Mort d'Evgueni Prigojine : condoléances de Poutine, enquête sur le crash, accusations d'assassinat... ce que l'on sait

  • Vladimir Poutine a assuré que l’enquête sur le crash ira à son terme.
    Vladimir Poutine a assuré que l’enquête sur le crash ira à son terme. MaxPPP
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Centre Presse Aveyron avec Reuters

Vladimir Poutine, suspecté d’être à l’origine de la mort d'Evgeni Prigojine, le patron de la milice Wagner, a promis une enquête. 

Vladimir Poutine a adressé jeudi ses condoléances aux proches d’Evgueni Prigojine, saluant la mémoire d’un « homme d’affaires talentueux » qui a commis « des erreurs », confirmant la mort probable du patron du groupe paramilitaire Wagner dans le crash d’un jet privé mercredi au nord de Moscou.

Les "sincères condoléances" de Vladimir Poutine

Rompant le silence des autorités russes sur la chute de l’appareil, dont les causes restent indéterminées, le président russe a déclaré que l’examen des circonstances du drame prendrait du temps, alors que les dix victimes du crash n’ont pas encore été formellement identifiées par les enquêteurs.
"Concernant cette tragédie, je voudrais d’abord exprimer mes plus sincères condoléances aux familles de toutes les victimes. C’est toujours une tragédie", a ajouté Vladimir Poutine lors d’une réunion au Kremlin retransmise à la télévision.

"Si les employés de la société Wagner se trouvaient (dans l’avion), et les premiers éléments indiquent qu’ils y étaient, je voudrais souligner que ces personnes ont apporté une contribution significative à notre cause commune qui est de combattre le régime néonazi en Ukraine, a-t-il poursuivi. Nous nous en souvenons, nous le savons, et nous n’oublierons pas."

Une explosion à bord de l’avion ?

Jeudi 25 août, le président russe a rappelé qu’il connaissait le patron du groupe Wagner, un ancien détenu de droit commun devenu le "cuisinier" du Kremlin à la tête d’une lucrative entreprise de restauration collective avant de fonder la société de mercenaires, depuis les années 1990. Poutine a ajouté au sujet de Prigojine qu’il "travaillait non seulement pour notre pays, et obtenait des résultats, mais aussi à l’étranger, en particulier en Afrique".
Le chef du Kremlin a promis que l’enquête sur le crash de l’avion de Prigojine allait être "menée jusqu’au bout. Nous verrons ce que les enquêteurs diront dans un avenir proche. L’expertise est en cours, une expertise technique et génétique. Cela prendra un certain temps", a encore dit Vladimir Poutine.

Le crash de l’avion s’est produit deux mois jour pour jour après une rébellion avortée d’Evgueni Prigojine. Une "trahison" dénoncée à l’époque comme un "coup dans le dos" par Vladimir Poutine.

Selon le Wall Street Journal, les premiers renseignements du gouvernement américain confirmeraient qu’il s’agit bien d’un assassinat. Même si les responsables américains ont souligné que ces renseignements étaient incomplets. En revanche, ils infirment la thèse répandue sur les réseaux sociaux, que l’avion aurait été abattu par un missile sol-air, mais plutôt suite à l’explosion d’une bombe à son bord, ou à un sabotage.

Le Kremlin dément toute responsabilité dans la mort de Prigojine

Pour sa part, le Kremlin a affirmé ce vendredi 25 août que les accusations selon lesquelles Evguéni Prigojine a été tué sur ordre de Vladimir Poutine sont un "mensonge absolu" et a refusé de confirmer son décès, invoquant la nécessité d'attendre les résultats de l'enquête.

Des hommes politiques et des experts occidentaux ont suggéré que Vladimir Poutine avait ordonné l'assassinat d'Evguéni Prigojine pour le punir d'avoir déclenché en juin une mutinerie ratée contre de haut gradés de l'armée, le plus grand défi jamais lancé au président russe depuis son arrivée au pouvoir en 1999.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé que cette accusation et beaucoup d'autres étaient fausses. "Il y a maintenant beaucoup de spéculations autour de cet accident d'avion et de la mort tragique de ses passagers, y compris d'Evguéni Prigojine. Bien entendu, en Occident, toutes ces spéculations sont présentées sous un angle bien connu", a déclaré Dmitri Peskov aux journalistes. "Tout cela est un mensonge absolu, et ici, lorsque l'on couvre cette question, il est nécessaire de se baser sur des faits. Il n'y a pas encore beaucoup de faits. Ils doivent être établis au cours de l'enquêtes", a-t-il ajouté. Le porte-parole du Kremlin, qui a déclaré que Vladimir Poutine n'avait pas rencontré Evguéni Prigojine dernièrement, n'a pas précisé si le président russe assisterait à ses funérailles, ni quel serait l'avenir du groupe Wagner.

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