La Première ministre Élisabeth Borne à Rodez : après une légère tempête, le calme

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  • Elisabeth Borne a quand même profité de sa journée ruthénoise.
    Elisabeth Borne a quand même profité de sa journée ruthénoise. Centre Presse - Philippe Routhe
  • C'est à l'hôpital que les manifestants attendaient Elisabeth Borne.
    C'est à l'hôpital que les manifestants attendaient Elisabeth Borne. Centre Presse - Ph. R.
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La Première ministre a essuyé une arrivée sous les huées avant de terminer sa journée ruthénoise par une déambulation presque printanière. 

"On sent de la colère chez eux". Ce vendredi matin, une manifestante, présente aux abords de l'hôpital, bloqué par un imposant cordon de sécurité observe la scène, en attendant l'arrivée d'Elisabeth Borne. Les gardes mobiles n'ont pas mis les casques sur la tête, mais les  mines sont tendues. Depuis le début de matinée, alors que la première ministre n'est attendue que vers midi, les slogans hostiles à la réforme des retraites et au gouvernement ne cessent de fuser. Au milieu de la matinée, alors qu'Elisabeth Borne est à Salles-Curan, le député Laurent Alexandre vient à la rencontre des manifestants. " Dis-lui de venir nous dire bonjour !" lance l'un d'entre eux. Le député sourit : "J'ai des choses à lui dire, mais je ne suis pas sûr d'être écouté". Il échange avec la plupart des leaders syndicaux du département, présents également sur l'esplanade. Dans les rangs, se trouvent sans nul doute les plus hostiles à cette réforme des retraites.     

Jusqu'à trois cents d'entre eux sont présents quand le cortège ministériel débarque. Une poignée est allée "l'accueillir" sur le mail de Bourran. Fumigène, sifflets, cris : l'arrivée n'est pas passée inaperçue. Même ambiance devant le cordon de sécurité, duquel il est toutefois impossible de voir quoi ce soit, tant il se situe loin de l'hôpital.

"Opération de com'"

Alors qu'elle était en train de retomber, la tension refait soudainement son apparition. La présidente de la Région Carole Delga, qui a expliqué être venue rencontrer Elisabeth Borne pour évoquer le dossier de la RN 88, s'approche des manifestants. Si elle parvient à échanger sur l'avenir de l'hôpital de Millau, la Sam ou encore les retraites, les huées fusent, les insultes aussi. Les plus véhéments refusant toutefois de dialoguer avec elle, l'accusant de venir faire là "une opération de com". 

Petit à petit, les grappes de manifestants se dispersent, le cortège  ministériel s'évadant vers la préfecture où est organisé le déjeuner républicain. Aux abords de la place Charles-de-Gaulle, en revanche, c'est le calme plat. Les policiers semblent d'ailleurs plus nombreux que les habitants. Un petit groupe se forme toutefois au moment où Elisabeth Borne s'apprête à sortir pour rallier les locaux de Centre Presse. Avant de monter dans sa voiture, elle fait quelques pas sur la place, salue un policier. Un "Macron démission !" fuse dans les airs avant qu'elle ne s'en aille. 

Balade et selfies

Plus la journée passe, plus la colère semble se dissiper dans le ciel bleu ruthénois. Ce qui est encore plus prégnant en fin d'après-midi quand, après un échange avec les lecteurs de Centre Presse, elle choisit de rallier la mairie à pieds. Sur un trajet balisé par un nombre impressionnant de policiers en civil, Elisabeth Borne semble même profiter du temps qui lui est offert. À l'ombre du clocher de la cathédrale, elle enchaîne alors les selfies. Prend une minute avec une famille qui se promène. Près de la place de la Cité, le maire Christian Teyssèdre et les députés Jean-François Rousset et Stéphane Mazars l'attendent. Ce dernier invite la Première ministre à s'arrêter devant le siège du Rodez Aveyron Football. Son président Pierre-Olivier Murat sort et échange quelques propos avec elle avant une "photo de famille". "Un "49.3" résonne bien au loin, mais qu'elle semble loin la colère du pays.  

Cette douceur printanière accompagnera Elisabeth Borne dans sa déambulation jusqu'à la mairie. Avant de prendre l'avion pour Paris, elle devait encore saluer les militants réunis à la Guinguette, au bas de la ville. Au terme d'une journée qui aura plus ressemblé à une promenade de santé qu'à un parcours du combattant. "On est quand même bizarre dans ce pays", souffle une passante... 

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