Aveyron : ID Verde, aménageur de l’espace depuis Bozouls

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  • En France, ID Verde compte 58 agences pour près de 4.000 employés.
    En France, ID Verde compte 58 agences pour près de 4.000 employés. Centre Presse - José A. Torres
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Xavier Buisson

Avec une spécialisation reconnue dans les terrains de sport, l’entreprise d’envergure européenne, dont une agence est basée à Bozouls, emploie un total de 10.000 personnes et accompagne un vaste secteur aux exigences en pleine mutation depuis quelques années. Un article paru dans le supplément Eco 12, en kiosque ce samedi 1er juillet.

Terrains de sport, en version synthétique ou pelouse, city stades, désimperméabilisation des cours d’écoles, «réinstallation» de zones humides, terrains de padle, clôtures, espaces verts (et leur entretien), passerelles et pontons, murs en pierres, aires de jeu… Forte d’une trentaine de salariés, l’agence bozoulaise de l’entreprise ID Verde est sur tous les fronts, mais n’en oublie pas pour autant sa vocation première, résumée par Pierre Espinasse: "Aménager l’espace". Après une quinzaine d’années dans les travaux publics, le directeur, âgé de 41 ans, a pris les commandes il y a six ans. Un plaisir, semble-t-il, pour ce fils d’agriculteur originaire de Druelle, à la tête aujourd’hui des agences de Bozouls et Gigean (Hérault) de l’entreprise ID Verde.


Près d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires

Une société spécialisée dans l’aménagement paysager, aujourd’hui implantée dans plusieurs pays européens (Royaume-Uni, aux Pays-Bas, Danemark, Allemagne ou Suisse). Pour un total de près de 10.000 salariés et un chiffre d’affaires avoisinant le milliard d’euros. Dont un peu moins de la moitié réalisée en France (425 M€).
Depuis la zone artisanale des Calsades, les équipes aveyronnaises d’ID Verde interviennent aussi dans les départements limitrophes. Mais aussi à l’échelle de toute l’Occitanie du fait d’un savoir-faire dans le métier « très spécifique » dans la création de terrains de sport. "Nous sommes référents en la matière pour la région", se félicite Pierre Espinasse. Pour ce qui est des terrains de sport, la demande, actuellement, est drastiquement orientée vers les revêtements synthétiques : "Pour un terrain naturel, on nous demande 10 synthétiques", explique le directeur.

Une évolution peut-être liée aux récents épisodes de chaleur ? Ce qui est certain, c’est qu’une page se tourne dans les métiers de l’aménagement paysager. "Aujourd’hui, quelle que soit la couleur politique, tous les élus souhaitent remettre du vivant au cœur des villes, c’est ce vers quoi la commande publique se tourne. Une nécessité environnementale et sociale", analyse Pierre Espinasse, alors qu’ID Verde est de plus en plus sollicitée pour des problématiques de "gestion des eaux pluviales, végétalisation, afin de réduire les îlots de chaleur… Il y a une forte tendance tournée vers la végétalisation des sols".


L’alchimie entre essences, type de sols et localisation


Avec, pour l’aspect visible des interventions, une évolution de la palette végétale et l’apparition de micocouliers, une espèce que l’on ne voyait qu’en Méditerranée, désormais partout dans le pays, ou de sophora japonais, venu des régions arides de Chine et plantés sur la place de la Cité, à Rodez.
La problématique, pour le spécialiste : "Trouver l’alchimie entre les essences, le type de sols et la localisation". Et une inertie incompressible, le temps de la nature, car "un arbre planté aujourd’hui… fera de l’ombre dans 10 ou 20 ans", poursuit-il.


"Remettre le vivant au centre des choses"


Outre des interventions d’élagage ou de génie végétal, ID Verde assure plusieurs gros chantiers aveyronnais comme l’entretien de terrains de sport de Luc-la-Primaube et Druelle, mais aussi des chantiers plus spécifiques, avec la réinstallation de zones humides. Comme ce fut le cas sur le tracé de la RN88, au niveau de Quins. "Pour un hectare supprimé, il faut en réinstaller deux. À Quins, nous avons recréé les méandres d’un ruisseau, des abris pour les reptiles…", détaille le directeur de l’agence bozoulaise.

L’ensemble de ces métiers traverse une indéniable période de transition. "Il y a 30 ans, lorsqu’on plantait un arbre sur une place, on prenant le plus gros… et on bétonnait jusqu’au tronc. Une hérésie. Aujourd’hui le végétal est installé dans la durée. Les végétaux sont plus petits et leurs fosses plus larges (en moyenne de 9 à 12 m3 en milieu urbain) pour laisser de l’espace au système racinaire. Il s’agit de remettre le vivant au centre des choses", se réjouit Pierre Espinasse. En France, ID Verde compte 58agences pour près de 4.000 employés.
Dont la trentaine basés à Bozouls, qui semble faire la fierté du directeur, avec selon lui un "très bon état d’esprit" et un "niveau de compétence des équipes de terrain très élevé".

De quoi affronter l’avenir avec sérénité, même si l’entreprise, comme tant d’autres, est confrontée à de fortes difficultés en matière de recrutement, mais aussi pour trouver les «bons végétaux», susceptible de mieux survivre à d’éventuels épisodes de fortes chaleurs et de répondre à la demande actuelle des collectivités en végétaux dits «durables».

2000 arbres en deux ans

C’est une tendance bien palpable, liée peut-être à une prise de conscience écologico-climatique des clients de l’entreprise : près de 2.000 arbres ont été plantés sur les deux dernières années par l’agence bozoulaise d’ID Verde. Un nombre multiplié par deux par rapport aux deux années précédentes. Mais au-delà de ce verdissement observable et, de ce fait, très prisé des municipalités et intercommunalités, d’autres tendances émergent.

Ainsi, et ce depuis plusieurs années, la gestion de l’arrosage a connu une petite révolution avec la montée en puissance de systèmes d’arrosage dits «intelligents».
Une demande que Pierre Espinasse constate sur le département de l’Hérault, où plusieurs «gros systèmes» ont été installés, dont le fonctionnement est basé sur des sondes de mesure de l’hydrométrie. «Cela fonctionne en temps réel. Le dispositif est installé au plus près du système racinaire. Il y a un logiciel qui envoie des alertes et permet d’éviter un arrosage “mécanique”», explique-t-il.
Les systèmes de subirrigation, un arrosage enterré réalisé par le biais de tuyaux microporeux, ont eux aussi la cote, au même titre que les forêts urbaines, qui ne «devraient pas tarder à prendre en Aveyron», comme l’explique le dirigeant.
L’idée de ces forêts, basées sur le travail du botaniste japonais Miyawaki, est de «réimplanter des forêts dans les centres-villes. Des forêts à forte densité sur lesquelles l’humain interviendra le moins possible pour laisser place à une sélection naturelle des espèces».
«Il n’y en a pas encore dans l’Aveyron… mais nous avons la compétence et je n’en doute pas : cela va prendre!», affirme Pierre Espinasse. En attendant la demande de ses clients, le directeur continuera à tenter de trouver cette main-d’œuvre qui fait tant défaut à l’entreprise, qui pourrait, immédiatement, recruter «5 à 6personnes».


 

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