RSA sous conditions : "Le cadeau de Noël empoisonné du Département" pour le conseiller régional Pascal Mazet

Abonnés
  • Pascal Mazet ne cache pas son opposition à la réforme du RSA qui, selon lui, pourrait avoir des retombées négatives sur le territoire.
    Pascal Mazet ne cache pas son opposition à la réforme du RSA qui, selon lui, pourrait avoir des retombées négatives sur le territoire. La Dépêche du Midi - A. V.
Publié le
ADRIEN VALETTE

Le Département de l’Aveyron, après s’être porté candidat, expérimentera dès 2023 le nouveau RSA, conditionné à des heures d’activités. Une réforme qui, pour le conseiller régional et élu decazevillois Pascal Mazet, va négativement impacter le Bassin.

Si les contours ne semblent pas encore totalement définis, le souhait, formulé par Emmanuel Macron, de conditionner le versement du RSA (Revenu de Solidarité Active) à une activité de 15 à 20 heures par semaine ne fait pas l’unanimité. La commission permanente du conseil départemental de l’Aveyron a voté, le 2 décembre dernier, une délibération visant donc, à expérimenter, "sur le bassin d’emploi de Decazeville", le dispositif France Travail, conditionnant ainsi le versement du RSA à une activité de 15 à 20 heures par semaine. Au total, quelque 19 départements ont été retenus pour cette expérimentation. Seulement des inquiétudes subsistent sur les "15 à 20 heures d’accompagnement et d’activité" demandées aux allocataires. Pour Pascal Mazet, conseiller régional (PCF), conseiller communautaire Decazeville communauté et conseiller municipal à Decazeville, il s’agit tout simplement d’un "cadeau de Noël empoisonné du Département de l’Aveyron aux bénéficiaires du RSA du Bassin decazevillois".

"Decazeville pris pour cible"

"Ce qui me choque, dit-il, c’est qu’une fois de plus, on stigmatise les habitants du bassin [d’emploi] de Decazeville qui compte près de 20 000 habitants". Un Bassin, rappelle-t-il, "qui, depuis des années, est touché par des choix politiques, économiques et industriels désastreux. L’Aveyron est un grand département, mais aujourd’hui, encore une fois, Decazeville est pris pour cible. Le dispositif France Travail […] est une réponse négative à l’embauche des travailleurs."

Pour Pascal Mazet, cela ne fait aucun doute : "Le dispositif France Travail, qui plaît si bien au conseil départemental de l’Aveyron, et décidé par Emmanuel Macron et sa majorité, est une réponse négative à l’embauche des travailleurs. Pour preuve, poursuit-il, les employeurs privés ou publics pourront prendre des bénéficiaires du RSA dans leurs effectifs sans avoir l’obligation de les embaucher. C’est un très mauvais choix pour résoudre le chômage ou pour aider à la réinsertion professionnelle des bénéficiaires du RSA", gronde-t-il. "On voit bien qu’il s’agit là d’un système pervers"

En effet, la réforme du RSA fait entrer les bénéficiaires dans une logique de droits et devoirs pour l’allocataire : un droit à être aidé pour retrouver un travail, certes, un devoir de se contraindre à des activités hebdomadaires pour y parvenir. "Les bénéficiaires auront donc un devoir de travailler, mais l’employeur en revanche n’a aucune obligation de l’embaucher. On voit bien qu’il s’agit là d’un système pervers", s’exaspère le conseiller régional.

"On ne peut pas vivre dignement avec le RSA"

Et d’ajouter : " La grande majorité des bénéficiaires du RSA sont en invalidité. S’ils ne travaillent pas, ce n’est pas un choix. Ils subissent cela. À aucun moment dans la délibération de la commission permanente, on ne parle de ces travailleurs. C’est discriminant, juge-t-il. Toucher le RSA aujourd’hui, c’est 575 euros par mois. On peut le dire, ce n’est pas la panacée. On ne peut pas vivre dignement avec ça. Et, non sans conviction, il insiste, le RSA disons-le, c’est de la pauvreté, on n’est pas riche avec 575 euros par mois. Il faut agir pour que chacun et chacune retrouve du travail mais dans la dignité et non, la discrimination ou le dogmatisme ".

Pascal Mazet l’affirme : "Les bénéficiaires du RSA du Bassin decazevillois ne sont ni des parias, ni des sous-citoyens. Il faut agir pour que chacun et chacune retrouve du travail mais dans la dignité et non la discrimination ou le dogmatisme. L’enjeu principal n’est pas de faire de la démagogie en pointant du doigt les bénéficiaires du RSA, mais de travailler activement à l’émergence de solutions d’emplois pérennes et dignes pour le Bassin", conclut-il.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Sur le même sujet
L'immobilier à Decazeville

127000 €

2 Km Centre-ville, Maison T6 avec garage, terrasse, cave et terrain clos de[...]

Toutes les annonces immobilières de Decazeville
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (2)
filochard Il y a 1 année Le 21/12/2022 à 12:28

L'oisiveté est mère de tous les vices et le travail doit être rémunéré à sa juste valeur. Travailler doit permettre de vivre décemment.
Les charges sociales des entreprises sont un frein.
Accueillir toute la misère du monde et supprimer l'ISF ont un coût
Voilà le soucis .
Liberté égalité fraternité
Préférence nationale

filochard Il y a 1 année Le 21/12/2022 à 12:23

L'oisiveté est mère de tous les vices. Par contre la va