riposte. "Ceux qui font le chantage de l'arme nucléaire doivent savoir que ce chantage peut se retourner contre eux. Ce n'est pas du bluff".

Dans une interview accordée à BFM TV, le président Emmanuel Macron a estimé que "de manière évidente, c'est du chantage". Tout en ajoutant : "et de manière évidente, il dispose de ces armes et le risque est toujours là. Mais c'est aussi un moyen de pression". Pour le chef d'Etat français, Vladimir Poutine a "décidé de passer une étape dans l'escalade".

La position de la France reste inchangée : "c'est-à-dire aider Ukraine comme on le fait, à protéger son territoire. Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie". Le dialogue reste la priorité, "nous ne sommes pas l'impasse, ça ne finira qu'autour d'une table".

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