À Millau, Florian Melloul expose ses inspirations importées du Maghreb

Abonnés
  • Florian Melloul mêle l’ocre et le bleu pour rappelerl’origine de Denys Puech.
    Florian Melloul mêle l’ocre et le bleu pour rappelerl’origine de Denys Puech. C.A.
Publié le
Clément Arnal

En exposition jusqu’au 29 octobre à l’Hôtel de Tauriac, à Millau, Florian Melloul revient sur son parcours.

À l’Hôtel de Tauriac de Millau, Florian Melloul accueille les visiteurs pour présenter son exposition, "In Memoriam Denys Puech". Très tôt, le Ruthénois s’est découvert une vocation artistique. Sa grand-mère, Millavoise, a assisté aux premiers pas d’un artiste en devenir. "Quand j’allais voir des expositions avec elle, elle se souvenait des peintures que je réalisais sur la table du salon, avec mon grand-père, à l’âge de 3 ou 4 ans", se remémore Florian Melloul.

Artiste depuis l’âge de 14 ans, il fait ses armes dans l’univers du street art, toujours avec sa bombe de peinture. Un univers dont il va se décrocher peu à peu, lui qui ne cache pas son attrait pour les techniques plus conventionnelles : "J’aime utiliser la bombe de peinture sur les toiles, et me servir du crayon sur les murs", ironise-t-il. Cela semble être une affaire de famille. Son père, photographe, tenait une galerie à Rodez : "C’est là que j’ai fait ma première exposition à l’âge de 21 ans, indique-t-il. Nous étions en binôme. Mon père exposait ses photos, et moi, mes peintures."

Depuis, l’artiste a participé à plusieurs expositions chaque année. Il aime dépeindre la pluralité des hommes et des femmes, en utilisant un large panel de techniques. Pour appréhender au mieux cette diversité, voyager semble être essentiel.

Les années et les rencontres conduisent Florian Melloul à Tanger, au Maroc. Il participe à l’événement "Être ici", regroupant une cinquantaine d’artistes de toutes disciplines. "C’est la scène principale des artistes marocains, indique le Ruthénois. J’y ai fait beaucoup de rencontres et j’ai pu puiser de l’inspiration."

Par-delà la Méditerranée, il fait la connaissance d’Olivier Conil, un galeriste français installé depuis 15 ans au Maroc. De grands noms sont passés par la galerie qu’il tient : "Eugène Delacroix y a fait une vue de Tanger et Francis Bacon y a eu son atelier. C’est un lieu chargé d’histoire. C’est une vraie reconnaissance d’avoir bénéficié de la confiance d’Olivier Conil, reconnaît Florian Melloul. Le Maghreb a toujours été une curiosité pour moi. J’ai eu une vraie rencontre avec Tanger et les gens qui y sont."

Avec d’autres artistes, il monte par la suite un projet d’échange entre Rodez et Tanger. "Les voyages permettent de découvrir différentes cultures et différents rythmes de vie. Mais que l’on parte à 50 kilomètres ou à 800, des différences transpirent", raconte Florian Melloul.

Rencontres et échanges sont donc les piliers de la construction artistique de Florian Melloul. Pour lui, les liens humains sont essentiels. Il aime travailler avec le public scolaire, les habitants des maisons de retraite ou les sans papiers. "Ce sont eux qui m’enrichissent plutôt que le contraire", explique-t-il.

Une exposition à découvrir en ville

Jusqu’au 29 octobre, Florian Melloul présente son exposition « In Memoriam Denys Puech », qui remet au goût du jour les œuvres majeures du sculpteur aveyronnais. Très connu en son temps, ses travaux sont peu à peu tombés en désuétude. Son frère, Louis Puech, était député de la Seine au début du XXe siècle et lui a permis d’accéder à des commandes d’État. Denys Puech fut directeur de la prestigieuse Villa Médicis de 1921 à 1933. On trouve ainsi 12 peintures à l’acrylique et à l’huile qui rendent hommage à cette figure de l’Aveyron tout en laissant Florian Melloul exprimer ses inspirations et sa vision plus contemporaine.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?