Otan : un "très grand pas" vers une nouvelle adhésion, trois mois après celle de la Finlande

2023 est décidément une année animée dans les rangs de l'Otan. L'Alliance avait quitté 2022 avec 30 pays sous son aile. Mais après l'adhésion de la Finlande, en avril 2023, la Suède semble se diriger vers le même sort, en ce début d'été.

Entre les mains de la Turquie

La Turquie - de même que la Hongrie pour des motifs différents - a jusqu'à présent bloqué l'accession de la Suède, reprochant à Stockholm son laxisme face à des individus considérés par Ankara comme des terroristes. La Suède a multiplié les efforts pour que son entrée dans l'Otan se concrétise d'ici au sommet de Vilnius, en Lituanie, mardi 11 et mercredi 12 juillet.

Pendant des mois, Recep Tayyip Erdogan a affiché sa fermeté, répétant que le feu vert d'Ankara dépendait de la mise en œuvre par Stockholm d'un accord conclu l'an dernier lors du sommet de l'Otan à Madrid, dans le cadre duquel la Turquie voulait des garanties sur la lutte contre les membres de groupes kurdes qu'elle décrit comme terroristes.

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"Un très grand pas"

Mais en ce début de mois de juillet, la situation se décante. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accepté, lundi 10 juillet, de transmettre pour ratification au Parlement turc l'adhésion de la Suède à l'Otan, semblant marquer l'épilogue d'un feuilleton de plusieurs mois qui a crispé les alliés de l'Alliance transatlantique sur fond de guerre en Ukraine.

"Je suis heureux de déclarer que (...) le président Erdogan a accepté de faire avancer le protocole d'adhésion de la Suède au Parlement national dès que possible, et de travailler étroitement avec celui-ci pour garantir une ratification", a déclaré le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, en conférence de presse, à la veille du début du sommet.

Quant au premier ministre suédois, Ulf Kristersson, il est apparu détendu en amont de la réunion avec le secrétaire général et Recep Tayyip Erdogan. Il a confié sa satisfaction devant les journalistes, évoquant "une belle journée pour la Suède" et un "très grand pas" vers l'entrée du pays dans l'Otan.

Nombreuses réactions internationales

Le président américain Joe Biden, qui doit s'entretenir mardi à Vilnius avec Recep Tayyip Erdogan, s'est réjoui de cette nouvelle, déclarant avoir hâte de travailler avec son homologue turc pour "renforcer la défense et la dissuasion de la zone Euro-Atlantique".  Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a évoqué "un moment historique pour l'Otan qui nous rend plus en sécurité".

Via Twitter, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a dit "saluer l'annonce par la Turquie de son intention de ratifier le protocole d'adhésion de la Suède", ajoutant souhaiter "que cela intervienne au plus vite".

Il avait fallu deux semaines au Parlement turc pour approuver l'entrée de la Finlande dans l'Otan. Alors que Budapest a annoncé jeudi 6 juillet qu'il ne bloquerait plus l'adhésion de la Suède, le vote du Parlement turc devrait lever l'ultime obstacle à cette procédure