Pour ne pas se faire devancer par l’IA, les travailleurs devront miser sur les soft skills

  • Les travailleurs doivent acquérir de nouvelles compétences pour pouvoir travailler efficacement avec l’IA.
    Les travailleurs doivent acquérir de nouvelles compétences pour pouvoir travailler efficacement avec l’IA. hirun / Getty Images
Publié le
ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - L’émergence d’outils utilisant l’intelligence artificielle ravive la menace d'une usurpation des emplois humains par les machines. Les experts d’IBM tempèrent cette crainte dans une nouvelle étude, en soulignant que l’IA et l’automatisation des tâches conduiront davantage à l’acquisition de nouvelles compétences qu’à la disparition de certains métiers.


Ces derniers mois, les études sur les effets de l’intelligence artificielle sur le monde du travail se multiplient… et tirent des conclusions plus ou moins alarmistes. La banque américaine Goldman Sachs a ainsi estimé dans un rapport, publié en mars, que les systèmes d’intelligence artificielle pourraient remplacer 300 millions de postes dans le monde. Soit environ un quart de l’activité mondiale. Le groupe américain IBM se montre, lui, plus optimiste dans son nouveau rapport "Augmented work for an automated, AI-driven world"*. Il y explique que les progrès de l’intelligence artificielle ne conduiront pas tant à la mise en compétition des humains contre les machines, mais plutôt à la création d’une "main-d'œuvre augmentée", où "les partenariats homme-machine amplifieront la productivité et généreront une valeur commerciale exponentielle".

A condition que les travailleurs soient suffisamment formés. Si les experts d’IBM affirment que l’expertise humaine sera toujours valorisée sur le marché de l’emploi, ils soulignent la nécessité pour les actifs d’acquérir des compétences supplémentaires pour travailler efficacement avec l’intelligence artificielle. Les 3.000 dirigeants d'entreprise qu’ils ont interrogés dans le cadre de cette étude estiment que 40% de leur main-d’œuvre devra développer de nouveaux savoirs au cours des trois prochaines années pour répondre aux nouveaux besoins de complémentarité entre l'homme et la machine.

Bien que tous les travailleurs seront affectés par cette nouvelle division du travail entre humains et robots, certains postes seront davantage amenés à évoluer que d’autres face à l’automatisation des tâches. Les emplois faiblement qualifiés ou occupés par des profils juniors sont les plus susceptibles d’être pourvus ou modifiés par des machines, en raison de leur caractère routinier. Seuls 22% des dirigeants d’entreprise sondés par IBM pensent que les postes à responsabilité seront touchés par la "robolution".

Mais quels sont les savoirs qui permettront aux actifs de se démarquer dans un marché du travail en proie à l’automatisation ? Ceux liés à des talents spécifiquement humains, c’est-à-dire des soft skills. Les experts d’IBM affirment qu’une bonne gestion du temps et qu’une capacité à prioriser les tâches figurent parmi les qualités professionnelles les plus recherchées à l’avenir, devant l’esprit d’équipe et les compétences en communication. Etonnamment, la maîtrise des STEM— autrement dit des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques— n’est plus si convoitée sur le plan professionnel, alors qu’elle l’était en 2016.

*Le rapport "Augmented work for an automated, AI-driven world" compile les données de deux précédentes études d'IBM, respectivement menées auprès de 3.000 employeurs de 28 pays et 21.000 travailleurs de 22 pays.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?