Rentrée scolaire : une classe spéciale pour les enfants autistes à Millau en janvier 2024

C'est une première dans le département de l'Aveyron. La ville de Millau va accueillir en janvier 2024 une classe d'unité spéciale d'enseignement en élémentaire autisme (UEEA) dans l'école primaire publique Beauregard. 

Ce dispositif spécifique permettra d'accompagner des enfants du CP au CM2 et complétera l'unité d'enseignement maternelle autisme qui est déjà présente à Millau. "C'était le maillon manquant. Ça faisait un moment que Millau en faisait la demande, explique Janine Creyssels, responsable des affaires scolaires à la mairie. Rodez avait également posé une candidature. C'est une chance! On est ravi de pouvoir accueillir cette classe. Ça rendra un service aux parents." 

Un encadrement adapté à l'autisme

Les enfants suivront des enseignements adaptés à leur niveau, encadrés par une enseignante référente, ainsi que toute une équipe médico-sociale composée d'orthophonistes, d'éducateurs et de psychomotriciens. Ils interviendront chaque semaine auprès des enfants. La classe accueillera 10 élèves et leur inscription se fera au cas par cas après une évaluation réalisée en fin d'année scolaire.

"Cette classe accueille les enfants aux troubles autistiques sévères. Les autres pourront être dans école classique, mais toujours suivis d'une accompagnante des élèves en situation de handicap, précise Janine Creyssels.  La classe démarre avec un effectif plus petit qui pourra s'agrandir progressivement avec des enfants qui pourront la rejoindre en cours d'année, y compris ceux d'autres communes."

La fin d'une angoisse

Deux salles adaptées seront mises à disposition pour l'UEEA. Les enfants atteints d'autisme partageront des moments avec les autres élèves de l'école Beauregard à travers les temps scolaire, de récréation et également de cantine. "Les interactions entre eux sont hyper importantes, d'une part pour que les enfants dits "différents" apprennent à interagir avec les autres et vice-versa. Dans les endroits où ça se fait, ça fonctionne bien! Ils font partie intégrante de l'école", rappelle la responsable des affaires scolaires.  

Pour Betty Gonzalez, mère de Noam, 9 ans, atteint d'autisme non verbal, c'est la fin d'une angoisse. "Je vais pouvoir le laisser sereinement, avoue-t-elle. Il y a beaucoup de choses à prendre en compte quand les enfants sont autistes, ils sont sensibles aux bruits, aux couleurs. Là, les classes sont épurées. J'ai l'espoir que Noam rentre enfin dans les apprentissages. Je ne serai pas surprise qu'il apprenne à lire et à écrire. Je sais qu'il sera entre de bonnes mains." 

Pour l'heure, la MDPH (Maison départementale pour les personnes handicapées) met en place une commission pour évaluer les dossiers. Plus d'informations seront annoncées concernant l'UEEA à la rentrée.