"La dynamique et la vie de nos territoires sont en danger", alerte le président de la Chambre de métiers de l'Aveyron

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  • Pierre Azémar et Laurent Bon, responsables de la Chambre de métiers de l'Aveyron.
    Pierre Azémar et Laurent Bon, responsables de la Chambre de métiers de l'Aveyron. Centre Presse
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Xavier Buisson

Alors que le ministère du Travail entend baisser jusqu'à 10% sa prise en charge des contrats de formation par apprentissage, la Chambre de métiers de l'Aveyron, par la voix de son président Pierre Azémar, fait entendre ses vives inquiétudes.

"Cette baisse de la prise en charge par l'Etat dans les contrats d'apprentissage n'est pas entendable. Elle viendrait mettre à mal notre magnifique outil de formation et d'insertion. C'est un mauvais signal qui est envoyé et, en creux, c'est la dynamique de notre territoire qui est menacée. S'il y a des ouvriers en moins sur le marché du travail, c'est la dynamique et la vie de nos territoires qui sont en danger".

Pierre Azémar, le président de la chambre de métiers et de l'artisanat de l'Aveyron, est inquiet, au même titre que ses collègues de la région Occitanie. "Nous voulons alerter", explique-t-il, alors qu'un arrêté actant cette baisse du soutien de l'Etat pourrait être pris fin août pour une mise en application au 1er septembre. 

Dotations en baisse sur les métiers en tension

Les baisses les plus fortes dans cette prise en charge, qui vont jusqu'à 10%, concernent notamment six des formations dispensées dans l'Aveyron : les CAP boulanger, pâtissier, maintenance de véhicules, réparation de carrosseries, monteur en installation sanitaire et esthétique cosmétique parfumerie. Un "paradoxe" pour le président Azémar, ces secteurs étant considérés comme "en tension". "Ce sont des métiers sur lesquels nous avons du mal à recruter".

"Pour un jeune en CAP boulangerie, par exemple, il faut de la farine, de l'outillage... et les prix ont augmenté partout du fait de l'inflation. Et derrière, on vient diminuer les ressources. C'est une double peine... Même si nous avions été à ressources constantes, nous aurions déjà dû trouver où faire des économies", explique Pierre Azémar.

C’est la modernisation des outils d'apprentissage qui risque en premier lieu de pâtir de ce projet, une "mise à mal de l'artisanat dans sa globalité" et qui, pour l'heure, ne concerne pas les aides aux entreprises pour l'embauche d'un apprenti (jusqu'à 5000 euros). "Nous allons nous battre pour que ces aides soient maintenues", affirme le président de la CMA de l'Aveyron.

Garder une "capacité à se projeter sereinement"

Autre paradoxe : le fait que l'État mette fréquemment en avant l'apprentissage, notamment avec l'objectif "1 million d'apprentis". "On nous parle de voix d'excellence, mais il faut que les CFA aient la capacité à se projeter sereinement dans l'avenir", souligne Pierre Azémar.

En Occitanie comme ailleurs, un "travail de lobbying" est en cours auprès des parlementaires aveyronnais et des préfectures. Les responsables des chambres de métiers espèrent que les niveaux de baisse annoncés soient revus et que s'ouvre une concertation pour leur permettre de "maintenir la qualité des formations et de l'accompagnement proposés".

Pour arriver à la conclusion d'une nécessaire baisse de ce soutien, le ministère du Travail a étudié un panel de 40 Centre de formation des apprentis, ce qui, selon lui, a "mis en lumière une surévaluation des niveaux de prise en charge par rapport aux coûts réels de formation. Cet écart au global s’élevait à 18 %", affirme l'instance, qui poursuit : "35 CFA sur 40 ont un taux de marges supérieur à 5 %. Et lorsqu’on écarte les 14 CFA qui réalisent des taux de marges importants, la situation des 26 restant s’avère confortable".

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