Decazeville. "Une situation d’expulsion qui laisse indifférent"

  • La famille a été déplacée en face de l’ancienne usine Sam de Viviez.
    La famille a été déplacée en face de l’ancienne usine Sam de Viviez. R.B.L
  • L'un des deux toilettes mis à disposition par la Communauté de commune de Decazeville.DDM RBL L'un des deux toilettes mis à disposition par la Communauté de commune de Decazeville.DDM RBL
    L'un des deux toilettes mis à disposition par la Communauté de commune de Decazeville.DDM RBL
Publié le
roman bouquet littre

L’association nationale des gens du voyage dénonce les conditions de relogement d’une famille après la fermeture annuelle de l’aire d’accueil de Decazeville.

En face de l’ancienne usine Sam de Viviez, trois caravanes et quelques véhicules sont stationnés. Une famille de gens du voyage repositionnée sur ce bout de parking le temps de la fermeture annuelle de l’aire d’accueil sur les hauteurs de Decazeville. Un moment difficile à appréhender pour ces personnes à la santé fragile. "Ils ont besoin d’oxygène, d’une infirmière", confie Léonie Coignoux, leur porte-parole. "On avait demandé en amont une dérogation auprès de la communauté d’agglomération avec des certificats médicaux pour qu’ils puissent exceptionnellement rester sur le terrain." Une demande rejetée. "La date de fermeture est annoncée depuis longtemps", justifie Michèle Couderc, chargée notamment de l’action sociale à la communauté de communes de Decazeville. "Théoriquement, c’est à eux de partir et pas nous de trouver des solutions."

Autorisées par la loi, ces fermetures annuelles d’un mois doivent permettre aux services de la communauté de faire l’entretien des lieux et la rénovation des équipements. Mais celles-ci interviennent surtout pendant la pause estivale, lors des départs en vacances des techniciens, mettant en difficulté beaucoup de familles qui ne trouvent plus d’aire d’accueil ouverte.

"Certains n’ont pas assez de moyens pour mettre de l’essence pour partir et sont condamnés à l’errance, à la précarité et au stationnement illicite, parfois sans eau et électricité", constate William Acker, délégué général de l’association nationale des gens du voyage citoyens (ANGVC). "C’est une situation d’expulsion, mais tout le monde s’en fout."

Des sanitaires insalubres

À Decazeville, la communauté de communes a proposé à la famille cet emplacement de secours dans la zone d’activité des Prades.

Un effort souligné par l’association, qui dénonce néanmoins l’insalubrité des sanitaires mis à disposition : une construction légère avec un lavabo sans eau, une douche et deux toilettes très dégradés, "où même des chiens n’iraient pas" s’indigne Léonie Coignoux. "Est-ce que c’est normal qu’on les laisse comme ça ? Ils se débarrassent d’eux."

Des sanitaires qui ont "le mérite d’exister" selon Karine Fabre, directrice de l’association Acces logement insertion, chargée par la communauté de communes de suivre et loger ces familles, qui précise qu’une dérogation leur permet déjà de rester sur l’aire dix mois au lieu des trois maximums autorisés par la loi.

Pour l’ANGVC, cette solution de relogement reste pour l’heure insatisfaisante et réclame donc des sanitaires sains et adaptés jusqu’à la réouverture de l’aire, mi-août.

Interrogé, le président de la Communauté d’agglomération François Marty n’a pas souhaité réagir, invoquant un manque de connaissance du dossier.

Voir les commentaires
L'immobilier à Decazeville

127000 €

2 Km Centre-ville, Maison T6 avec garage, terrasse, cave et terrain clos de[...]

Toutes les annonces immobilières de Decazeville
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?