Faire aimer les maths : à Decazeville, le défi de Sébastien Maronne

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Présentation de divers documents anciens sur les mathématiques. Myriam Albouy
Tour de table de Sébastien Maronne au plus près des enfants attentifs à sa démarche et à ses explications. Myriam Albouy

Education, Decazeville, Foires et salons, Société

Publié le 02/02/2023 à 07:01

M. A.

Sébastien Maronne, maître de conférences à l’université Toulouse III, spécialiste des mathématiques, a récemment animé un atelier-conférence au collège Paul-Ramadier de Decazeville, cité où un salon des maths se tiendra en mai. Les maths n’auront bientôt plus de secret pour les jeunes élèves ! Explications.

Récemment, Sébastien Maronne, épistémologue des sciences, spécialiste des mathématiques, animait un atelier-conférence à une trentaine d’élèves de 6e et 5e, dont une majorité des jeunes filles, qui participent toutes les semaines aux ateliers de mathématiques organisés par les enseignants du collège Paul-Ramadier à Decazeville. Maître de Conférences à l’Université de Toulouse III et chercheur en histoire et philosophie des mathématiques à l’Institut de Mathématiques de Toulouse, Sébastien Maronne est connu pour ses travaux de recherche sur l’histoire des mathématiques au XVIIIe siècle et l’épistémologie historique des mathématiques. Il enseigne les mathématiques, l’histoire des mathématiques et la philosophie des sciences.

L’histoire des mathématiques

C’est avec bienveillance et plaisir pour la transmission des savoirs mathématiques qu’il a commencé par exposer aux élèves une brève histoire des mathématiques. Chaque élève a pu apprécier les liens étroits des mathématiques dans l’Histoire entre différents domaines que revêt l’épistémologie historique des mathématiques : l’histoire, les cultures et civilisations, la géographie, la géologie, les langues (anciennes), etc. Puis, chacun a été invité à se mettre dans la peau d’un archéologue — comme le faisait Champollion a-t-il rappelé — qui cherche à comprendre ce qui est écrit sur une tablette babylonienne.

Des élèves impliqués et intéressés

L’intérêt de cette mise en situation est de permettre une acculturation du milieu scientifique, de la recherche en particulier. Ainsi, de manière méthodique, de l’observation au décryptage, du décryptage à la vérification et compréhension des signes de la tablette babylonienne, ils sont parvenus à identifier qu’elle se rapportait à "un système de numération additif" qui correspond à notre table de 9 actuelle.

Un salon pour promouvoir les mathématiques !

Le salon des jeux mathématiques de Decazeville est un événement organisé par le collège Paul-Ramadier et le Foyer Socio Éducatif de Decazeville pour promouvoir les mathématiques en utilisant les jeux comme outil pédagogique. Cet événement, qui a lieu tous les deux ans, cible les élèves de la maternelle à l’université et les parents.
En 2019, l’événement avait été parrainé par Cédric Villani, mathématicien et ancien député. L’intérêt de cette manifestation vise à créer une culture scientifique en permettant aux parents et aux enfants de jouer ensemble tout en améliorant les compétences telles que la concentration, la persévérance et la collaboration.
En plus des ateliers de jeux mathématiques, des activités culturelles scientifiques gratuites, telles que des pièces de théâtre et des conférences, sont également organisées pour renforcer le tissu social parfois éloigné de la culture scientifique sur un territoire rural.

Rendez-vous les 12 et mai !

Le salon des jeux mathématiques de Decazeville aura lieu les 12 et 13 mai prochain Le vendredi est réservé aux élèves de l’enseignement public de la 3e à la terminale. Il y aura deux espaces d’animation, le Laminoir et la salle de spectacle Yves Roques. Pour l’heure, les élèves qui participent aux ateliers mathématiques accompagnés de leurs enseignants préparent cette manifestation et vont notamment créer un escape game qui sera présent cette année au salon.

"La particularité de cette tablette babylonienne est qu’elle n’a pas de zéro contrairement à notre numération contemporaine. Il s’agit ici d’une table de 9 dite hybride" a précisé Sébastien Maronne. Enfin, pour terminer, nos apprentis chercheurs se sont essayés à écrire des numérations à la manière des Babyloniens. Cet atelier-conférence a été très apprécié par l’ensemble des élèves qui se sont montrés très impliqués et par des enseignantes de mathématiques, d’histoire-géographie et d’arts-plastiques présentes à leur côté.