VIDEO. Aveyron : 3 000 sauts pour Gillian Hamcy, l'ambassadeur millavois du base jump

Abonnés
  • Gillian Hamcy a effectué son 3000e saut aux côtés d'Orlane Walbec, dans les gorges de la Jonte.
    Gillian Hamcy a effectué son 3000e saut aux côtés d'Orlane Walbec, dans les gorges de la Jonte. Repro Centre Presse - Maxime Cohen - Midi Libre
Publié le
Maxime Cohen

La figure millavoise Gillian Hamcy a franchi la barre des 3 000 sauts en base jump cette semaine. Une barrière symbolique que très peu de pratiquants dans le monde ont atteint.

La statistique impressionne, fait parler mais n'est finalement que symbolique. Le Millavois Gillian Hamcy a coché la 3 000e case de son carnet à sauts en base jump, ce mercredi. Dans le monde, même s'il est difficile d'avoir des données précises sur le nombre de sauts de tous les pratiquants, ceux qui ont franchi cette barrière se compteraient sur les doigts d'une main. Alors, plein d'humilité, il élude: "Ce n'est finalement qu'un chiffre."

Pour franchir ce cap, il s'est rendu sur le spot du Curvelier, dans les Gorges de la Jonte, au milieu de buis encore préservés par la pyrale sur le causse Noir. Face aux monolithes du Méjean en guise de tribune pour assister au spectacle. L'éperon rocheux est abrupt et se détache du Causse, à l'abri des regards indiscrets du sentier de randonnée.

 "Ça faisait longtemps que je n'y étais pas venu, la première fois que j'ai sauté ici, je devais avoir moins de 500 sauts, se remémore-t-il. Ça m'a surtout fait plaisir de partager ça avec Orlane (Walbec), avec qui je saute tout le temps, David avec qui je suis souvent et Axel, formé au mois d'avril." 

"J'ai besoin de beaucoup m'entraîner"

Depuis juin 2015, date de son premier saut avec Gautier Bourgard, le Millavois est investi pour redorer le blason d'une discipline surtout médiatisée pour des faits divers. "Ça montre qu'on peut avoir de la longévité et sauter longtemps dans de bonnes conditions de sécurité, reconnaît le Millavois. J'ai besoin de beaucoup m'entraîner et je garde toujours de la marge quand je saute. Généralement, je fais un saut par jour."

Pour garder ce rythme, Millau et ses grands causses représentent l'emplacement idéal. Les falaises sont facilement accessibles, les marches d'approche sont relativement courtes ce qui permet de multiplier les sauts et notamment des viaducs. Même si cela est désormais interdit dans le département par un arrêté préfectoral, "ça reste le plus safe et Millau est un spot idéal pour apprendre".  Donc depuis 2015, sur les exits (nom donné aux spots pour sauter, NDLR), les têtes se renouvellent.

"C'est maintenant rare que je sois le plus jeune, sourit-il. J'arrive à bien montrer les sauts aux gens pour qu'ils comprennent la discipline. J'ai fait ça avec mes proches pour qu'ils relativisent. Quand j'ai commencé, j'ai eu la frousse parce que j'avais cette image très accidentogène, je me disais que ce n'était pas possible de sauter longtemps. Il faut que les gens connaissent pour qu'ils se fassent une bonne idée du base jump." 

Des sauts en haute montagne

Depuis ses débuts, il a multiplié les cordes à son arc et les exits. De falaises, ponts, en nature, en ville, avec ou sans wingsuit... Il maîtrise de nombreuses pratiques. Parmi cette flopée de sauts, à l'exception de toutes ses premières, il retient celui de la Dent du Géant, au-dessus de Courmayeur (Italie), sur la face Sud-Est du Mont Blanc.

"C'était la première fois que je sautais à plus de 4 000 m d'altitude. J'imaginais sauter en wingsuit et des amis me l'ont déconseillé pour ma première. J'ai finalement fait une static-line (saut avec une ouverture automatique du parachute, NDLR) et en arrivant fatigué en haut, j'ai pensé à mes potes qui ont eu raison." 

Mêler alpinisme et base jump l'anime et c'est ce vers quoi le Millavois aimerait s'orienter par la suite. "J'aimerais explorer la wingsuit et la haute montagne. Mon idéal serait d'atterrir en parapente sur une montagne difficile à atteindre et repartir en wingsuit. Avec le base jump l'alpinisme prend tout son sens. Je vais peut-être me mettre plus sérieusement à l'escalade pour sauter après avoir grimpé une grande voie." Le champ des possibles est encore très ouvert pour lui, qui a toujours apporté de la raison et de la rigueur à sa pratique personnelle. Ce qu'il transmet en permanence sur les réseaux sociaux et sur les exits avec les nouveaux pratiquants qu'il croise. 

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?