Originaire d'Espalion, Damien Naudan est le digne héritier des bougnats parisiens

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  • Damien Naudan a créé, il y a peu, la Crêperie Parisienne,  Quai du Louvre, à deux pas de la brasserie familiale.
    Damien Naudan a créé, il y a peu, la Crêperie Parisienne, Quai du Louvre, à deux pas de la brasserie familiale. L'Aveyronnais - Emmanuel Pons
  • Damien Naudan avait tout juste trente ans, en 2018, quand il a succédé  à son père Claude, à la tête du Café des Arts.
    Damien Naudan avait tout juste trente ans, en 2018, quand il a succédé à son père Claude, à la tête du Café des Arts. L'Aveyronnais - Emmanuel Pons
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A Paris, Emmanuel Pons

Dans la pure tradition des Aveyronnais montés à la capitale, à la tête des brasseries parisiennes de génération en génération, Damien Naudan est le jeune patron plein d’ambition du Café des Arts et de la Crêperie Parisienne.

Le Café des Arts, idéalement situé à l’angle du quai du Louvre, le long de la Seine, et de la rue de l’Amiral-de-Coligny, dans ce premier arrondissement de Paris très prisé par les touristes, n’a pas toujours porté ce nom. L’affaire, rachetée par l’Espalionnais René Naudan en 1954, s’appelait précédemment… Le Corona. On comprend aisément qu’en 2021, Damien, qui a succédé à son père Claude, ait rebaptisé l’établissement. "Les gens se moquaient ou alors nous insultaient. Ce n’était plus possible", souligne le jeune patron qui précise que la brasserie tenait son nom d’une marque de cigares puisque, à l’origine, on y vendait aussi du tabac.

Une deuxième affaire

Ce dernier, après avoir repris l’affaire familiale, en 2018, à tout juste trente ans, se lance dans de gros travaux de rénovation – un million d’euros investis – tout en gardant l’esprit "vieille brasserie parisienne".

Mais Damien Naudan ne s’arrête pas en si bon chemin. Quand, en 2021, la brasserie voisine, située au 18 Quai du Louvre, est à vendre, il la rachète pour la transformer en crêperie, la bien nommée "Crêperie Parisienne". Et entame des travaux d’agrandissement. "Nous sommes prêts à accueillir les clients qui viendront pour la coupe du monde de rugby, cet automne. Et ensuite pour les Jeux Olympiques de 2024", se réjouit l’entrepreneur qui s’épanouit à Paris, où il est né en mai 1988.

"J’ai très tôt voulu faire ce métier, avoue-t-il. Je baigne dans ce milieu depuis tout petit." Il intègre donc, après son bac technique de gestion, la fameuse école Ferrandi, qui forme depuis des générations les futurs chefs et managers dans la restauration. Il en sort lauréat du trophée CRDE (club des directeurs de la restauration et d’exploitation) en 2011.

Après son apprentissage chez Guy Savoy, il choisit de passer une année à Londres, toujours dans la restauration, et poursuit au Ritz. "Ensuite, je suis rentré au Café des Arts comme serveurs puis responsable avant de reprendre l’affaire en 2018."

Pas de "piston", donc pour le petit-fils Naudan, qui entend bien "perpétuer ce que mon père et mon grand-père ont bâti". Un pari jusque-là réussi puisque l’affaire est florissante, avec ses 150 couverts à l’intérieur plus 200 sur la vaste terrasse, face à la Seine.

Racines rouergates

"Ici, c’est une bonne maison, estime-t-il. Le personnel est très fidèle. Il faut dire qu’on passe plus de temps ensemble qu’avec nos femmes ou nos maris. Alors autant que ça se passe bien."

Et dans cette vie "à 200 à l’heure", Damien Naudan trouve cependant le temps de pratiquer les quilles de huit, à Belleville, avec le renommé Sport Quilles Rouergat, et la danse folklorique, au sein du groupe La Montagnarde dont il est aussi le président. "J’ai débuté à l’âge de deux ans, avec Lou Baïlero", souligne celui qui a aussi joué au foot avec l’association sportive des cafés aveyronnais de Paris (Ascap).

Une façon de cultiver ses racines rouergates, lui qui a grandi dans la capitale mais qui se souvient d’avoir passé toutes les vacances scolaires du côté d’Espalion, dont l’amicale, à Paris, est présidée par son père Claude.

C’est aussi à Espalion que Damien Naudan a choisi de se marier, en août 2015, avec Pauline, originaire du Cantal voisin, avec laquelle il a eu la joie d’accueillir Marion, Juliette et Suzanne, âgées de cinq ans, deux ans et un an.

Des enfants auxquelles les jeunes parents ne manqueront pas de transmettre les valeurs familiales, entre Cantal et Aveyron, cette Auvergne dont Damien Naudan est si fier.

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