Le FSU de l'Aveyron alerte sur la situation de crise dans l'enseignement : "l’amour du métier ne suffit plus"

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  • Le FSU fait un point sur la rentrée 2023-2024.
    Le FSU fait un point sur la rentrée 2023-2024. - Alexia Ott
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Alexia Ott

Malgré les efforts du gouvernement pour revaloriser l'enseignement, de nombreuses difficultés persistent. Une hausse importante des effectifs, des conditions de travail détériorées, du manque de personnel... La FSU fait un point sur la rentrée 2023-2024.

"La rentrée 2023-2024 est loin d’être rose, la profession étant en crise et les annonces du gouvernement des cache-misères" lance Julie Bernat, secrétaire départemental du FSU-SNUipp. Une hausse importante des effectifs entraînant des conditions de travail détériorées, du manque de personnel et une revalorisation salariale détournée. Une colère qui résonne dans l’ensemble des propos des représentants du syndicat FSU, trois semaines à peine après la rentrée.

Les écoles rurales surchargées

"L’Aveyron est de moins en moins une terre privilégiée pour l’enseignement tandis que les besoins spécifiques augmentent", alerte Sylvain Lagarde, enseignant de français dans le second degré et représentant SNES-FSU. Si l’on évoque le plafonnement à 24 élèves par classe en grande section, CP et CE1, amorcé en 2020 par le gouvernement, il n’est pas appliqué dans tous les établissements. Et notamment dans les écoles rurales qui se retrouvent avec des effectifs chargés, comme à Vaureilles et Privezac. La solution apportée – des demi-postes – insuffisante pour une année scolaire entière, et surtout avec une hausse d’élèves en difficulté.

Malgré le fait que l’Aveyron ait un taux d’encadrement de ces publics plus élevé que dans d’autres départements, les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) sont mis à mal. Prise en charge contrainte due à des effectifs chargés, conditions de travail détériorées avec des déplacements qui se multiplient… "L’inclusion nécessite des moyens", plaide Stéphanie Massol, professeur des écoles et représentante FSU-SNUipp.

"L’amour du métier ne suffit plus"

Parmi les problèmes soulevés par le FSU, l’état du remplacement dans l’enseignement est pointé du doigt, avec 1 500 journées non remplacées en Aveyron sur l’année 2022-2023. "Les professeurs sont bel et bien présents à la rentrée. Or, le potentiel de remplacement n’existe plus donc il y a déjà des absences seulement trois semaines après la rentrée. Des postes supplémentaires n’étant pas créés, on fait appel à des contractuels, du personnel qui n’est pas formé et que le gouvernement a du mal à recruter." 

Le pacte enseignant, une revalorisation du salaire des enseignants par l’exercice de missions supplémentaires, semble d’ailleurs favoriser la contractualisation de la profession, une menace pour le statut des enseignants titulaires. "On passe de moins en moins de temps à préparer notre classe et de plus en plus à faire du travail annexe", observe Stéphanie Massol. "L’amour du métier ne suffit plus pour beaucoup de gens, c’est un métier qui ne fait plus rêver. Les concours ne font plus le plein et il y a un nombre important de démissions en Aveyron", poursuit-elle.

Diverses problématiques auxquelles Sylvain Lagarde répond : "On voudrait qu’on nous écoute, étant donné que nous sommes quotidiennement sur le terrain, et qu’on nous donne les moyens d’exercer notre profession correctement. Les premières solutions sont budgétaires."

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Les commentaires (2)
RienCompris Il y a 7 mois Le 23/09/2023 à 09:19

Faire enseignant, il faut vraiment en avoir envie. Métier pourri.

Anonyme13114 Il y a 7 mois Le 22/09/2023 à 12:43

Le jour où la FSU ne se plaindra pas on sortira le champagne.