La stratégie du "moins" pour boucler son budget alimentaire

  • Les familles sont les plus enclines à avoir recours à la stratégie du "moins" pour boucler leur budget alimentaire.
    Les familles sont les plus enclines à avoir recours à la stratégie du "moins" pour boucler leur budget alimentaire. Prostock-Studio / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Fréquenter les magasins de hard-discount, mieux comparer les étiquettes, préférer les premiers prix... On connaît les différentes tactiques pour boucler les fins de mois. Sauf qu'en matière d'alimentation, les foyers aux revenus modestes en viennent à sauter un repas ou à réduire les portions dans l'assiette en cette période inflationniste.

A l'heure où l'inflation alimentaire pèse de plus en plus lourd dans le caddie des Français, une enquête explique concrètement les conséquences de la hausse des prix dans le quotidien de familles modestes.

Moins de repas

Selon cette étude réalisée par l'Ifop, à destination de la Tablée des Chefs - une association d’intérêt général à but humanitaire et éducatif qui utilise le thème de l'alimentaire pour accompagner l'Aide Sociale à l'Enfance ou encore les collèges en réseau d'éducation prioritaire, neuf personnes sur dix gagnant le SMIC ou moins déclarent renoncer à un achat, voire pire sauter un repas pour faire face à l'inflation. En l'occurrence, ils suivent une logique du "moins". C'est le cas de 58% des foyers gagnant moins de 900 euros par mois qui réduisent les portions et la quantité des repas. Cette stratégie est également utilisée par les familles qui ont plusieurs enfants - ce sont d'ailleurs les plus touchées (67%), mais aussi par la jeune génération âgée de 18 à 24 ans (52%). Les fruits et légumes incarnent précisément ce type d'achat alimentaire que près d'un Français sur deux concerné a arrêté de consommer en raison de l'inflation, qui a atteint 15,8% au mois de mars dernier.

De la nourriture de moindre qualité

Si les consommateurs regardent les prix et les promotions (63%) pour faire leurs choix et boucler leur budget, une autre tactique consiste à préférer des aliments jugés de moins bonne qualité. Une affirmation avancée par 19% de personnes gagnant le Smic ou moins. Ce qui pose la question de l'impact du contexte inflationniste actuel sur la santé. On a coutume d'associer en effet les aliments moins chers à un régime plus sucré et plus gras. En 2015, des chercheurs français avaient publié dans la revue Nutrition Reviews une étude soulignant qu'une alimentation équilibrée coûtait plus cher, rappelant le lien entre inégalités sociales et coût de la nourriture. Aujourd'hui encore, c'est un avis partagé par plus des trois quarts (76%) des personnes aux revenus modestes.

Cette étude a été réalisée auprès d'un échantillon de 1.007 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus gagnant le SMIC ou moins.

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