Le petit écran a donné de l’écho à la voix de l'Aveyronnais Guilhem Valayé

Quatre secondes ! C’est, précisément, le temps qu’il a fallu à Zazie pour plonger sur son buzzer. Elle a été imitée dans la foulée, et avec un enthousiasme identique, par, dans l’ordre, Mika, Florent Pagny et, enfin, Jenifer. Le 7 février 2015, à l’occasion de l’épisode 5 des auditions à l’aveugle de The Voice, Guilhem Valayé a fait l’unanimité auprès des quatre membres du jury. Son interprétation de la chanson "La nuit je mens" d’Alain Bashung n’a donc pas tardé à laisser Zazie sous le charme. Il a d’ailleurs choisi son équipe.

Après avoir proposé, notamment, un titre de Coldplay et partagé un duo avec l’autre Aveyronnais Gaëtan Roussel, son parcours sur le petit écran s’est arrêté le 18 avril en demi-finale, après avoir livré une magnifique version de "Foule sentimentale" d’Alain Souchon. Le public (deux tiers du vote) et sa coach lui ont ainsi préféré Lilian Renaud, le futur lauréat de la saison 4 de cette émission de TF1 qui a souvent réuni près de dix millions de téléspectateurs. Pas rancunier..., il lui a écrit trois chansons sur son premier album, intitulé "Le bruit de l’aube".

Guilhem Valayé est né à Paris, dans le 18e arrondissement, le... 12 septembre 1979. D’une mère chti et d’un père aveyronnais, originaire de Pradials, hameau situé sur la commune de La Salvetat-Peyralès. Il a grandi en Aveyron de 4 à 10 ans, avant de s’installer en Arles, où vit d’ailleurs toujours son père, alors que sa mère est (re)partie à Lille. Il est revenu sur les terres des racines paternelles pour ses études de jardinier, effectuées au lycée horticole de Rignac. Il n’a pas oublié : "J’avais le même amour pour les plantes que mon frère Christophe". Lequel est spécialiste en jardins et topiaires à Montrozier.

"Zazie est restée une amie"

Après avoir failli choisir cette profession, Guilhem Valayé a finalement opté pour la musique. "J’avais le virus, confirme-t-il. Adolescent, j’écoutais Radiohead et U2 en boucle au poste". Il a intégré le Conservatoire d’Aix-en-Provence en... chant lyrique et, après un an dans les Bouches-du-Rhône, il a suivi les battements de son cœur. "Je suis monté à Paris pour un amour de jeunesse. Les filles sont parties, la musique est restée", sourit-il. Avec un travail chez une orthophoniste à cause d’un nodule sur les cordes vocales. Cette rééducation a été déterminante". Il a ainsi passé quelques années au cœur du... 12e arrondissement parisien.

Avant de jouer dans les cafés avec son groupe Trois minutes sur mer. La complicité avec Samuel Cajal et Johan Guidou a duré treize ans, jusqu’au 6 octobre 2017. "On a écrit notre jeunesse ensemble, se réjouit Guilhem Valayé. Sans réussite commerciale mais, en revanche, en vivant une belle aventure humaine". Le fruit de ce long bail a été deux EP, un album live et un album studio. Et c’est justement pour "mettre notre trio dans la lumière" qu’il a accepté de participer à The Voice. Après avoir refusé à trois reprises les appels du pied de la télévision.

Les quatre membres du jury se sont donc retourné. Guilhem Valayé avait croisé les doigts pour que Zazie le fasse. "Elle était l’unique auteur, compositeur et interprète de langue française", explique-t-il. Leur relation ne s’est pas arrêtée quand les projecteurs de TF1 se sont éteints. Il a fait plusieurs dates en sa compagnie : aux Folies bergères et au Bataclan à Paris, puis aussi au Cirque royal en Belgique. "C’est une mentor, une amie", insiste l’Aveyronnais.

A l’affiche d’un spectacle musical

Après un premier EP, intitulé "Aubrac", sorti en 2022, un deuxième album est dans les tuyaux. Les douze titres devraient être dans les bacs, sous son label Bleu pinces productions, dans un an. En attendant, Guilhem Valayé est à l’affiche de "Les souliers rouges",
le spectacle écrit par Marc Lavoine et par le compositeur Fabrice Aboulker.

Après une première version en 2020, interrompue par la crise sanitaire (30 dates sur 53 ont été assurées aux Folies bergères à Paris), l’artiste aveyronnais va revêtir à nouveau la tenue de Victor, le chorégraphe de l’Opéra, dans cette comédie musicale, avec Loryn Nounay et Benjamin Siksou. La mise en scène est de Jérémie Lippmann avec la précieuse participation de la chorégraphe Marie-Agnès Gillot.

La tournée à travers l’Hexagone débutera à Cholet le 15 décembre et fera étape, dans la région, à Béziers (Zinga Zanga), le 27 janvier, et à Toulouse (Casino Barrière), le 9 mars, avec un crochet, du 9 au 11 février, par la salle Pleyel à Paris.

Il profitera peut-être de ce tour de France pour passer en Aveyron. "C’est certainement mon côté un peu romantique, mais ce département me remet au bon endroit ! Je comprends mieux aujourd’hui Francis Cabrel et ses métaphores agricoles, assure-t-il. Et puis, il y a l’Aubrac. C’est mon far west, avec ses grands espaces". Ce divorcé, en couple depuis six ans, a trouvé sa voie. Celle qui le mène "assez souvent" à la maison familiale de Gages. "C’est bon d’avoir un pied à terre", conclut-il.