Créer du plastique biodégradable... à partir de cadavres de mouches

  • Récupérer des mouches mortes pour fabriquer du plastique biodégradable : c'est la drôle d'idée qu'ont eue des chercheurs américains.
    Récupérer des mouches mortes pour fabriquer du plastique biodégradable : c'est la drôle d'idée qu'ont eue des chercheurs américains. Cassidy Tibbetts
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Récupérer des mouches mortes pour fabriquer du plastique biodégradable : c'est la drôle d'idée qu'ont eue des chercheurs américains. Ces derniers ont récupéré des cadavres de mouches de l'espèce soldats noirs. Les corps de ces insectes contiennent du polymère, l'un des composants clés des matières plastiques.

À l'aune de la crise climatique, les solutions pour développer des matières moins polluantes sont expérimentées aux quatre coins du monde. Source immense de pollution, le plastique représente l'un de ces grands chantiers de recherche. Il n'est désormais plus rare de trouver du plastique biodégradable conçu à partir de végétaux, tels que les résidus de cannes à sucre, de maïs ou encore de pommes de terre. Ces matières sont toutefois convoitées dans de nombreux domaines et peuvent connaître une seconde vie dans le secteur des transports (biocarburant) ou de la construction (matériaux isolants).

Pour proposer des sources de plastiques bio sans risque d'utilisation "concurrente", des chercheurs américains de l'université A&M (Texas) suggèrent de récupérer des déchets issus de l'élevage des mouches soldats noires. Utilisées pour leurs propriétés nutritives et élevées pour l'alimentation animale et la consommation de déchets, les larves de ces insectes présentent une courte espérance de vie une fois adultes et finissent le plus souvent au rebut. Leurs cadavres comportent toutefois de la chitine, un polymère non toxique, biodégradable et composé de sucre, que l'on retrouve également chez certains crustacés tels que les crabes ou les crevettes.

Après avoir rincé, déminéralisé et décoloré la chitine extraite des corps des mouches, les chercheurs proposent de l'utiliser pour créer des matériaux comme les polycarbonates ou des polyuréthanes, des types de plastiques actuellement polluants puisque fabriqués à partir d'ingrédients issus de la pétrochimie. "L'obtention de chitine à partir de mouches pourrait éviter les problèmes liés à certaines allergies aux fruits de mer", souligne dans un communiqué Cassidy Tibbetts, co-autrice de l'étude, dont les résultats ont été présentés cette semaine lors de la réunion d'automne de l'American Chemical Society (ACS).

La chitine issue des carcasses de mouche aurait d'autres usages prometteurs. D'autres chercheurs du même laboratoire universitaire à l'origine de ces travaux expliquent notamment avoir créé un hydrogel à partir de chitine, capable d'absorber 47 fois son poids en eau en une minute seulement. "Ce produit pourrait être utilisé dans les sols cultivés pour capter les eaux d'inondation et libérer lentement l'humidité pendant les périodes de sécheresse", précisent ces derniers.

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