Bac, calendrier, pacte enseignant… la chaude rentrée de Gabriel Attal

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  • Gabriel Attal veut convaincre les enseignants d’adhérer au pacte.
    Gabriel Attal veut convaincre les enseignants d’adhérer au pacte. Centre Presse Aveyron - Sylvie Cambon
Publié le
Richard Gougis

Nommé en juillet en lieu et place de Pap Ndiaye, le nouveau ministre est attendu sur de nombreux sujets sensibles, notamment la rémunération des enseignants. Il dévoilera ses projets forts ce lundi.

Plus jeune ministre de l’Éducation de la République (34 ans), Gabriel Attal sera sous le feu des projecteurs pour cette rentrée 2023. “Favori” d’Emmanuel Macron, l’ancien ministre des Comptes publics n’en sera pas moins placé sous tutelle du Président, qui a rappelé ces derniers jours que "l’éducation fait partie du domaine réservé du Président".
Surtout quand la première dame est une ancienne enseignante ?

La mission du jeune ministre est claire et tracée dans un couloir étroit : incarner politiquement son ministère davantage que Pap Ndiaye, tout en suivant les lignes fixées par l’Élysée. Gabriel Attal, qui a rencontré syndicats et recteurs cette semaine, doit faire ses premières grandes annonces ce lundi matin 28 août, lors de sa conférence de rentrée.

1. Un pacte enseignant qui ne passe pas

C’est le dispositif clé de cette rentrée. Des modules de tâches supplémentaires (soutien, aides personnalisées aux élèves…) proposés aux enseignants, sur la base du volontariat, en échange d’un bonus de rémunération. Le ministre compte s’appuyer dessus, notamment pour assurer les remplacements de courte durée et tenir sa promesse d’avoir "un enseignant devant chaque élève". Des professeurs qui seront mobilisables dix-huit heures par an sur des créneaux horaires fixes. Le ministère estimait avant l’été qu’il faudrait une participation d’au moins 30 % des enseignants à ce pacte pour couvrir toutes les absences.

Une mobilisation loin d’être acquises car les syndicats l’ont rejeté massivement dans un contexte de surcharge de travail déjà généralisée. Ils réclament des créations de postes et estiment que les augmentations de rémunération fixe promises sans contrepartie aux enseignants sont par ailleurs insuffisantes et loin des promesses du candidat Macron. "Il y aura une revalorisation d’au moins 120 € net pour chaque professeur et jusqu’à 240 pour les plus jeunes", promettait Gabriel Attal dans nos colonnes le 28 juillet. Le ministre devrait aussi dévoiler un plan global pour la reconnaissance du métier d’enseignant.

2. Harcèlement : un plan interministériel

Pap Ndiaye avait annoncé dès juin qu’il s’agirait d’une priorité de la rentrée. Gabriel Attal reste dans la même ligne. Le nouveau ministre a déjà signé, en août, deux décrets.

Le premier autorisant le changement d’école d’office d’un élève coupable de harcèlement. Le second permettant des sanctions disciplinaires contre des élèves coupables de harcèlement ou cyberharcèlement contre un élève d’un autre établissement. Les chefs d’établissement ont été sensibilisés sur la nécessité d’engager des mesures disciplinaires et de signaler les faits préoccupants au procureur.

Gabriel Attal doit surtout présenter pour cette rentrée un grand plan de lutte interministériel, qu’il pilotera personnellement.

3. Un calendrier du bac à remanier

À peine mis en place, le bac version Blanquer va-t-il disparaître ? La programmation en mars 2023, pour la première fois, des épreuves de spécialités a provoqué une désertion massive des élèves de terminale dans de nombreuses matières au cours du troisième trimestre. "On ne peut pas avoir des épreuves si tôt dans l’année. Dans les prochains jours, le ministre de l’Éducation annoncera les ajustements que nous déciderons", a promis Emmanuel Macron, mercredi, dans un entretien à l’hebdomadaire Le Point.

Deux options sont sur la table : reprogrammer toutes les épreuves en juin comme le réclament les syndicats d’enseignants ou les caler courant mai, comme en 2022 (en raison du Covid), pour étaler un peu plus les épreuves.

4. Rythmes scolaires : un chantier délicat

Emmanuel Macron avait lancé le débat en fin d’année scolaire. Il l’a remis sur le tapis cette semaine : "Il y a trop de vacances scolaires dans notre pays et donc des journées de cours trop chargées." Le chef de l’État propose déjà une reprise anticipée des cours au 20 août pour les élèves en difficulté, avant d’aller plus loin.

Selon Guislaine David, co-secrétaire générale du syndicat d’enseignants SNUipp-FSU, citée par France Info, "ce n’est pas en faisant rentrer les élèves plus tôt qu’on va réduire les inégalités, mais plutôt en embauchant des enseignants supplémentaires pour alléger les effectifs dans toutes les classes."

Il s’agit d’un dossier explosif qui risque de braquer toute la profession. "Ce chantier de longue haleine sera mené dans le dialogue avec l’ensemble de la communauté éducative", promettait Gabriel Attal le 28 juillet dans Midi Libre. Le ministre se sait attendu aussi sur le terrain de l’autorité et du respect de la laïcité. "Je serai clair et ferme", a-t-il promis.

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Les commentaires (2)
filochard Il y a 7 mois Le 27/08/2023 à 11:38

Il a déjà travaillé cet Homme de 34 ans? qui défendait Emmanuel Macron et l'Élysée en pleine affaire Benalla faisant partie de la bande à Benjamin Griveaux

Mézac Il y a 7 mois Le 27/08/2023 à 09:27

Ce jeune ministre porte, sans nul doute les plus beaux costumes du gouvernement, mais il ne fait pas le poids.
C'en est gênant.
On dirait un comédien lors de répétitions.