Football : plus de deux mois après son agression à Bordeaux, Lucas Buadès tel un phénix

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  • Lucas Buadès juste après son but providentiel à la 90e+5, samedi face à l'ASSE.
    Lucas Buadès juste après son but providentiel à la 90e+5, samedi face à l'ASSE. CPA - Jean-Louis Bories
Publié le , mis à jour

Pour son premier match à la maison depuis l’affaire à Bordeaux, le Ruthénois a délivré les siens dans les arrêts de jeu, hier après-midi, contre les Verts (2-1), lors de la 2e journée de Ligue 2. Une renaissance pour lui après deux mois de harcèlement.

L’émotion est dingue. Les derniers instants des arrêts de jeu, long de huit minutes, paraissent interminables. Surtout pour Lucas Buadès. Le joueur raillé par la France du football depuis début juin pour avoir commis l’erreur d’être victime d’une agression de la part d’un ultra bordelais, lors de l’ultime journée de la dernière saison, vient de délivrer les siens.

Un but inscrit à la 90e +5, qui plus est contre le légendaire club stéphanois, pour son premier match à la maison depuis l’incident en Gironde. Imaginez seulement ce qu’il peut se passer dans sa tête à cet instant précis. Mais il ne peut pas encore craquer, célébrer, exulter. Le match n’est pas terminé. Il reste encore trois minutes au chronomètre. Buadès et ses partenaires ne s’embêtent plus, chaque ballon est renvoyé à l’expéditeur. Les onze sang et or, poussés par tout un stade en fusion, font bloc. Ne pas craquer, ne pas craquer, ne pas craquer. Telle est la mission. Monsieur Lepaysant met le sifflet aux lèvres. C’est terminé, Rodez assomme Saint-Etienne.

Le buteur providentiel fond en larmes. Ses partenaires le prennent dans leurs bras. Il l’a fait. Ils l’ont fait. « C’est une grosse revanche sur l’épisode noir qui s’est passé ces deux derniers mois. J’ai reçu près de 5 000 messages et menaces de mort. Mon nom a été sali. Il y a beaucoup d’émotions aujourd’hui », raconte le héros, heureux cette fois, de la folle victoire ruthénoise face aux Verts.

« Je me suis demandé comment j’allais être accueilli »

Pour lui, cette action de la 90e+5, sur laquelle il est à l’origine et à la conclusion, est donc bien plus qu’une simple réalisation. Elle vient mettre un point final à la période la plus sombre de sa vie : «Je ne pensais pas que l’on pouvait en arriver à autant de méchanceté gratuite. On peut parler de harcèlement. Normalement, le foot, c’est une fête, un partage, de la joie entre les supporters et les acteurs sur le terrain. Ce football-là a été entaché (à Bordeaux, NDLR). C’est malheureux… Je me suis demandé comment j’allais être accueilli dans les stades après ça. »

Si cette tornade médiatique dans laquelle il est plongé depuis plus de deux mois laissera, chez lui, des séquelles ad vitam æternam, Lucas Buadès a décidé d’en faire sa force. « Cette haine m’a renforcé mentalement. J’ai beaucoup bossé là-dessus cet été. Aujourd’hui, c’est le fruit de tout ce travail », se réjouit-il, non sans une émotion certaine. Une émotion partagée par tout le stade Paul-Lignon, avec qui il s’est mêlé après coup pour célébrer le succès, et bien plus encore, micro en main. Mais aussi par son coach, Didier Santini : « J’ai eu des frissons après son but. »

Une chose est sûre, le groupe rouergat se souviendra longtemps de ce samedi 12 août 2023, marqué un peu plus tôt dans la journée par de violents affrontements entre supporters stéphanois (lire page suivante). Mais il retiendra avant toute chose le but de son numéro 19. Son « Bubu » comme il aime à l’appeler. Celui qui, tel un phénix, vient de renaître de ses cendres. Et de lui offrir trois points de prestige sur ses terres !

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