2022 en Aveyron : rachat, échec de la reprise, manifestations... L'année calvaire des salariés de Sam
De l’occupation de l’usine à l’annonce du rachat par la présidente de la Région, l’année a été encore riche en émotions dans le Bassin.
Ce 6 janvier, une centaine de salariés de l’usine Sam sont rassemblés autour du rond-point de Saint-Marc à Onet-le-Château. Histoire de poursuivre la lutte entamée en fin d’année dernière, en occupant l’usine Sam à Viviez. Des salariés qui ne lâchent pas, au point de se rendre à Paris pour manifester devant le ministère de l’économie. En parallèle, la Région se montre à leurs côtés, en votant le 18 février, une aide de 1,2M€ en faveur d’études de faisabilité pour le projet de reprise du site de la fonderie, à Viviez, par le groupe MH Industries dont le siège est à Vayrac (Lot).
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Manifestation à Paris
Début avril, ce sont quarante-sept anciens salariés de Sam qui souhaitent accepter l’indemnité proposée par Renault pour en finir avec une situation épuisante. Des figures nationales viennent à leur chevet tels que François Ruffin, député de la France Insoumise et Philippe Martinez, patron de la CGT.
Les anciens salariés de Sam mettent fin à l’occupation de l’usine le 25 avril. Après 154 jours et nuits passés, zone des Prades à Viviez, c’est sous une haie d’honneurs, que près de 200 ouvriers, certains encore en bleu de travail, disent au revoir à leur ancien quotidien.
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Échec de la reprise
La PME lotoise MH Industries, qui projetait de reprendre la fonderie aveyronnaise, retire son projet. Les salariés se retrouvent sans solution. C’est la douche froide en pleine canicule. Matthieu Hède, président de MH Industries, déclare : "Malgré de notables avancées sur plusieurs volets et notamment sur la pertinence du modèle technico-économique à moyen terme, deux points majeurs restent bloquants. En effet, et malgré nos efforts en ce sens, nous ne sommes pas parvenus à convaincre le groupe Renault, principal et quasi unique client de la fonderie, d’aider à l’amorçage du projet. De plus, nous ne sommes pas non plus parvenus à sécuriser le financement total du projet. Enfin, la conjoncture internationale et son influence notamment sur les prix de l’énergie ont considérablement changé."
C’est donc un retour à la case départ pour la moitié des 333 salariés licenciés. "Nous redoutions tous ce scénario mais nous n’avons jamais baissé les bras, collectivement. Je partage leur colère, mais je tiens à leur dire que ma mobilisation pour l’avenir du bassin de Decazeville est intacte", réagit Carole Delga. Et d’ajouter sur l’échec de cette reprise : "Je regrette que ce projet ne puisse aboutir en raison du manque d’engagement de deux partenaires essentiels : Renault et l’État. Renault, dont l’État est l’un des principaux actionnaires, s’est totalement désengagé du projet industriel de Viviez et n’a jamais formulé d’offre claire permettant l’émergence d’une fonderie dans des conditions sereines." L’État est également pointé du doigt par l’élue régionale. "À Châteauroux, l’État a su convaincre Renault et le fonds de modernisation de l’industrie automobile d’investir. Il est incompréhensible que le chef de l’État s’enorgueillisse, mardi 12 juillet, en Isère, d’avoir "mis fin à la lente désindustrialisation de la France" quand, en Aveyron, une activité de souveraineté industrielle, indispensable pour l’avenir de nos entreprises et du pays, pouvait être soutenue et encouragée. Chacun doit assumer ses responsabilités."
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Une année qui ne s’achève finalement pas dans la grisaille mais dans l’espoir quand Carole Delga, profite de son passage à Rodez mi-octobre, pour évoquer le dossier du rachat de l’ancienne usine Sam de Viviez par la région Occitanie. "Nous sommes en train de finaliser le rachat de l’usine. Ce n’est plus qu’une question de semaines. D’ici la fin de l’année", la question devrait être réglée. Reste à trouver un potentiel repreneur pour l’usine.
La présidente de la région Occitanie concède que la situation économique actuelle ne facilite pas la venue d’un nouvel exploitant. "Mais je répète auprès de Bercy qu’il faut que nous ayons une fonderie aluminium dans le grand Sud de la France pour des questions de souveraineté. Celui qui reprend l’usine doit être un exploitant du métier", conclut-elle.
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