Rodez : quels investissements la Ville prévoit-elle en 2023 ?

Si vous trouvez mieux, faites-le savoir !" Après en avoir débattu lors d’un précédent conseil municipal, Christian Teyssèdre et sa majorité ont détaillé le budget pour la Ville pour 2023, ce jeudi, lors du dernier conseil de l’année. S’il a longtemps été question de l’augmentation des charges en ces temps de crise énergétique mais également de revalorisation du point d’indice pour les fonctionnaires – 2,80 M€ de plus sur la facture pour la collectivité par rapport à l’an passé –, l’équipe au pouvoir s’est félicitée d’une dette qui ne cesse de s’évaporer. Et surtout d’un investissement supérieur à 20 millions d’euros. "C’est le cas depuis trois ans et sans augmentation de la fiscalité pour le contribuable ! J’ai encore souvenir d’une ancienne équipe municipale qui disait qu’on ne pouvait pas investir plus de 12 millions à Rodez…", a lancé Christian Teyssèdre. Avant de détailler les principales dépenses publiques pour l’année à venir. On fait le point.

Rénovation de Paul-Lignon

C’est le principal investissement de la commune. Si le nouveau stade Paul-Lignon coûtera au total 24 millions d’euros, hors taxe, huit ont été inscrits pour les travaux de 2023. La première phase de travaux, intégrant la requalification des vestiaires au standard du classement du site de la fédération Française de Football, la reprise du terrain et de son éclairage, s’est achevée en 2019. La deuxième phase concerne l’aménagement des tribunes. Cela avance. Plus de la moitié de celles-ci, côté salle des fêtes, ont déjà été remplacées. Le stade dans sa nouvelle version doit être livré en 2024.

Travaux au haras

Comme indiqué dans notre précédente édition, la Ville a inscrit dans son budget plusieurs millions d’euros pour la rénovation du haras qu’il a acheté contre six millions d’euros il y a peu au conseil départemental. Objectif de la majorité pour les mois à venir : mise aux normes et sécurisation du site (1,2 M€), rénovation de la salle de réception (1 M€) et aménagement des hangars (300 000 €).

Les écoles Flaugergues et Gourgan

Rue Dominique-Turq, l’école Flaugergues s’apprête à se refaire une beauté. Budget prévisionnel : 1,2 M€. La Ville envisage de réhabiliter tout le groupe scolaire, vieillissant, en le rendant davantage accessible. La célèbre passerelle devrait disparaître et la circulation dans la rue changer. À l’école de Gourgan, des travaux sont également prévus. Pour un coût de 400 000 €, la municipalité devrait regrouper l’ensemble des maternelles et des primaires sur un même site…

Les halles, dans l’optique de 2024

C’est l’un des projets phares de la mandature : la création des halles de Rodez, place Sainte-Catherine, là où se trouve actuellement la brasserie "Le Central". Sous 900 m2 environ, une quinzaine d’étals seront destinés à des commerces alimentaires. Le concours d’architecte a récemment été lancé par la municipalité qui prévoit une enveloppe d’environ quatre millions pour ce marché couvert. "Il devrait être opérationnel fin 2024", a annoncé Christian Teyssèdre, jeudi soir. En attendant, 460 000 € ont été inscrits au budget pour l’année à venir.

Avenue Tarayre

Cela n’aura échappé à personne : ces dernières semaines, les engins de chantiers ont pris possession de l’avenue Tarayre et de la rue du Vallon dans le quartier du Faubourg. Des travaux d’envergure y sont réalisés sur l’assainissement. Ce chantier permettra de séparer les eaux usées des eaux pluviales mais aussi de remplacer l’ensemble des canalisations d’eau potable et de tous les branchements associés. Il devrait durer plusieurs mois encore. Avant de s’étendre à la rue Saint-Cyrice. Montant estimé pour la Ville : 1,5M€. Ce chiffre englobe également les premiers aménagements de la collectivité aux abords de l’église Sacré-Cœur et de la maison de santé. Une végétalisation de l’espace est prévue. Des voies de circulations douces seront également créées avenue Tarayre.

Et aussi…

Dans son plan d’investissement pour 2023, la Ville a également prévu plus d’un million d’euros pour des dépenses de voirie, de dallage et pavage et d’aménagements des rues. On notera également l’aménagement d’une nouvelle salle à la Maison des associations du Faubourg (200 000 €), un goudronnage au cimetière (100 000 €), la réfection des sols et des peintures des écoles Cambon et Foch (91 000 €), un réaménagement de la médiathèque (300 000 €), le passage en LED de plusieurs éclairages publics (552 000 €) ou encore l’entretien de l’église Saint-Amans (300 000 €)…

Chaque année, la présentation du budget et des investissements par la majorité lors du conseil municipal est l’occasion pour l’opposition de fourbir ses armes. Ce jeudi, c’est Serge Julien, conseiller départemental et représentant de la droite, qui s’est lancé le premier. S’il a reconnu qu’élaborer "un budget en ces temps de crise n’était pas simple", il a ensuite appuyé sur "le dérapage financier du stade Paul-Lignon, présenté à 9 M€ avant de finir à 24 M€". "J’ai l’impression que les dossiers les plus importants sont ceux que vous maîtrisez le moins. Cela m’inquiète pour le haras. À ce jour, il n’y a toujours pas de projet global pour ce site. On empile des annonces, qui disparaissent aussi vite qu’elles paraissent dans la presse. Je crains, comme pour Paul-Lignon, que cela termine en dérapage…", a-t-il encore lancé, rappelant que "la seule boussole de cette majorité était le désendettement et le fait de s’afficher en tête de classements hasardeux où il fait bon vivre. Attention, car à ce jeu, quand ça va mal dans les classements, c’est comme en sport : on change d’entraîneur !"

S’il a voté contre ce budget, Sarah Vidal et Jean-Michel Cosson se sont eux abstenus. Les deux opposants, frondeurs de la majorité, ont dénoncé "une politique pas à la hauteur de la transition écologique. On dit que la biodiversité est une priorité de la mairie, mais pendant ce temps-là, on plante simplement des arbres et on se contente de mesurettes". L’opposition Rodez Citoyen et ses quatre élus ont embrayé en indiquant qu’elle regrettait "qu’il n’y ait pas de grands investissements pour la rénovation thermique des bâtiments. Aujourd’hui, nous n’avons pas les mêmes priorités. Vous foncez tête baissée, sans aucune concertation, sur des projets de grandes ampleurs, tels que le stade Paul-Lignon ou encore la halle couverte. Sur 100 € d’investissement, on en met 42 € dans ce stade. La culture, la santé et autres ne se contentent que de centimes…"