Pourquoi la Commission européenne menace-t-elle Google, qui pourrait "céder une partie de ses services" ?

  • Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive en charge de la politique de concurrence au sein de l'UE, a sermonné Google.
    Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive en charge de la politique de concurrence au sein de l'UE, a sermonné Google. MAXPPP - OLIVIER HOSLET
Publié le
Quentin Marais

La Commission européenne a sermonné Google, ce mercredi 14 juin 2023. Pour quelle raison a-t-elle pointé du doigt et menacé le géant américain ?

La Commission européenne a mis en garde Google, mercredi 14 juin 2023, pour pratiques anticoncurrentielles dans le cadre de ses activités dans la publicité numérique. Elle s'est montrée particulièrement offensive face au géant américain.

"Google a enfreint les règles"

Dans un communiqué publié ce mercredi 14 juin 2023, la Commission européenne rend public son "avis préliminaire", stipulant que "Google a enfreint les règles antitrust de l'Union Européenne en faussant la concurrence dans le secteur des technologies publicitaires ('adtech')". L'instance pointe du doigt le comportement de la firme américaine qui, selon elle, "favorise ses propres services de technologie d'affichage publicitaire en ligne au détriment des fournisseurs concurrents de services de technologie publicitaire, des annonceurs et des éditeurs en ligne".

Abus de position

Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive en charge de la politique de concurrence au sein de la Commission, a expliqué, pour sa part, que Google "occupe une position de marché très forte dans le secteur des technologies publicitaires en ligne, collecte les données des utilisateurs, vend des espaces publicitaires et agit comme intermédiaire publicitaire en ligne". Selon elle, Google est donc "présent à presque tous les niveaux de la chaîne d'approvisionnement dite adtech".

Margrethe Vestager a fait part de la "préoccupation" de l'Union Européenne vis-à-vis de Google, qui a "peut-être utilisé sa position sur le marché pour favoriser ses propres services d'intermédiation". Ce qui a, selon la vice-présidente, "non seulement nui aux concurrents de Google, mais également aux intérêts des éditeurs, tout en augmentant les coûts des annonceurs".

Plus de 200 milliards d'euros

En 2022, les recettes publicitaires de Google, provenant notamment des services de recherche, de Gmail, de Google Play, de Google Maps, des publicités sur YouTube, de Google Ad Manager, d'AdMob et d'AdSense, se sont élevées à 224,5 milliards de dollars (207,4 milliards d'euros), selon Reuters. 

La cession d'une partie de ses services ?

Margrethe Vestager a répété, sur Twitter, que si Google a "abusé de sa position dominante pour favoriser sa propre plate-forme Adx, c'est illégal. La Commission européenne pourrait obliger Google à céder une partie de ses services". 

.@Google controls both sides of the #adtech market: sell & buy. We are concerned that it may have abused its dominance to favour its own #AdX platform. If confirmed, this is illegal. @EU_Commission might require Google to divest part of its services.https://t.co/6SwdoLlN8a pic.twitter.com/2rZok2BWYs

— Margrethe Vestager (@vestager) June 14, 2023

En effet, dans son communiqué, la Commission Européenne indique que son avis préliminaire "est donc que seule la cession obligatoire par Google d'une partie de ses services répondrait à ses problèmes de concurrence".

Google avait cherché à régler l'affaire trois mois après l'ouverture de l'enquête, mais les régulateurs ont été frustrés par la lenteur du processus, a déclaré précédemment à Reuters une personne au fait de l'affaire.

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