Onet-le-Château : la piste de l'hydrogène suspendue, l'avenir de l'usine Bosch de nouveau menacé

  • Les syndicats s'inquiètent d'une potentielle fermeture après 2028.
    Les syndicats s'inquiètent d'une potentielle fermeture après 2028. Centre Presse - José A. Torres
Publié le , mis à jour

Dans une réunion organisée ce mercredi 21 juin au siège de l'entreprise à Stuttgart, la direction a annoncé aux syndicats que le projet Fresh 2, devant orienter les activités de l'usine vers la production d'un système de réfrigération des camions à l'hydrogène, est suspendu. L'inquiétude grandit chez les syndicats.

Que va devenir l'usine Bosch d'Onet-le-Château ? C'est la grande question qui agite depuis un bon bout de temps l'Aveyron et même le monde de l'industrie. Pour cause, pendant de très nombreuses années premier employeur privé du département, le site a occupé une place prépondérante dans l'économie locale.

Mais une nouvelle fois, l'avenir du site est en péril. Après l'annonce en 2021 du départ de 650 salariés et l'arrêt de production des injecteurs commonrail pour les moteurs diesel, les espoirs de l'établissement castonétois reposait sur sa diversification vers l'hydrogène avec la production d'un système de réfrigération pour les camions. Mais dans une réunion organisée au siège de Bosch à Stuttgart ce mercredi 21 juin, la direction allemande a annoncé la suspension de ce projet intitulé "Fresh 2". "À l’heure actuelle, nous manquons de visibilité sur l'hydrogène", explique Vincent Dittly, directeur de l'usine. La faute à une arrivée plus tardive que prévue des véhicules roulant grâce à ce type d'énergie. 

"On pourrait connaître une fermeture du site après 2028"

"L'accord que nous avons signé en 2021, devant nous faire sortir des activités autour du diesel en prend un coup, peste Cédric Belledent, représentant du syndicat Sud, récemment devenu majoritaire dans le site à la place de la CGT. En 2028, 250 personnes, soit la moitié des employés qui seront encore là, pensaient travailler sur ce créneau."

Ainsi, l'enjeu est de taille. "Il faut maintenant trouver un segment qui puisse assurer du travail pour 200 personnes", affiche Cédric Belledent, pour qui tout n'est pas perdu. "L'accord des 513 équivalents temps plein à l'horizon 2028 n'est absolument pas remis en cause", annonce le directeur du site. C'est sur le long terme que se posent désormais les craintes. "Si cette diversification ne s'opère pas, on pourrait connaître une fermeture du site après 2028, craint le leader syndical. On sortait d'un long combat de deux ans, on pensait que les choses repartaient dans le bon sens mais non. Cette décision a été un véritable choc pour les équipes."

La décision connue en fin d'année

La direction de Bosch s'engage ainsi à chercher des solutions alternatives, des annonces seront faites en fin d'année. "Des recherches relativement larges vont démarrer. Elles iront au-delà de la division Powertrain solution (secteur qui englobe toutes les activités autour du développement des moteurs, thermiques comme électriques, NDLR)", précise Vincent Dittly. Cela signifie que si le travail autour de l'électrique n'est pas oublié, il est également possible que l'usine aveyronnaise sorte de la production de composants pour l'automobile. Pour aller vers l'aéronautique ? Il fut un temps, la présidente de Région, Carole Delga, avait émis cette hypothèse. Sans véritables suites.

L'hydrogène, lui, appartient-il déjà au passé ? Non, la piste étant "suspendue" et pas "abandonnée", Rodez veut rester en pole position si Bosch fait volte-face. "Des équipes ruthénoises ont été engagées sur le développement du projet, nous voulons en profiter s'il est relancé", indique Cédric Belledent. 

Alors d'ici à ce que les annonces de la direction soient faites, le personnel espère trouver un soutien auprès du gouvernement. "Nous avions rendez-vous lundi 19 juin avec le cabinet du ministère de l'Industrie et nous allons avoir un nouvel entretien dans la semaine prochaine. Nous espérons ensuite pouvoir rencontrer le ministre Roland Lescure mais également Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, qui connaît notre dossier", poursuit Cédric Belledent. Et enfin voir l'avenir d'un bon œil ? Cela paraît peu probable... 

"L'insourcing" comme motif d'espoir

La suspension de la piste de l'hydrogène ne réjouit personne, alors que 23 millions d'euros ont été injectés sur la transformation du site aveyronnais, notamment pour mener à bien ce projet. Mais une source d'espoir réside. C'est celle de "l'insourcing", récemment développé par Bosch. "Il s'agit de l'internalisation de la production de pièces qui était jusque-là assurée par des producteurs extérieurs", explique Vincent Dittly. 100 employés travaillent sur cette autre source de diversification et 13 millions d'euros ont été investis afin de développer cette activité. 

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Les commentaires (1)
Anonyme13114 Il y a 10 mois Le 22/06/2023 à 16:49

J'espère me tromper mais ça sent la mauvaise mayonnaise.