Aveyron : des animaux sauvages "desséchés" et "victimes de la canicule" sauvés à Millau cet été

  • Le centre de sauvegarde de la faune sauvage de Millau a sauvé cet été un œdicnème criard, un oiseau particulièrement rare du fait de la disparition progressive de son habitat naturel.
    Le centre de sauvegarde de la faune sauvage de Millau a sauvé cet été un œdicnème criard, un oiseau particulièrement rare du fait de la disparition progressive de son habitat naturel. -
Publié le , mis à jour
Stéphane Hurel

Le centre régional de sauvegarde de la faune sauvage caussenard installé à Milau a passé un rude été en accueillant des animaux touchés de plein fouet par la canicule.

Si les mois de juillet et d’août ont été rudes à vivre pour les humains au regard de la canicule, il en a été de même et certainement pire encore pour les animaux sauvages. C’est ce que relève avec regret, Hélène Lebreton, membre du Centre régional de sauvegarde de la faune sauvage caussenard implanté à Millau qui couvre les départements du Lot, de l’Aveyron, de la Lozère et du Tarn (pour les mammifères).

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"De coutume, l’été, nous recevons des animaux qui ont été percutés par des voitures, qui présentent des troubles de santé liés à un accident. Là, tous les animaux que nous avons accueillis étaient secs, desséchés, totalement dénutris et déshydratés, affichant tous un état de faiblesse énorme. D’ailleurs, une grande partie d’entre eux est morte dans les 24 heures suivant leur admission au centre tellement ils étaient faibles et n’avaient plus aucune chance de survie".

"C'était terrible à vivre"

"C’était terrible à vivre pour tous les membres du centre car nous nous sentions totalement impuissants. Pour se rendre compte de l’étendue de la catastrophe j’ai en mémoire un appel téléphonique de personnes m’expliquant avoir des chevreuils assoiffés qui s’approchaient de leur maison afin de boire. Quand on voit comment des animaux sauvages, aussi farouches que sont les chevreuils, en arrivent à venir demander de l’aide aux humains, on mesure avec violence l’intensité de la situation pour toute la faune sauvage durant cet été de canicule".

On peut imaginer une hécatombe importante due à la canicule parmi toute la population de la faune sauvage. "Elle sera compliquée à quantifier, c’est certain. Par contre, on n’a pas de doute sur le fait que la faune sauvage a subi la canicule de plein fouet. Je sais que beaucoup de personnes ont mis de l’eau à disposition des animaux durant l’été et ce geste a dû en maintenir en vie plus d’un".

Un Oedicnème criard sauvé

Au milieu de cet été aride, le centre de sauvegarde aura eu la joie de sauver un oiseau de plus en plus rare. "Effectivement, il s’agit d’un Oedicnème criard que nous avons reçu alors qu’il avait à peine une semaine. En fait, ils étaient deux mais un seul a survécu. C’est un oiseau au plumage qui se confond avec les couleurs du sol ce qui lui permet de se protéger par ce camouflage naturel. Néanmoins, ce n’est plus suffisamment, car l’avancée des villes comme le machinisme agricole contribuent à sa disparition."

Et de reprendre. "Nous avons soigné et nourri cet oisillon. Il s’est développé et vient d’être relâché à Lioujas parmi ses congénères qui s’apprêtent à débuter leur migration. C’était une joie de voir cet oiseau pouvoir prendre le chemin d’une vie qui lui correspond. C’est un symbole de positif au milieu de cet état caniculaire. Sauver est la vocation du centre qui s’appuie sur de nombreux bénévoles permettant une continuité de notre travail durant toute l’année afin de servir la cause animale".

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