Emmanuel Macron temporise, ce remaniement que les Français attendent

  • Elisabeth Borne et Emmanuel Macron ce dimanche au Mont Valérien.
    Elisabeth Borne et Emmanuel Macron ce dimanche au Mont Valérien. MaxPPP
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Centre Presse Aveyron

Alors que l’on prête toujours à Emmanuel Macron l’envie de changer de gouvernement, un sondage publié par Le Figaro révèle que 63 % des Français ne veulent plus d’Elisabeth Borne.

Remaniera, remaniera pas ? Emmanuel Macron joue avec les nerfs des Français et de sa propre majorité quant à un hypothétique remaniement de gouvernement, évoqué depuis des semaines. Car le président de la République semble devenu le roi du contre-pied en la matière.

1. Pourquoi Macron temporise-t-il ?

"Chaque fois qu’on pronostique quelque chose sur le timing, on se plante, car il finit par faire autre chose", assure un cadre du groupe macroniste dans les colonnes du JDD. "Au début, ça commence par : “Vous allez voir ce que vous allez voir”. Puis ça devient : “Attends un peu”. Et ensuite : “On tient jusqu’aux vacances”. Et enfin : “Finalement, ce sera au bout des cent jours”… "
Le chef de l’État semble de fait confronté à un problème de stratégie : doit-il agir vite pour élargir sa majorité à l’Assemblée ou maintenir sa confiance à Elisabeth Borne jusqu’à l’automne pour mettre en place un Julien Denormandie ou un Richard Ferrand ? Doit-il plutôt opter pour un poids lourd venu de la droite comme Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin, voire un membre du groupe LR ? Selon son entourage, Emmanuel Macron temporise car il ne voit pas pour l’instant la bonne solution. Peut-être aussi parce que sa popularité est remontée après une chute abyssale au plus fort de la réforme des retraites.

2. Les Français veulent du changement

Alors que la page des retraites se tourne progressivement, elle a laissé des traces. Selon le dernier sondage Odoxa-Backbone consulting, réalisé pour Le Figaro, deux-tiers des Français (63 %) pensent qu’Élisabeth Borne doit démissionner, treize mois après sa nomination.
Le Première ministre fait contre elle l’unanimité des sympathisants Insoumis (89 %), du Rassemblement national (81 %), des Républicains (54 %) ou du Parti socialiste (54 %). Même dans les rangs de Renaissance, le parti présidentiel, 29 % des personnes interrogées disent souhaiter son départ.

3. Le Maire parmi les plus populaires

Toujours selon le sondage Odoxa-Backbone consulting, les Français ne citent que trois ministres actuels à conserver : : Bruno Le Maire (Économie et Finances), Gabriel Attal (Comptes publics) et Sébastien Lecornu (Armées). Marlène Schiappa (Économie sociale et solidaire), fragilisée par l’affaire du Fonds Marianne, est à l’inverse la plus impopulaire.
Régulièrement cité pour Matignon, l’ancien ministre macroniste Julien Denormandie est la personnalité de la majorité la moins rejetée mais suscite très peu d’adhésions (7 %) car beaucoup de Français ne pensent pas suffisamment le connaître pour juger de sa capacité à occuper un poste de Premier ministre.

4.  Un accord avec les Républicains ?

Selon Le Figaro, les Français souhaitent un vrai changement de ligne plutôt qu’un remaniement à la marge. 56 % d’entre eux se disent favorables à un accord de gouvernement avec Les Républicains.
En coulisses, ce scénario est soutenu par l’ancien Président, Nicolas Sarkozy, et l’ex-Premier ministre Édouard Philippe, qui ont tous deux récemment échangé avec Emmanuel Macron. Mais pour l’heure, Éric Ciotti, patron des Républicains, a régulièrement exclu tout rapprochement ou coalition avec l’exécutif.

Bayrou hors jeu pour Matignon

Invité dimanche du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, le patron du MoDem François Bayrou a plaidé pour un élargissement de la majorité qui ne s’accompagnerait pas d’un quelconque changement de ligne : "Je suis opposé au virage à droite, comme à gauche." Il a aussi avoué qu’il n’était pas dans la course à Matignon en raison de l’affaire des emplois présumés fictifs d’assistants parlementaires d’eurodéputés, où il sera jugé pour complicité de détournements de fonds publics en octobre prochain : "Ce procès, aussi infondé et injuste soit-il, m’empêche d’être en quoi que ce soit dans cette course-là."