Drame d'Onet : "Vos témoignages de solidarité nous permettent de tenir", l'émouvant message de la famille d'Abdoul et Nael

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  • L'hommage s'est terminé par un lâcher de ballons avec des messages d'amitié et des dessins.
    L'hommage s'est terminé par un lâcher de ballons avec des messages d'amitié et des dessins. Centre Presse Aveyron - T. C.-C.
  • Habitants, famille, camarades d'école se sont rassemblés ce dimanche à Onet.
    Habitants, famille, camarades d'école se sont rassemblés ce dimanche à Onet. Centre Presse Aveyron - T. C.-C.
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Timothée Croisan-Cécina

Une semaine après le dramatique incendie qui a coûté la vie aux deux enfants, 500 personnes se sont rassemblées, dimanche 4 décembre, pour un dernier adieu et pour soutenir la famille.

"Les témoignages d’affection reçus de nos proches, de nos voisins, et de tant de personnes jusqu’alors inconnues nous ont évité de nous effondrer. Nous espérons que le temps nous aidera à surmonter notre immense chagrin. Nous vous remercions encore une fois pour vos témoignages de solidarité qui nous permettent de tenir". Tels sont les mots prononcés par la sœur aînée d’Abdoul et Nael, décédés la semaine dernière dans le tragique incendie qui a ravagé l’appartement dans lequel ils vivaient, situé au premier étage d’un immeuble de la rue des Fauvettes à Onet-le-Château.

Aider les proches

Hier matin, malgré le froid matinal et un ciel chargé, 500 personnes, famille, camarades de classe, habitants du quartier, anonymes, se sont rassemblées pour un moment de recueillement et de soutien aux parents et autres proches des deux garçons, qui ont perdu la vie à l’âge de 6 ans et 9 ans. Pour le maire d’Onet-le-Chateau, Jean-Philippe Keroslian, cette cérémonie avait pour vocation "d’apporter un témoignage de soutien humain à cette famille qui a été tragiquement frappée".

Sur place, Christiane, habitant Saint-Félix. "Très triste", elle a tenu à être présente après "cet événement dramatique qui m’a fait énormément mal car je suis moi-même une maman et une grand-mère. Je pense que ce n’est pas dans la logique des choses que de tels événements se passent de nos jours. Je suis là aujourd’hui pour témoigner à la famille mon affection et mon soutien". Une affection et un soutien aussi matérialisés par une rose blanche déposée. Delphine Roche, la présidente de l’association Averroes, née aux Costes-Rouges, et très attachée à ce quartier a été aussi "très, très impactée par ce qui s’est passé samedi dernier. Aujourd’hui, on est là pour un moment de recueillement, de deuil et de solidarité envers une famille meurtrie et pour dire adieu à ces deux petits anges partis trop tôt".

Les enfants de tout un quartier 

Secrétaire de l’association Averroes, et ancienne membre active de l’association des parents d’élèves de l’école Pierre-Puel, Imane Ayach tenait aussi à être présente "en tant que maman d’enfants du quartier pleurant leurs copains, leurs camarades de classe. Pour soutenir la famille, faire notre deuil. Nous sommes tout en deuil. Ce sont aussi nos enfants qui sont partis. C’est très difficile pour tout le monde et on espère que ce moment va permettre aux gens d’avancer un petit peu, de se recueillir et de soigner une partie de notre peine et de notre douleur".

Aujourd’hui, c’est tout un quartier qui fait face à la douleur. Pour Bena, jeune adolescente de 16 ans vivant à Rodez et dont une partie de sa famille habite à Onet-le-Château, cela "nous plante un couteau dans le cœur. On ressent un manque dans la famille des Costes-Rouges. Nous sommes tous liés et je ressens un réel manque". Travaillant à l’école Pierre-Puel, Alyah, 20 ans qui s’occupe de la classe de Nael, décrit "un enfant plein de vie, vraiment mignon, ayant toujours un air malicieux. Ce qui s’est passé est horrible. Ce n’est pas normal. Ce ne sont pas aux enfants de partir en premier normalement". Sa collègue Anna se souvient d’un enfant "très actif, plein d’énergie, toujours souriant".

"De poignants témoignages"

La cérémonie qui a débuté par une minute de silence s’est terminée par un lâcher de ballons, sur lesquels étaient accrochés des dessins et inscrits des messages d’amitié, réalisés par les camarades des deux jeunes victimes. Directrice générale des services d’Onet-le-Château, Natacha Besse, qui évoque "un double drame" rappelle "l’importance que tout le monde soit là : anonymes, personnalités, institutions pour leur montrer qu’on va les aider, les soutenir. L’urgence est de leur retrouver un logement. On a des pistes et je pense que d’ici la fin de la semaine prochaine, on trouvera des solutions. Il y a une générosité énorme sur toute la commune, une grosse générosité sur les dons de vêtements".

L’hommage aux deux enfants s’est prolongé à 15 h lors du match de football opposant Onet à Béziers dans le cadre de la 10e journée de National 3 avec une minute de silence observée.

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