Maladies liées au travail : en forte hausse et peu souvent déclarées, l'alerte de Santé publique France

  • Une forte augmentation des signalements ces dernières années.
    Une forte augmentation des signalements ces dernières années. - MaxPPP
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Centre Presse Aveyron

Les maladies liées au travail ont connu une forte augmentation en dix ans.
 

Le phénomène n’a rien d’anodin au moment où le président de la République propose un "pacte de la vie au travail" et repousse le départ de l’âge à la retraite de 62 à 64 ans.

Selon une étude Santé publique France, dont la synthèse a été dévoilée mardi 18 avril par France Bleu, les maladies liées au travail ont connu une forte augmentation en dix ans, mais les salariés ne les déclarent pas généralement comme des maladies professionnelles.

Sur la période passée au crible (2007-2018), dans sept régions métropolitaines et deux départements d’Outre-Mer, le taux de signalement à la médecine du travail est passé de 4,9 % à 7,1 % chez les hommes et de 6,2 % à 11,4 % chez les femmes.

Adapter le travail avec l’avancée en âge

Les troubles musculosquelettiques (TMS) arrivent en tête chez les hommes, en touchant seize fois plus les ouvriers que les cadres. La souffrance psychique prédomine, elle, chez les cadres et chez les femmes, rapporte France Bleu, accentuée par des managements déficients ou toxiques (45 %), ou l’organisation du travail.

Les irritations, allergies et troubles de l’audition sont eux aussi très récurrents.

Sans surprise, les salariés souffrent de plus en plus de ces pathologies en vieillissant. Santé publique France appelle donc les entreprises à mettre en place des actions de prévention et "confirme l’intérêt particulier qui doit être porté aux travailleurs vieillissants et la nécessité d’adapter le travail avec l’avancée en âge".

Un facteur important à prendre en compte alors que le gouvernement demande aux entreprises de se montrer exemplaires en matière d’emploi des seniors. Santé publique France, appelle donc à une "démarche de prévention globale avec une composante psychosociale", afin de mettre l’accent sur la santé mentale des salariés.

Autre constat, tout aussi préoccupant, dressé par Santé publique France : près de trois quarts des troubles musculosquelettiques ne sont pas recensés.

Résultat : la branche “risques professionnels” de la Sécurité sociale doit reverser à la branche “maladie” entre un et deux milliards d’euros par an pour couvrir le coût des accidents du travail et des maladies professionnelles non déclarés.



 

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