Législatives anticipées en Espagne : la droite en tête, espoir de Pedro Sanchez, ce qu'il faut retenir des élections

  • Alberto Nuñez Feijoo et Pedro Sanchez, au coeur des législatives anticipées en Espagne.
    Alberto Nuñez Feijoo et Pedro Sanchez, au coeur des législatives anticipées en Espagne. MAXPPP - Montage
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Quentin Marais avec Reuters

En Espagne, des élections législatives anticipées ont animé la journée du dimanche 23 juillet 2023. Que retenir des résultats de ce scrutin ?

Les élections législatives anticipées ont livré leur verdict, en Espagne. Elles ont marqué la journée du 23 juillet, de l'autre côté des Pyrénées. Ce qu'il faut retenir. 

La droite arrive en tête...

À l’issue du dépouillement de 99,94% des voix, comme le rapportent nos confrères d'El Mundo, c'est donc la droite et le Parti Populaire (PP) qui arrivent en tête. Le camp représenté par Alberto Nuñez Feijóo a mis la main sur 136 sièges au Parlement, grâce aux 8 millions de voix, soit 33% des suffrages. La participation s'élève, elle, à 70,4%. 

... mais réellement victorieuse ?

En face, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), mené par un certain Pedro Sanchez, est donc arrivé derrière. Le parti, qui a obtenu 300 000 voix de moins, n'a raflé que 122 sièges au Parlement. Pour rappel, la majorité absolue s'élève à 176 sièges. Si, par rapport aux élections de 2019, la montée en puissance du PP est colossale (89 voix seulement contre 136 ce dimanche), cette victoire est à relativiser.

En effet, pour le bloc conservateur le but était de compter sur les voix obtenues par Vox, le parti d'extrême droite, afin de remporter la victoire. Mais ce dernier n'a recueilli que 33 sièges, offrant au bloc 169 places au Parlement. Pas suffisant pour prendre, de manière décisive, le dessus sur Pedro Sanchez qui, avec les voix du parti Sumar, arrive... à 153 sièges. Ce qui ne suffit pas, non plus, pour gouverner.

Les sondages déjoués

Le PSOE partait de loin. Les derniers sondages plaçaient le parti de Pedro Sanchez dans une position bien plus inconfortable, et force est de constater que les urnes ont trompé les estimations. Toujours selon nos confrères d'El Mundo, celles-ci promettaient entre 145 et 150 sièges au PP, le 17 juillet, contre 105-110 au PSOE. 

Alberto Núñez Feijóo a remercié les "8 millions d'Espagnols qui nous ont donné leur soutien. Le PP a gagné les élections législatives". Il a déclaré vouloir "former un gouvernement et je vais entamer un dialogue avec les autres partis", avant de lancer un appel "à la responsabilité afin que l'Espagne ne subisse pas de blocages".

El @ppopular ha ganado las elecciones generales.

Gracias a los más de 8 millones de españoles que nos han dado su apoyo.

Quiero formar Gobierno y voy a iniciar diálogo con el resto de partidos.

Pido responsabilidad para que España no sufra bloqueos. pic.twitter.com/lgWHUHRQdz

— Alberto Núñez Feijóo (@NunezFeijoo) July 23, 2023

"Le bloc arriéré qui proposait l'abrogation des progrès réalisés au cours de ces quatre années a échoué, a déclaré Pedro Sanchez. Nous sommes beaucoup plus nombreux à vouloir que l'Espagne continue d'avancer, merci beaucoup." 

España ha sido meridiana y rotundamente clara.

El bloque involucionista, de retroceso, que planteaba la derogación de los avances logrados estos cuatro años ha fracasado.

Somos muchos más los que queremos que España siga avanzando.

Muchas gracias a todos y a todas. pic.twitter.com/3ztlnGHAyo

— Pedro Sánchez (@sanchezcastejon) July 23, 2023

Quelles suites ?

Le roi Philippe VI doit inviter Alberto Nuñez Feijóo le leader du parti qui a réuni le plus de votes, à former un gouvernement. En 2015, dans une situation semblable, le dirigeant du PP Mariano Rajoy avait décliné l'invitation du roi, affirmant ne pouvoir rassembler un soutien nécessaire.

Si l'actuel dirigeant du Parti populaire refusait l'invitation royale, Philippe VI pourrait se tourner vers Pedro Sanchez. Celui-ci pourrait former un nouveau gouvernement s'il parvient à nouer des alliances avec des formations régionales. Ce résultat serré soulève des doutes alors que l'Espagne assure la présidence de l'Union européenne et pourrait semer l'inquiétude sur les marchés

Si aucune issue n'est trouvée dans les deux prochains mois, de nouvelles élections doivent être organisées. Pedro Sanchez, au pouvoir depuis 2018, a convoqué des élections anticipées après la déroute de la gauche lors des élections locales de mai - un pari qui semblait se retourner contre lui.

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